« Depuis quelques jours j’ai lu et entendu pas mal de conneries, sur un plan d’état d’esprit le match on l’a abordé beaucoup plus concentré, beaucoup plus agressif, donc ça change la donne, tactiquement on a essayé de faire ce qu’on voulait faire l’autre jour mais avec plus d’application et plus de rythme, dans l’organisation c’était parfait, il y a toujours ce petit souci dans la première relance qui était déficiente, et qui ne nous permettait pas de contrôler le match complètement, c’était par séquences. »
« Les joueurs ont fait ce que je leur ai demandé, et il y avait une réaction d’amour-propre »
Avec fierté et malgré une équipe qui a eu du mal à bouger et être dangereuse, Gourcuff se dit content de ce que ses joueurs ont fait : « En tout cas ils ont fait ce que je leur avais demandé, il y avait une réaction d’amour-propre et de solidarité, après la victoire elle est anecdotique, on gagne un match (1-0) contre le Sénégal, ce n’est pas négligeable, car c’est une très bonne équipe. »
« Je ne vais pas changer»
Malgré les critiques, Gourcuff s’accroche à ses idées, à travers ses dires, on comprend qu’il ne veut pas changer une équipe qui perd, dans sa perception des choses le peuple a tort, et lui il a raison : « Ce n’est pas çà qui va changer le monde, comme c’était le cas avec la défaite contre la Guinée, n’a pas changé non plus l’appréciation et le comportement des gens, le reste c’est votre appréciation, moi je suis très satisfait de ce qu’ont fait les joueurs, face à une très bonne équipe, y a pas de problèmes, au niveau de l’organisation c’était parfait, vous avez votre conception du foot, moi j’ai la mienne, y a pas de problème, j’y tiendrai »
« Ce n’est pas la révolution et on n’est pas champions d’Afrique ce soir »
Tout le monde a vu que la Guinée était beaucoup plus forte que le Sénégal, mais Gourcuff trouve le Sénégal plus fort, c’était pour expliquer le manque d’occasions de but, il évite encore une fois d’assumer : « La Guinée n’est pas de la même dimension que le Sénégal, contre la Guinée on a fait une excellente dernière demi-heure, et on a marqué un but qui était valable, entre une défaite et une victoire, c’est pas la révolution, on n’est pas les champions d’Afrique ce soir, on n’était pas les plus nuls vendredi. »
« Je n’avais pas toutes mes cartes en main »
« Aujourd’hui, j’avais plus de la moitié d’équipe sur la touche et une défense, avec un seul joueur rescapé, Medjani, pas anodin de faire un match dans ces conditions, quand on a Mandi qui est blessé, Zeffane aussi, je ne parle pas de Halliche car ça fait quelque mois, que Ghoulam ne joue pas et que Bentaleb est absent aussi, ça fait une moitié d’équipe, et ce ne sont pas des joueurs anodins, ça aussi dans l’analyse il faut avoir la capacité de le dire. »
« Ziti a fait une 2e mi-temps courageuse »
Gourcuff était contraint de compter sur Ziti à droite et Boudebouda à gauche, sans commenter la prestation de ce dernier qui était à la hauteur, il a évoqué le joueur de la JSK et notamment sa 2e mi-temps qui était plus correcte : « A ce titre-là, je suis très content de la prestation d’un joueur comme Ziti qui a eu une première mi-temps difficile, mais qui a fait une 2e très courageuse, au même titre que Belkaroui qui est sorti blessé, qui a peut-être une fracture du pied, ce sont des joueurs très impliqués au service de l’équipe, avec Mandi et Ghoulam on a une autre ossature, on a raté une demi-heure contre la Guinée dans des conditions difficiles, après en 2e mi-temps on revient et on nous refuse un but valable, si on était revenus et gagné 3 à 2 je ne lis pas toutes les conneries et les saloperies que j’ai lues après. »
« On a toutes nos chances pour passer face à la Tanzanie »
Le Breton a commenté la qualification des Tanzaniens qui joueront les Verts : « On sait que c’est décisif, il faut voir avec Mandi et Bentaleb, j’espère que Ghoulam aussi sera là, j’espère qu’ils seront opérationnels, il n’y a jamais un match facile, notamment à l’extérieur, on a suffisamment de moyens pour passer, il ne faut pas avoir peur dans ces matches-là. »
« Difficile d’avoir la sérénité en Algérie »
Questionné sur l’altercation qui a eu lieu entre Brahimi et Soudani après le match, Gourcuff a coupé court, il pense avoir compris la raison de cette tension, mais sait-il qu’il y est pour quelque chose ? « Je découvre un autre pays, je découvre un autre environnement, la sérénité ici c’est difficile, il ne faut pas s’étonner que les joueurs soient nerveux, que tout le monde soit nerveux, dans le sport il faut un minimum d’analyse et de sérénité, on ne peut pas manipuler l’opinion comme je le vois, c’est impossible. »
« Novembre sera décisif pour moi »
Pour clore sa conférence, Gourcuff a reconnu que vu tout ce qu’il a fait endurer au peuple, son départ pourrait intervenir le mois prochain, il laisse donc la voie ouverte à un échec contre la Tanzanie : « Ce n’est pas le problème de ma personne, dans un mois je serai loin, ce n’est pas un problème, le football en Algérie a besoin de sérénité, d’analyse, et après tout rejaillit évidemment sur le terrain, il y a une échéance au mois de novembre et elle est décisive », conclut-il.
A.M.Z
«J’ai ma conception du foot et j’y tiendrai»
« Je découvre un autre pays »
Le coach à ses adjoints
«Je pars après la Tanzanie»
Remonté comme jamais, Christian Gourcuff, 2 heures après le match, a parlé à ses adjoints. Il leur a annoncé son départ après les deux matchs face à la Tanzanie en novembre prochain. «C’est bon, c’est décidé, je pars après la double confrontation face à la Tanzanie en novembre. » Un membre de la FAF qui a entendu cette phrase a demandé au coach de ne pas annoncer sa décision aux joueurs et à la presse et d’attendre que les choses se calment avant de décider. Il est possible que Gourcuff ait pris cette décision radicale dans un moment de colère et qu’une qualification convaincante face à al Tanzanie fasse oublier ces deux joutes amicales et tout ce qui s’est passé durant, il est aussi possible que les joueurs se calment une fois dans leurs clubs ou que Raouraoua réussisse cette fois-ci à remettre de l’ordre, mais ce qui est impossible et idiot c’est de penser que les choses vont se régler comme ça en restant les bras croisés. Joueurs, staff, dirigeants, président de la FAF et même le public du 5-juillet ont tous quelque chose à se reprocher. Chacun doit se remettre en question pour trouver une solution durable au problème, faute de quoi tout ce qui a été bâti depuis 2012 sera détruit.
- A. B.