En effet, selon une source proche du sélectionneur national, Christian Gourcuff aurait pris la décision de ne pas jeter l’éponge en cas de qualification au prochain tour éliminatoire de la Coupe du monde. «Une question de principe», dit-il. Le Breton, qui a un contrat d’objectif, veut à ce que le contenu de ce bout de papier qui le lie à la FAF soit respecté. «Pourquoi démissionnerai-je après une qualification ?» confira-t-il à l’un de ses proches.
Pour Raouraoua : la séparation est inévitable
Il y a quelques semaines, nous écrivions sur ces mêmes colonnes qu’en cas de qualification dans la douleur, Raouraoua se passerait à coup sûr de Christian Gourcuff, nous ajoutions qu’une qualification avec l’art et la manière pousserait El-Hadj à imposer un adjoint d’envergure à son sélectionneur. Aujourd’hui, avant même le commencement du match retour, il semblerait qu’on est plus proche de la première option que de la seconde. La douleur est déjà là, l’humiliation subie au match aller, malgré le score final de la rencontre, ne sera effacée que par une victoire par un score fleuve ce soir à Tchaker. Aujourd’hui et après ce qui s’était passé à Dar Es Salam, la donne à changé. Nous avons appris que même un 5 à 0 ne réussirait pas coller les morceaux et rétablir la confiance entre le boss et son employé, et surtout entre le coach et certains de ses joueurs. Si Raouraoua l’a encensé à l’issue du match aller, c’est parce qu’il restait encore un match retour.
Raouraoua veut le voir partir dignement
Ainsi, le départ de Gourcuff semble inévitable, mais comment ? Raouraoua espérerait voir son entraîneur quitter son poste dignement, c'est-à-dire que le sélectionneur actuel dépose sa démission à l’issue du match, ou même quelques jours après. On imagine déjà le communiqué de la FAF dans lequel on pourra lire une chose comme : «…Gourcuff a décidé de démissionner de son poste de sélectionneur national à l’issue de ce match face à la Tanzanie pour des raisons (familiales, personnelles, la pression, veut travailler dans un club, se rapprocher de sa famille…) La séparation s’est faite à l’amiable. Le président de la FAF a compris puis accepté la décision de Christian Gourcuff. La FAF le remercie pour le grand travail effectué en sélection depuis 16 mois…»
Gourcuff ne partira que s’il est démis de ses fonctions
De l’autre côté du ring, l’ancien entraîneur de Lorient semble décidé à ne pas faciliter la vie au président. Si les Verts passent face à la Tanzanie, il ne quitterait pas son poste de son plein gré. Après le match de la Tanzanie nous avions demandé à Gourcuff en aparté de nous dire s’il allait quitter son poste à l’issue du match retour. Il avait répondu : «Je n’ai jamais dit que je voulais partir.» Les choses étaient donc claires dans sa tête dès le début. Gourcuff mettra Raouraoua face à ses responsabilités. Si la FAF veut qu’il parte, il faudra le limoger.
Tchaker peut aussi décider
Par ailleurs, il y a un point très important, qui pourrait avoir un impact direct, voire même décisif sur cette problématique : la réaction du public de Tchaker ce soir. Christian Gourcuff a prouvé lors du match face au Sénégal qu’il était vulnérable face à la pression. Un autre cauchemar à Tchaker ce soir pourrait tout changer. Si Tchaker siffle Gourcuff, si Blida demande son départ, il se pourrait qu’il lâche prise. Dans le cas où le public de Blida le soutienne, surtout si les Verts gagnent avec l’art et la manière, alors là, le président sera appelé à prendre une décision plus importante que celle de ramener Gourcuff à Sidi Moussa quand Vahid était en train de préparer sa Coupe du monde.
- B.