Même si du côté de la FAF, on continue à penser que le sélectionneur national n’ira pas au bout de ses menaces, et que la réunion de ce mercredi sera un «feu de paille», tout semble indiquer le contraire.
Que Gourcuff accorde une interview exclusive dans laquelle il fait des révélations sur son avenir et aussi sur ses relations avec le président, au journal El-Khabar, plus précisément à un journaliste connu pour ses positions «anti-Raouraoua» est vu par le patron de la Fédération comme un affront, un défi. Plus Breton que le Breton, le président compte répliquer, en douce bien sûr, mais il va répliquer, de manière cinglante, dit-on, du côté de l’immeuble de Dély Ibrahim.
«Un chat ne lâche jamais un poumon»
Le sélectionneur national sait très bien que le match face à la Tanzanie pouvait être son dernier à la tête des Verts. Il a donc vidé sa villa à Moretti après qu’il ait montré des signes de fatigue et de dégoût suite à ce qu’il a enduré du public, de la presse et de la FAF lors de ces deux derniers mois. «J’ai passé deux mois difficiles. Il faut que je me repose, que je réfléchisse et que je voie le président avant de décider de mon avenir…», disait-il. Dans son entretien accordé à El-Khabar, le Breton pose carrément des conditions pour rester. «Certaines choses doivent changer, notamment dans le mode de communication de la FAF…», disait-il. Que le président de la FAF l’ait complètement ignoré en Tanzanie et même avant et après le match retour n’a fait que confirmer ces soupçons. Lâché par son boss, Christian Gourcuff a confié à l’un de ses proches qu’il hésite toujours et qu’il se pourrait bien qu’il annonce sa démission au président demain, mercredi. Ces trois éléments expliqués un peu plus haut sont indicateurs d’un divorce annoncé, surtout quand on sait que Raouraoua ne compte pas supplier Gourcuff de rester, mais la question qui reste à poser est la suivante : «Est-ce que le Breton va aller au bout de ses menaces ?» Raouraoua pense que non. Il est même convaincu que le Breton va rester. Pour reprendre les dires du président, rapporté par l’un de ses proches : «Un chien ne lâche jamais un os, un chat ne lâche jamais un poumon.»
Raouraoua va-t-il être plus Breton que le Breton ?
Dans l’article paru sur cette même page intitulé «Raouraoua ne suppliera pas Gourcuff de rester», la position de la FAF est sans équivoque. Mohamed Raouraoua ne retiendra pas le Français. Il souhaite presque que ce dernier parte de son plein gré pour ne pas avoir à le limoger et négocier ensuite son départ. «La FAF va payer à Gourcuff les mensualités de décembre, janvier et février sans que ce dernier fasse le moindre effort. Ce serait bien s’il démissionne maintenant, ça nous fera économiser quelques milliers d’euros», nous dira un membre fédéral. Ainsi, le bras de fer est engagé. D’un côté, on a un entraîneur qui ne contrôle plus son vestiaire et qui subit une pression terrible de la part de son employeur, la presse et le public, mais qui perdra beaucoup en cas de démission de sa part, entre autres, les 65 000 € de mensualité, la prise en charge digne d’un ministre (villa à Moretti, chauffeur, garde du corps, escorte…) et l’occasion de driver une équipe capable de lui permettre de réaliser de grandes choses sur le plan sportif, le tout en ne travaillant que lors des 8 dates FIFA de l’année. De l’autre côté du ring, nous avons un président qui ne croit plus en son entraîneur et en la capacité de ce dernier à mener la meilleure génération que l’Algérie ait connue à bon port, mais qui en contrepartie ne veut pas le limoger pour d’abord ne pas avoir l’air de s’être trompé dans son choix, mais aussi pour éviter à avoir à négocier son départ. Quel que soit x, la cohabitation semble impossible, exactement comme elle l’a été entre Vahid et Raouraoua avant le Mondial. C’est une guerre d’usure. Qui va lâcher en premier ?
A. B.