L’international camerounais, qui venait de reprendre la compétition avec la JSK et qui venait aussi de terminer son 2e match de la saison contre l’USMA à Tizi, a été touché par un objet tranchant comme l’a révélé ensuite le parquet de Tizi-Ouzou dans sa première livraison.
Cet objet, qui pourrait être un morceau d’ardoise, aurait été lancé des tribunes, une théorie peu convaincante pour un public qui se dit innocent, même si ce jour-là, la défaite concédée contre les Rouge et Noir a effectivement mis en ébullition les fans kabyles qui ont eu du mal à la digérer, ils ont en effet lancé des projectiles, mais les images télé, montrant Ebossé en train de rentrer aux vestiaires, n’ont rien montré de précis, il n’y avait en effet rien à signaler, d’ailleurs les coéquipiers du joueur affirment n’avoir rien vu, avant qu’on leur annonce la triste nouvelle dans la soirée, eux qui ne croyaient certainement pas que le transfert du joueur à l’hôpital de Tizi, cette soirée-là, allait être le dernier.
Du stade à la morgue !
Transporté à l’hôpital, Ebossé était donc déjà décédé, il est directement transféré à la morgue de l’hôpital Nedir-Mohamed jouxtant le stade, ce soir-là, les petits garçons qui l’attendaient à chaque fois après un match de la JSK du côté de la Nouvelle Ville où il a élu domicile, ne le reverront pas, en fait, ils n’ont de lui que son image et surtout un ballon qu’il leur a acheté quelques jours avant son assassinat, au Cameroun, son papa, sa maman, ses frères et sœurs, et surtout sa compagne qui attendaient avec impatience la fin du match pour savoir si leur protégé a encore frappé, seront choqués en apprenant la nouvelle, que personne n’a voulu croire, surtout pas lorsqu’on leur a parlé d’assassinat : «Impossible», disait sa maman en pleurs, qui savait que son fils se sentait comme chez lui dans la ville des Genêts.
365 jours plus tard, le peuple de la JSK s’apprête à honorer la mémoire de celui qui s’est toujours donné à fond pour honorer les couleurs du club, ils veulent en même temps clamer l’innocence des fans, de la région en général, «la Kabylie ne peut en aucun cas faire ça», insistent-ils, histoire de s’en laver les mains et prouver l’innocence du peuple, mais aussi du club attaqué de part et d’autre par la FAF et la CAF qui l’ont accusé à tort, avant que le TAS ne rétablisse le club dans ses droits.
S. M. A.
Volker Finke voulait le sélectionner
Les prestations et les buts marqués par Ebossé lui ont permis de décrocher le titre de meilleur buteur du championnat algérien, il est devenu en l’espace de quelques mois un poison pour toutes les défenses de Ligue 1, cela n’avait pas laissé indifférent l’entraîneur allemand du Cameroun, à savoir Volker Finke qui voulait l’emmener à la CAN, il était dans les plans mais la mort était plus rapide et a empêché le joueur d’honorer cette sélection qui lui aurait sans doute ouvert d’autres horizons.
Son dernier plateau télé était au Cameroun
Alors qu’il a fait le tour des plateaux télé algériens durant l’exercice précédant sa mort, grâce notamment à ses exploits en Ligue 1 le destin a voulu tout de même que le dernier plateau télé du joueur soit au Cameroun. En effet, profitant de la dernière visite qui lui a été autorisée chez lui avant l’entame de la préparation l’été dernier, le joueur a été l’invité de la télévision camerounaise, où le joueur, nous dit-on, n’a raconté que du bien de l’Algérie et de son club algérien, c’était là, sa dernière apparition dans une émission, avant qu’il ne quitte ce monde définitivement.
Les cris de singe à Sétif lui avaient fait mal !
Quelques mois avant sa mort, Ebossé s’était rendu avec la JSK à Sétif, le club jouait la 2e place du championnat et la partie s’est jouée dans un climat électrique, cela a poussé les supporters sétifiens à user de tous les moyens pour déstabiliser l’équipe kabyles et ses cadres, c’est ainsi qu’Ebossé a eu droit à des cris de singe qu’il lui ont fait très mal, il s’était exprimé sur son compte facebook regrettant cet acte isolé, lui qui a toujours été bien reçu dans les stades algériens malgré les malheurs qu’il causait aux adversaires de la JSK.
Des funérailles présidentielles 20 jours plus tard sans représentant de la JSK !
Albert Dominique Ebossé Bodjongo Dika n’a été inhumé dans son village natal de Ndogssimb, à Douala, que 20 jours après sa mort.
Le corps sans vie de l’attaquant de la JSK a dû donc traîner dans les morgues de l’hôpital de Tizi, puis l’hôpital militaire d’Aïn Naâdja, ensuite il a effectué le voyage vers Douala via Paris avant de finir dans la morgue de l’hôpital militaire de Douala, où il a été soumis à une énième autopsie, avant d’être enterré le 13 septembre 2014, sans aucun représentant de la JSK, puisque les quelques dirigeants ayant accompagné la dépouille du joueur sont revenus illico presto au pays, laissant le soin à l’ambassadeur d’Algérie au Cameroun s’occuper du reste.
Un an plus tard, son assassin court toujours
Qui a tué Ebossé ?
C’est la question qui occupe les esprits de tous les amoureux du football dans notre pays : qui a tué Ebossé ? La réponse pour certains paraîtra facile, oui, c’est un simple projectile lancé des tribunes, d’autres sont allés jusqu’à imaginer des scénarios troublants, mais faute de preuves et de témoins, personne aujourd’hui ne peut attester que l’assassin, c’est X ou Y.
La police de Tizi Ouzou a verrouillé le stade du 1er-Novembre plusieurs mois, empêchant même les jeunes du club kabyle à s’y entraîner, et ce, pour les besoins de l’enquête, ils ont en effet essayé de trouver des indices, des empreintes, n’importe quelle chose sur laquelle la plainte déposée contre X pouvait se reposer, mais le parquet de Tizi qui a pris le relais en lançant son enquête à lui que même le ministre de la Justice avait évoquée, n’a encore rien trouvé de concret, la sûreté de la ville a même procédé à une série d’arrestations dans les rangs des fans, mais aucun de ces derniers n’a été désigné coupable, ce qui fait que l’assassin d’Ebossé court toujours, la justice n’a pas encore fait ce que la famille du joueur attend depuis le 23 août 2014, c'est-à-dire de mettre un visage sur cet assassin sans cœur et sans pitié, pour pouvoir enfin faire le deuil et tourner la page de leur fiston parti à la fleur de l’âge.
Louh a promis, mais…
Le ministre de la Justice, Tayeb Louh, avait pourtant indiqué avoir donné «des instructions sévères au parquet pour suivre les enquêtes préliminaires». Il a expliqué que «ce n’est pas uniquement celui qui a jeté le projectile qui sera puni, mais tous les responsables qui n’ont pas pris les mesures de protection». Il a ajouté que tous ceux qui sont définis par la loi comme responsables seront poursuivis en justice, tout cela, c’était quelques jours après l’incident gravissime, mais depuis, c’est silence radio, et tout le monde fait comme si de rien n’était.
S. M. A.
Depuis Ebossé la JSK ne marque plus
A izem anda telli? ?
A izem anda telli? ou (Ô lion où es-tu ?) c’est le titre d’une chanson bien connue en Kabylie en général et Tizi-Ouzou en particulier, elle a réuni deux des plus grands chanteurs de la région en 1978, à savoir Idir et Matoub Lounès qui lançait sa carrière officiellement grâce à cette chanson.
37 ans plus tard, le peuple de la JSK peiné et abattu par les malheurs qui s’abattent sur son club mythique chantonne encore cette chanson, en pleurant un ans plus tard la disparition d’Ebossé qui a laissé un énorme vide dans le groupe, dans la ville de Tizi-Ouzou et surtout à la JSK, où on ne lui a pas encore trouvé un digne successeur, puisque ni Nkama ni son compatriote Kooh Sohna, encore moins Diawara qui tarde à montrer tout le bien qu’on pense de lui, n’ont réussi à entrer dans les cœurs des fans, en marquant des buts, Hannachi a fait en sorte de recruter 2 Camerounais pensant qu’ils avaient la potion magique, la baraka qu’avait Ebossé, mais finalement, un lion n’en cache pas un autre, et la souffrance a continué et continue encore, en attendant de mettre la main sur un attaquant capable de tourner la page d’Albert, une mission qui ne sera sûrement pas de tout repos.
S. M. A.
C’était l’ami intime du Camerounais
Yesli seul au monde
A la JSK, Ebossé était entouré de tout le monde, il était le chouchou du public, mais aussi des joueurs. D’ailleurs sa dance après chaque but qu’il marque en est la preuve, tout le monde partageait sa dance avec lui, que ce soit, Mekkaoui, Benlamri, ou encore les anciens à l’image de Madi ou les enfants du club comme Aïboud, ils étaient tous avec lui à l’encourager et cela a eu l’effet escompté puisque la confiance était là. Mais s’il y a un joueur proche du Camerounais dans l’effectif c’est bien Kamel Yesli qui était son confident. D’ailleurs depuis la mort d’Albert, KY se sent seul, il avait même du mal à revenir à Alger après le repos dont il a bénéficié, avant qu’il retrouve la raison, et ne reprenne le travail, sans pour autant retrouver la joie de jouer, il a même difficilement accepté de prolonger à la fin du dernier exercice, mais il l’a fait, par amour au club, disait-il à Sofoot récemment, il voudrait réussir quelques chose avec les Jaune et Vert pour le dédier à la mémoire de son défunt ami.
Hannachi : «Il m’appelait papa»
Le président Hannachi était abattu après l’annonce de la mort d’Ebossé, il a vite rallié l’hôpital de Tizi-Ouzou et ne croyait pas ses yeux en voyant le corps sans vie de son attaquant qui venait d’inscrire son dernier but face à l’USMA, il faut dire que le boss des Canaris entretenait une relation père-fils avec Ebossé qui l’appelait papa, même les parents du joueur au Cameroun avaient confirmé ça.
Sanctionnée par la FAF et par la CAF
La JSK a payé la mort du joueur cash
Le plus grand perdant après la disparition tragique d’Ebossé c’est bien le club kabyle qui a dû jouer toute la phase aller en dehors de ses bases, tantôt au 20-Août, tantôt à Bologhine, à El Harrach, à Bordj et même à Sétif, le club domicilié à Tizi-Ouzou est devenu SDF, du coup la perte de points est devenue fréquente, et n’était le niveau bas du championnat, le club pouvait descendre en division inferieure très tôt, mais il a évité le pire de justesse et à l’avant-dernière journée grâce à une victoire contre l’USMH. La FAF qui devait soutenir le club n’a fait qu’aggraver sa situation, puisqu’elle n’a pas bougé le petit doigt pour arrêter Hayatou, l’ennemi de notre pays, qui a infligé des sanctions injustes au club, en le privant de la C1, une place gagnée sur le terrain mais enlevée sur papier, avant que le TAS ne rétablisse le club dans ses droits.
Un an plus tard, la JSK réclame toujours une réintégration dans la compétition phare interclubs de la CAF, comme révélé récemment par l’avocat du club qui insiste pour récupérer le bien du club subtilisé injustement par le Camerounais.
Une contre-autopsie et des interrogations
Une contre-autopsie effectuée par l’hôpital militaire de Douala dont les conclusions ont été révélées mercredi 17 décembre, a conclu à un tout autre scénario : selon le médecin camerounais André Mouné, qui a pratiqué une autopsie privée à Douala «à la mi-septembre» à la demande de la famille du joueur, Albert Ebossé est mort «des suites d'une agression brutale avec poly-traumatisme crânien», qui a notamment conduit à une «rupture des vertèbres cervicales». Le médecin s'avance même à affirmer que le joueur a été tué lors d'une rixe dans le vestiaire après avoir reçu un coup de «matraque à la tête», qui a provoqué «un enfoncement du crâne» et a touché le cerveau, un scénario que réfute la JS Kabylie. «C'est totalement farfelu : Ebossé est tombé sur le terrain et a été évacué par une ambulance à partir de là», a affirmé Moh Cherif Hannachi, le président du club, il faut dire que le manque de preuves et l’absence d’une suite à l’enquête ouverte au lendemain de la mort ont rendu le dossier plus compliqué et les doutes plus importants.
Joseph Antoine Bell allume la mèche
«Il a été assassiné dans le vestiaire»
Invité de l'émission « L'Arène » sur Canal 2 International, chaîne de télévision camerounaise, l'ancien footballeur professionnel franco-camerounais, Joseph Antoine Bell officiant comme consultant pour Africa 24 et RFI, a affirmé que le drame qui s'était passé à Tizi-Ouzou serait plutôt à rattacher au «fonctionnement de la FAF»
Il a ciblé aussi le président Hannachi qu’il a pointé du doigt : «Tout le monde dit que le jeune Ebossé était victime d’un projectile jeté sur le terrain. Si c’était sur le terrain, je dis que ça arrive, j’en étais moi-même victime à Marseille. J’ai reçu des informations selon lesquelles Ebossé n’est pas mort sur le terrain. Il était allé aux vestiaires et a été agressé par un des loubards du président. C’est l’un de ces loubards du président qui a agressé Ebossé dans le vestiaire, donc, ça devient véritablement un assassinat», dira l’ancien portier des Lions indomptables et de l’OM, sans révéler ses sources. Ces graves accusations ont suivi le rapatriement de la dépouille du regretté Ebossé au Cameroun ce qui a d’ailleurs mis sa famille et ses proches dans un état second, la colère a pris le dessus et il a fallu l’intervention des hommes religieux pour rétablir le calme.
Le procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou avait confirmé dans un communiqué de presse, la thèse du médecin légiste selon laquelle le défunt Ebossé a été atteint par un objet tranchant qui a provoqué une hémorragie interne.