Bien qu’il était occupé, l’entraîneur du MHSC et ex-coach de l’USMA, Rolland Courbis, a bien voulu nous accorder un peu de son temps pour nous parler des chances de l’USMA de remporter la Ligue des champions. Pour lui, même si le TPM a pris une sérieuse option, les Usmistes doivent y croire et jouer leurs chances à fond au match retour.

L’USMA s’est inclinée sur le score de 2 à 1 dans son fief, pensez-vous que ses chances de remporter le sacre sont compromises ?

Ce qui m’ennuie le plus, c’est que des joueurs importants seront absents au match retour. Donc là, c’est sûr que la situation est compromise. Mais même dans une situation compromise, je crois qu’il y a tout de même de l’espoir.

Donc, ce sera compliqué au match retour…

Oui, c’est clair. Mais il y a quand même une possibilité de sortir victorieux et de remporter le sacre. On peut toujours tenter quelque chose même si 90% des chances sont maintenant du côté du TPM. Mais ça ne fait rien, le but de Seuguer à la fin et la bonne performance de Zemmamouche maintiennent encore les chances de l’USMA. Il suffit d’ouvrir le score à la première heure du match, je ne sais pas si ça va être facile, mais les 30 dernières minutes seront très compliquées pour la nervosité des joueurs.  

Maintenant, quels sont les chances de l’USMA de gagner au match retour et de remporter le sacre ?

Je les mets à 10%, c’est une chance sur mille, mais ça se joue quand même. Moi je dis qu’une ouverture du score de l’USMA, même si c’est à l’extérieur, ça peut mettre l’équipe du TP Mazembe dans la panique. Ça peut les faire douter et jouer en faveur des Usmistes. Maintenant il se peut que l’USMA se considère dans une mission impossible, mais une mission impossible peut tout de même être accomplie.

Vous qui connaissez l’USMA pour l’avoir coachée, que faut-il faire, selon vous, pour tourner la situation en la faveur de l’USMA ?

Déjà ne pas penser que c’est terminé d’avance, sinon pas la peine de se  déplacer dans ce cas. Il faudra aborder le match retour en toute décontraction, parce qu’au match aller, peut-être l’USMA n’a pas maîtrisé l’évènement. Car sur certaines actions, j’ai pu remarquer qu’il y avait beaucoup de nervosité même un peu trop. Avec cette défaite, il faut que cette nervosité disparaisse complètement et que l’équipe se débrouille pour transmettre cette nervosité aux joueurs du TP Mazembe qui se croit déjà vainqueur. Une ouverture du score de l’USMA contre toute attente peut mettre tout simplement son adversaire dans le doute et lui fera perdre son sang-froid.

Alors l’USMA peut y croire ?

C’est une obligation professionnelle d’y croire. Le football est capricieux, il faut y croire jusqu’au bout. Moi je dis qu’une ouverture du score même à la 85’ minute à Mazembe, et c’est bon.

Donc, il suffit de planter un but…

Voilà, s’ils parviennent à marquer un but, il peut y avoir panique générale et sur le terrain et dans le stade. 

On en aura vu des renversements de situation dans le football, donc on peut dire que c’est possible là aussi…

Il y a des exemples, moi-même, j’ai vécu cela avec l’USMA. Quand nous menions par 2 à 0 contre le club du Koweït, le match est tranquille, on pense qu’on a gagné. Puis en dix minutes, bing bang boum, expulsion de Koudri, puis ils reviennent à 2 à 1, ensuite, ils égalisent. A 2 à 2, il faut alors retrouver notre calme et on réussit à passer par un trou de souris. Il y a pas mal d’exemples qui nous disent qu’il faut toujours y croire jusqu’à bout et ne rien lâcher, comme ça il n’y aura pas de regrets à la fin.

Dernière question, vous avez fait match nul hier (entretien réalisé hier) face à Toulouse, comment étaient nos deux internationaux ?

Ils étaient très bons tous les deux. Que ce soit Ryad Boudebouz ou Bensebaïni, ils ont fourni une très bonne prestation et affichent une belle forme, j’espère que ça va continuer comme ça pour eux et qu’ils feront de très bons matches à l’avenir. Quant au club de Montpellier, on s’accroche et ont fait le maximum pour grimper au classement. En tout cas, on compte beaucoup sur les deux Algériens qui font du bon travail.

R. H.