Une polémique s'est installée au sujet de la licence CAF C, qu’en dites-vous ?
Votre journal a déjà eu la présence d'esprit de signaler la différence de traitement à ce propos. Il y a le deux poids, deux mesures qui est pratiqué de façon flagrante. On doit traiter les internationaux sur un pied d'égalité, qu'ils soient anciens, récents ou actuels. Ils ont droit au même respect. Pour l'examen d'obtention de la licence CAF C, on fait appel aux internationaux qui ont raccroché dans un passé récent ou qui jouent encore et on occulte les anciens, qui ont déposé leurs dossiers depuis des mois et attendent vainement la convocation. Pourtant, ils ont les diplômes du premier et second degré du ministère de la Jeunesse et des Sports, alors que j’ai des doutes sur les autres.
Vous voulez dire que les Ziani, Halliche, Bougherra, et autres Belkalem n'ont pas ces deux diplômes nécessaires pour prétendre à la licence CAF C ?
Pas à ma connaissance, en tout cas. Tout le monde l'aurait su, autrement.
De ce qu'on croit savoir, ces joueurs ont automatiquement le premier degré en tant qu'anciens internationaux ; ils auraient eu le second par dérogation de la FAF pour avoir participé à un événement majeur tel le Mondial...
Vous pensez qu'un Megharia n'est pas dans ce cas ? Non seulement il a joué la Coupe du monde, mais il a gagné la seule CAN au palmarès de l'Algérie. Cela n'a pas empêché les gens de le renvoyer et de lui interdire l'examen pour la licence CAF C, juste parce qu'il n'avait que le diplôme d'entraîneur du premier degré. Bencheikh a rencontré Megharia à sa sortie. Savez-vous comment il a réagi ?
Dites-le nous…
Il a préféré rebrousser chemin pour ne pas subir le même traitement que Megharia. Ces deux monuments du football algérien ne méritent-ils pas la même dérogation ? Pourquoi refuser aux uns ce qu'on accorde généreusement aux autres ? C'est à croire qu'on établit un règlement intérieur qui ne convient que pour certains, alors qu'on est d'abord tenus d'appliquer ce que disent les instances internationales. On nous sort à chaque fois un truc nouveau.
On vous sent amer...
Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on essaye d'écraser les anciens internationaux, dont certains n'ont même pas de quoi manger. Ils espèrent juste avoir la licence CAF C pour pouvoir exercer le métier d'entraîneur dans les divisions inférieures ou au niveau des petites catégories. C'est leur droit le plus absolu, notamment eu égard à ce qu'ils ont donné au football algérien. Je ne parle pas de ma personne, je n'en ai pas besoin, même si j'ai les diplômes du premier et deuxième degré et que je peux donc postuler pour la licence CAF C. Je réagis simplement pour dénoncer une injustice qui affecte beaucoup d'anciens internationaux délaissés.
Ils sont nombreux à vous solliciter ?
Ils sont si nombreux à m'appeler pour me dire leur désappointement que je crois que le seuil de l’intolérable a été franchi. Respectez ces joueurs, ils ont écrit l'histoire du football algérien ! Il ne faut pas se montrer généreux avec des joueurs qui jouent encore, qui ont donc un revenu appréciable, et ignorer ceux qui sont dans le réel besoin. Pourquoi ne pas regrouper tout le monde et faire un stage où chacun aura la possibilité et surtout le droit de passer l'examen ?
H. D.