Comment vivez-vous le foot durant le Ramadan ?
Très bien, surtout maintenant que j'ai raccroché. Je ne joue plus au foot, donc cela va beaucoup mieux avec le mois sacré. Cela étant dit, je le fais depuis l'âge de 12-13 ans. Ramadhan ne m'a jamais empêché de jouer au foot. Il faut dire que c'est une demande d’efforts physiques intenses et que ce n'est vraiment pas facile. Je dois néanmoins ajouter que tout est une question de foi.
Comment ça se passait en Algérie, lorsque vous étiez à la JSK ?
En Algérie, la chance qu'on a déjà, c'est que tout le monde fait carême. Donc, c'est pareil pour tous les joueurs. Après, tout se passe dans la tête : le plus fort continuera de tout supporter et de jouer au foot. En revanche, c'est différent en France.
C'est-à-dire ?
Les entraîneurs essayaient d'alléger l'entraînement des joueurs musulmans qui font le Ramadhan afin qu'ils puissent supporter la chose. Après, il faut savoir gérer durant le match parce que l'adversaire ne va pas vous ménager parce que vous faites carême. Vous êtes obligés de jouer au foot. On joue comme on peut, en fait.
Vous n'avez jamais eu de soucis à cause du Ramadhan ?
Personnellement, non. Je n'ai jamais eu de soucis avec mon coach. J'ai toujours eu des entraîneurs qui étaient compréhensifs. Même si cela les embêtait un peu, il faut le dire. On n'a pas la même religion et ce n'était pas évident. Mais j'ai toujours fait mon Ramadhan, cela ne m'a jamais empêché de jouer au foot.
Y a-t-il une anecdote que vous pourriez raconter à ce sujet ?
Non, pas en ce qui me concerne. S'agissant de mes équipiers, c'est aussi pareil, je n'en ai aucune à vous relater. Du moins, pas à ma connaissance. Je peux peut-être parler des matches livrés en Algérie, face à des adversaires qui avaient deux ou trois joueurs chrétiens. Ils ne jeûnaient pas, mais cela ne nous empêchait pas de les affronter et de jouer au foot contre eux. Sinon, je peux vous dire que je ne suis pas près d'oublier l'ambiance en dehors du foot en Algérie. J'ai vu ce que c'était au Maroc, aux Émirats arabes unis et en Algérie, je peux vous assurer qu'il n'y a pas photo par rapport à l'Algérie.
Ça vous a marqué à ce point ?
L'Algérie, il n'y a rien qui lui soit semblable. Ce que j'ai connu en Algérie, je ne l'ai jamais connu ailleurs. J'ai tout connu en Algérie, je l'ai toujours dit.
Que comptez-vous faire maintenant que vous avez raccroché les crampons ?
Là, je vais peut-être intégrer le management. Après, mon souhait est de devenir entraîneur, un jour.
H. D.