Allez-vous rempiler en tant qu'entraîneur de la JS Saoura ?
Écoutez, c'est très simple, on s'est quitté en bons copains, on s'est serré la main, le président et moi, et ça c'est limité à ça. J'ai lu des articles de journaux laissant croire que les dirigeants du club étaient ravis de me garder et qu'il y a une vox populi qui veut me maintenir mais, officiellement, je n'ai rien. Pour moi, cela veut dire qu'il n'y a plus aucun contact entre le club et moi. Donc, je peux me considérer comme étant libre.
Et, donc, d'autres contacts ?
Il n'y en a pas eu jusqu'à présent parce que, justement, les articles des journaux ont fait que les gens considéraient que j'étais lié à la JS Saoura. Alors, je saisis l'opportunité pour dire, encore une fois, que je suis libre.
Si les dirigeants de la Saoura vous contactent de nouveau, donneriez-vous une suite favorable ?
Je ne peux pas dire : "Fontaine, je ne boirai jamais de ton eau", mais la prochaine, si prochaine il y aura, se ferait sous mes conditions et qui me semblent difficiles à accepter par les gens de la Saoura.
C'est-à-dire ?
Je ne parle pas d'argent mais des conditions de travail, des objectifs et du recrutement des joueurs. Il faut dire que j'ai évolué pendant quelque temps avec une dizaine de joueurs. Quand l'un d'eux se blessait, je me demandais parfois s'il ne fallait que je joue moi-même.
Vous avez assuré le maintien du club, n'est-ce pas ingrat en retour ?
Je ne sais pas si je peux appeler ça de l'ingratitude, en tout cas ils ne sont pas les premiers. Il y a quelques années, j'ai participé au sauvetage du Mouloudia d'Alger en une dizaine de matches. L'année passée, encore en une dizaine de matches, j'ai réalisé la même chose au CRB. Là aussi, l'ingratitude était flagrante. Bientôt, je serai le spécialiste des sauvetages !
Un mot sur le championnat bizarre qui vient de s'achever ?
J'ai une petite expérience de 35 années dans le championnat algérien, je peux vous dire que je n'ai jamais vu un exercice pareil. Et à tous points de vue. À trois journées de la fin, à part deux équipes, tout le monde était concerné par la relégation. Même les clubs les plus prestigieux ont failli passer à la trappe. Je pense à la JSK, au MCA et à l'USMA notamment. Cela prouve qu'il y a un nivellement des valeurs par le bas. Dans l'autre sens, on a El-Eulma, une des meilleures attaques du championnat, avec le goleador de la saison, qui a rétrogradé. C'est impensable. Pour moi, il y a une mauvaise gestion sur le plan technique.
Pouvez-vous être plus explicite ?
Tout le monde sait que je suis contre le technicien étranger qui n’est pas valable. Comme par hasard, tous les clubs qui ont rétrogradé ou ont été menacés par la relégation ont été dirigés par des entraîneurs étrangers. L'histoire le retiendra. Comme par hasard aussi, le club sacré champion, celui qui a gagné la Coupe d'Algérie et celui qui l'a perdue ont été dirigés par des techniciens algériens : Madoui, Amrani et Mihoubi. Leurs noms se terminent par un i, mais ce ne sont pas des Italiens, ce signe d'authentiques Algériens. Quand est-ce que les gens comprendront que ces techniciens étrangers ne nous ramènent rien du tout ? J'en connais un, je ne veux pas le nommer, qui, paraît-il, s'endort sur le banc lorsque son équipe joue. Même le coup de sifflet de l'arbitre ne le réveille pas !
H. D.