Biskri : «Parlons de ce championnat inédit»

De l’avis de tous, le championnat cette saison est d’une pauvreté déconcertante. A quatre journées de la fin, le premier peut se retrouver dernier et vice-versa. Mustapha Biskri, l’ancien coach du MCA, entre autres, aborde le sujet avant d’en parler dans le détail le 4 mai prochain, lors d’une conférence de presse très attendue.

 

N'avez-vous pas l'impression que nous assistons à un championnat de fous, cette saison ?

C'est effectivement un championnat inédit, comme on n'en a jamais vu depuis 1963. Les statistiques sont tellement faibles qu'on ne peut pas parler de véritable championnat. Selon la moyenne anglaise, un champion doit récolter au moins 2 points par match. Exemple : au bout de 30 journées, le champion doit donc totaliser 60 points ou plus. Comparons maintenant avec la réalité qui est la nôtre et dans laquelle on vit une situation bizarroïde. Le championnat de Ligue 1 Mobilis en est à sa 26e journée. Le futur champion devrait avoir à cette étape au moins 52 points. Or, le premier, l'ESS, n'a que 41 points. On est face à un déficit de 11 points.

Comme on dit, les chiffres parlent d’eux-mêmes…

C'est le parcours d'un champion faible dans un championnat où le moins faible peut être sacré. Statistiquement parlant, à ce jour, personne n'est relégué et personne n'est champion. Le dernier au classement a 30 points. S'il gagne les 4 matches qui restent, il en aura 42. Il pourrait même dépasser le leader si celui-ci perdait ses quatre derniers matches et, donc, continuerait d'afficher un total de 41 points. Et vice-versa. Le championnat de cette saison est tellement bizarre qu'il faut vraiment se pencher dessus de manière sérieuse. Justement, ça tombe bien, j'ai une annonce à faire à ce propos.

Faites donc…

Le 4 mai prochain, lundi, on tiendra une conférence de presse intitulée « Pour un renouveau du football », et aura lieu à l'ISTS à partir de 13h30. On se penchera sur la problématique de notre football, indépendamment de notre équipe nationale. Il s'agit de se poser la question de savoir où va notre football. La conférence sera animée par trois personnes : Abdennour Hanifi, Lamine Kezzim et moi. Tout le monde y est convié, la presse écrite et audiovisuelle, les entraîneurs, la Fédération algérienne de football... On veut discuter des problèmes de fond de cette discipline.

Autre signe de faiblesse de notre championnat, la moitié des équipes affiche une différence de buts négative...

Voilà qui nous renvoie au jeu des dominos, avec l'histoire des 50 bons et des 50 mauvais. J'ajoute que dans la moitié avec une différence positive, trois équipes affichent 0, c'est-à-dire que l'attaque a marqué autant de buts que la défense en a encaissés. En outre, le meilleur buteur n'a que 14 petits buts après 26 journées. Comment peut-on évaluer ce football, aujourd'hui ? C'est justement la question que nous aborderons lors de la conférence du 4 mai à l'ISTS, incha’Allah. Le comble de l'histoire est qu'il est fort probable que trois ou même quatre clubs algériens jouent les phases de poule des coupes d'Afrique.

Le paradoxe est saisissant…

Effectivement. C'est pour cela que nous proposons d'en débattre lors de la conférence intitulée « Pour un renouveau du football ». Tout le monde est concerné, nous devons traiter du fond des problèmes qui ne datent pas d'aujourd'hui. On va en parler et on touchera à tout.

H. D.

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