Korichi : «Deux cartouches pour atteindre Rio»

Toufik Korichi, le directeur technique national, est au Sénégal en tant que chef de la délégation algérienne qui prend part à la CAN U23. Il nous livre les clés de la réussite de Ferhat et ses camarades.

L'Algérie n'est plus qu'à un match de la qualification aux JO de Rio, qu'en dites-vous ?

Nous avons en fait deux cartouches pour atteindre cet objectif, puisque nous sommes en demi-finale de la CAN 2015 des U23, et que les trois premiers gagneront le droit de jouer les prochains Jeux olympiques, qui auront lieu l'an prochain à Rio. Mais on va essayer de n'en utiliser qu'une seule pour décrocher notre billet. En cas d'accident, nous aurons toujours la possibilité d'utiliser la seconde balle pour aller chercher la troisième place. Mais je peux vous assurer que nous allons nous concentrer pour faire d'une pierre deux coups : aller en finale de la CAN et assurer le ticket pour Rio. C'est que nous sommes devenus un petit peu gourmands.

Le quatrième pourra aussi jouer un match barrage pour aller au Brésil...

Non, ce n'est plus le cas, le règlement a été changé, seuls les trois premiers seront qualifiés aux JO de 2016.

Comment jugez-vous le parcours de notre sélection ?

Il est plus que positif. La force de cette équipe réside dans son collectif. En dépit de l'absence de quelques éléments très importants, à l'image de Bensebaïni, Gaâgaâ et Amokrane qui n'a pas joué le dernier match, on n'a pas ressenti un manque sur le terrain. Cela veut dire qu'il y a un groupe. Il y a aussi une grande discipline qui règne. J'ai été impressionné par le comportement extraordinaire des remplaçants pendant le match, avant et après son terme. On dirait que ce sont eux qui jouent sur le terrain, même s’ils n'ont pas joué la moindre minute durant cette CAN. La clé la plus importante aussi est la rigueur tactique dont font preuve les joueurs sur le terrain. Ils appliquent les consignes de l'entraîneur du début jusqu'à la fin. En tant que technicien, je n'ai vu à aucun moment les joueurs sortir de l'organisation mise en place.

Quelle est votre rôle dans cette CAN ?

Avant d'être le chef de la délégation, je suis technicien et le directeur technique national. Donc, on se consulte régulièrement sur le moindre détail. Il y a un staff composé du préparateur physique de la sélection olympique et de celui de la sélection A, de l'entraîneur de l'équipe olympique et celui de l'EN A, et moi même. On fait des réunions, on se consulte sur tout et on sort avec un avis commun. Bien sûr, le dernier mot revient au sélectionneur national olympique. Personnellement, j'ai par exemple supervisé le Sénégal dans la perspective de le rencontrer en demi-finale. Pour ce qui est du visionnage des matches, tous les techniciens du staff sont concernés, ils en discutent et on sort avec une décision collégiale.

L'Afrique du Sud sera le prochain adversaire des Verts, n'est-ce pas le plus redoutable du tournoi ?

C'est vrai, même je suis plutôt d'avis à dire que c'est le Mali qui m'a le plus impressionné jusque-là. Ils ont une équipe très joueuse avec de éléments d'excellente qualité. Sincèrement, j'avais un peu peur du match face au Mali. Le Nigeria, c'était plus les duels aériens ou à terre, la morphologie, mais son équipe ne m'a pas impressionné dans le jeu comme le Mali. L'Afrique du Sud a une équipe coriace, mais on va aborder le match avec la même rigueur et la même discipline qui nous ont animés jusque-là.

Alors, Rio, on y croit fermement ?

Oui, les joueurs surtout. Cela étant, il ne faut pas perdre de l'esprit que les choses vont être plus compliquées. Mais comme je vous l'ai dit, nous sommes devenus gourmands. On doit cependant veiller sur la concentration du groupe parce que l'objectif, à savoir la qualification aux JO, n'est pas encore atteint. Gardons la concentration pour atteindre ce but. Si ensuite on parvient en finale, on visera alors le titre de champion d'Afrique.

H. D.

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