Si on vous dit Ramadhan et football, que répondez-vous ?
Je réponds que cela dépend de la volonté de tout un chacun. Il y a des gens qui s'y préparent sérieusement et convenablement, ceux-là ont un bon rendement malgré l’avènement du mois sacré. Cela dit, je reconnais qu’à la longue, ça devient difficile. Quand on joue un ou deux matches, c'est abordable, après ça devient pénible. Sur une série de matches, comme le championnat, c'est plus ardu. Aussi, c'est plus ou moins supportable en hiver. En revanche, c'est très difficile de jouer en été, de surcroît en diurne.
A quel niveau situez-vous le plus de difficultés ?
Tant qu'on joue entre communautaires, ça passe. La grande difficulté survient quand on est appelés à jouer au niveau international. Souvent, l'adversaire ne fait pas carême, en raison de son appartenance religieuse, et, là, ça nous pose problème. Là, on souffre un peu plus.
Avez-vous souvenir d'un match en Algérie où votre équipe a souffert plus que de coutume ?
Je me souviens d'un match de la JSK à Kouba qu'on a livré le premier jour du mois sacré. Le rencontre s'est déroulée à 13h, mais on était déjà KO. Psychologiquement, on n'était pas du tout prêts. Ce jour-là, on n'a pas tenu le coup, on a vite flanché et on a perdu 2-0. La veille, c'était la Nuit du doute, on se trouvait à l'hôtel et on ne s'était pas préparés convenablement. Je me rappelle d'un autre fait anecdotique que je peux vous relater.
Allez-y !
C'était à l'époque où j'évoluais avec les juniors de la JSK. On avait un match amical pendant le Ramadhan contre la sélection de Cuba, en préparation de la finale de la Coupe d'Algérie. L'entraîneur nous a recommandé de ne pas jeûner. A la mi-temps, il s'est aperçu que moi et un équipier n'avions pas respecté la consigne. Il nous a fait sortir immédiatement. Aujourd'hui, je garde ça comme un bon souvenir, parce que j'en tire une fierté légitime.
Et quel est donc le plus mauvais souvenir que vous gardez ?
C'est lorsque j'entraînais l'équipe de Sfax. J'étais contre l'idée de servir le déjeuner aux joueurs à midi. Cela d'autant plus que le match se jouait dans la soirée, après la rupture du jeûne.
Qu'en est-il du Maroc où vous avez aussi entraîné ?
Il n’y a pas de souci, ça se passe bien dans ce pays, on n'est pas confrontés à une contrainte de ce genre.
Au fait, quand repartirez-vous dans ce pays ?
Je dois commencer ma mission le 1er juillet prochain, incha Allah. J'ai signé un contrat de 3 saisons avec Mouloudiat Oujda. On va essayer de former une équipe. J'envisage de prendre deux ou trois joueurs dans mon équipe, mais je n'ai aucun nom à vous donner pour le moment.
H. D.