Saâdi : «Un type super dangereux est derrière mon départ du MCEE»

Noureddine Saâdi n’est plus l’entraîneur du MC El-Eulma. Il livre la vraie raison de son départ.

Peut-on connaître le pourquoi de votre départ du MC El-Eulma ?

C'est tout simplement parce que les dirigeants d'El-Eulma m'ont demandé de partir, suite au match livré à Hadjout, qui s'est terminé sur le score de 0-0 et pour lequel les joueurs vont percevoir une prime. Apparemment, certains dirigeants ont trouvé que le match nul n'était pas suffisant.

La vraie raison n'est donc pas d'ordre technique…

Oui, c’est clair, cela fait maintenant huit matches que je n'ai pas perdu, même neuf en comptant le match de coupe d'Algérie. On m'avait recruté pour remettre de l'ordre au sein du groupe, je crois l'avoir fait dans une large mesure. J'ai réussi aussi à mettre fin à la honte qu'ils subissaient depuis une année, c'est-à-dire la plus mauvaise défense du championnat. Je peux prétendre, aujourd'hui, que je suis l'une des meilleures équipes défensivement. Je ne suis qu'à trois points du troisième au classement. La raison impose de croire, donc, que ce n'est pas pour une raison technique qu'on m'a fait partir.

Quel est donc le véritable motif de votre limogeage, selon vous ?

C'est à cause d'un individu super nuisible au MCEE, qui rôde autour de l'équipe dirigeante et à qui j'ai interdit d'approcher l'équipe. Il a un peu d'argent, il en prête aux dirigeants quand ils sont en panne financièrement. Ce monsieur affirme après chaque match gagné que c'est grâce à lui, en précisant que c'est parce qu'il a acheté l'arbitre ou des joueurs adverses. Quand il y a un mauvais résultat, il l'impute bien sûr à la tactique de l'entraîneur. Je veux dire aux Eulmis que je suis venu au MCEE pour déceler le mal du club, aujourd'hui je peux assurer que c'est lui.

Peut-on connaître son identité ?

On m'a dit qu'il vaut mieux ne pas citer son nom parce que tout le monde le connaît. Ce bonhomme se croit tout permis. Quand on gagne, c'est grâce à l'argent qu'il a mis. Quand on perd, c'est la faute au coach. Je lui ai pardonné une fois, deux fois, mais à la troisième j'ai exigé qu'il ne vienne plus se coller à l'équipe première. Je ne sais pas s'il est fort ou s'il a quelqu'un derrière lui, toujours est-il qu'il a réussi à convaincre tout le bureau de décider mon limogeage. Je suis persuadé que c'est ça. Moi, je dis que ce type est nuisible à l'équipe, au sport en général, parce que ce qu'il fait est complètement aberrant. Si réellement c'était un gars qui mettait de l'argent dans les coulisses, dans les poches des équipes adverses et des arbitres, pourquoi l'équipe a-t-elle été reléguée en seconde division puisqu'il était dans l'entourage de l'équipe dirigeante ? Moi, j'ai découvert que c'était un homme très dangereux, pour moi-même et pour l'équipe, j'ai eu le courage de lui dire de foutre le camp. Ils ont préféré le garder et me limoger, ils m'ont ensuite convié à discuter d'une séparation à l'amiable.

On dit qu'on vous a donné de l'argent pour partir...

Au contraire, c'est moi qui ai lâché quatre mois de salaires pour m'en aller. Je ne donne pas de chiffres parce que j'estime immoral d'en parler dans les journaux.

Vous êtes parti sans rien prendre ?

Ce n'est pas ce que je dis. Au lieu d'empocher six mois d'indemnités de préavis, j'en ai pris deux, plus un mois pour lequel j'ai travaillé. Dans les autres clubs, quand on me limogeait, je prenais au minimum quatre mois d'indemnités, comme je l'ai fait à l'USMA par honnêteté. Au MCEE, les gens ont poussé le bouchon loin, je n'ai pas osé partir en laissant l'image d'un quémandeur. C'est moi qui ai rendu service à l'équipe, ce n'est pas eux qui m'ont rendu service.

H. D.

 

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