Au cours de la conférence de presse animée hier à la salle Azam, les membres du comité de sauvegarde de la JSK ont lancé de graves accusations à l’encontre du président Hannachi. Ils l’accusent carrément d’usurpateur de fonction. «Hannachi n’est plus le président de la JSK depuis 3 ans. Il a usurpé le poste de président dans la mesure où légalement il ne l’est plus», a indiqué maître Meriem, l’ex-avocat de la JSK. Pour démontrer qu’il ne lance pas gratuitement une telle accusation à l’encontre du président Hannachi, Me Meriem a exhibé des documents du Centre National du Registre de Commerce portant modification des statuts avec augmentation du capital. Hannachi est désigné comme président, mais le conférencier précise qu’il ne peut pas être président puisque, statutairement, il n’était plus président du CSA depuis 2012. «C’est un faux et tout ce qu’a fait Hannachi durant ces trois dernières années est illégal», ajoutera maître Meriem en montrant les documents du CNRC aux gens des médias.
Chèque
Promettant de dévoiler toutes les irrégularités relevées dans la gestion du président Hannachi au cours de cette conférence de presse, les membres du comité de sauvegarde ont tenu parole, puisqu’en plus de l’accuser d’usurper la qualité de président, ils révèlent qu’à la JSK les chèques sont signés par Hannachi seulement. «Dans toutes les entreprises, les documents comptables, surtout les chèques doivent être signés par le président et le financier, mais à la JSK tous les chèques sont signés par Hannachi», dénoncera l’ex-avocat de la JSK avant de poursuivre : «La JSK dispose du même commissaire aux comptes depuis 20 ans. Evidemment, cela est contraire à la loi puisque le commissaire aux comptes ne peut pas être reconduit après deux mandats.»
Plainte
Convaincu que le président Hannachi a piétiné la loi, maître Salah Meriem a révélé au cours de la conférence de presse qu’une plainte a été déposée contre le président Hannachi. «On a saisi le procureur général par plainte contre toutes les irrégularités relevées dans la gestion du président Hannachi», a confié l’ex-avocat de la JSK. Maître Salah Meriem sait bien de quoi il parle, puisqu’il a travaillé avec le président Hannachi avant de se retirer de son poste en 2006 en compagnie de Sadmi et Medane pour dénoncer la manière avec laquelle Hannachi gérait le club.
Salaires
N’ayant pas cessé de dénoncer la gestion catastrophique ces dernières semaines, les membres du comité de sauvegarde ne comprennent pas pourquoi le président Hannachi exige aux joueurs libérés de payer leurs libérations en espèces. «Le président Hannachi fait du chantage aux joueurs libérés à renoncer à leurs salaires et à payer en espèces pour avoir leurs libérations respectives. Je le mets au défi de ressortir dans le chapitre des salaires les salaires abandonnés par les joueurs. C’est de la gabegie totale», regrette maître Salah Meriem, lequel a cité le cas de Mekkaoui qui a été contraint par le président Hannachi de racheter sa lettre de libération en espèces.
Capital
Me Meriem a tenté, durant toute la conférence de presse, d’énumérer toutes les irrégularités relevées dans la gestion du président Hannachi qui est à la tête de la JSK depuis 1993. «L’augmentation du capital se fait en biens matériels mais aussi en nature des actionnaires à hauteur de 10 milliards de centimes qui sont redevables actuellement à la JSK de 7,5 milliards de centimes pour n’avoir versé que le ¼ du montant conformément à la loi», expliquera maître Mériem.
Menace
Affirmant que le président Hannachi n’agit pas dans la légalité, l’ex-avocat de l’équipe kabyle pense que la Ligue de football professionnel pourrait rejeter le dossier de la JSK. «Il y a une menace sérieuse contre la JSK cette année. Au vu de l’état actuel des documents, la JSK ne pourra pas s’engager pour la saison prochaine vu que son dossier sera rejeté par la LFP», met en garde Me Meriem. Directoire
Avant de clore son intervention, Me Meriem a confirmé que lui et les autres membres du comité de sauvegarde ont rencontré le président de la FAF Mohamed Raouraoua, mais d’une manière informelle. «Les pouvoirs publics notamment le ministère de la Jeunesse et des Sports ont toute la latitude pour prendre des mesures nécessaires et cela conformément à la loi 13.05 et son article 217 en mettant en place un directoire qui gérera les affaires du club jusqu’à la nomination d’un repreneur», espère l’ex-avocat du club qui ajoute : «Il y a déjà un repreneur et nous sommes en contact permanent avec lui. Il n’attend que le départ du président actuel pour venir investir à la JSK.»
N. Boumali
«Hannachi nest plus le président de la JSK depuis 2012»
Graves accusations du comité de sauvegarde contre Hannachi