La dernière participation de la sélection algérienne de football aux Jeux olympiques remonte à 1980, à Moscou, vous vous en souvenez ?
Oui, j'y étais, je m'en rappelle, c'était lors des JO organisés par l'ex-URSS mais, pour être franc avec vous, je n'ai pas en mémoire les résultats techniques. Je ne sais même plus quel stade on avait atteint. Cela remonte à 35 ans, mine de rien ! Mais je me souviens quand même qu'on avait fait un bon parcours avec de bonnes prestations.
Alors, un rappel s'impose : l'Algérie avait battu 3-0 la Syrie, perdu 1-0 contre l'ex-RDA et fait match nul 1-1 face à l'Espagne. En quart de finale, on a été éliminée 3-0 par l'ex-Yougoslavie...
Voilà. C'est tellement loin que j'ai eu le temps d'oublier. Mais je n'ai pas perdu de vue que c'était le début d'une belle aventure avec une génération dorée, qui avait commencé à émerveiller le monde en 1979 lors des Jeux méditerranéens de Split, dans l'ancienne Yougoslavie. Ensuite, il y a eu les JO de Moscou donc, avant d'exploser au Mondial de 1982 en Espagne et celui du Mexique quatre ans plus tard.
Peut-on dire alors que l'EN U23 actuelle est sur vos traces ?
En tant qu'Algérien, ancien international et technicien actuellement, c'est mon souhait le plus cher. J'ai vraiment envie de voir cette sélection faire coup double : obtenir le billet pour les JO de Rio et, pourquoi pas, remporter cette CAN.
Comment jugez-vous le parcours de cette sélection jusque-là ?
Les résultats techniques parlent en sa faveur, déjà. On est en demi-finale de la CAN 2015 des U23, c'est déjà bien. Mais, attention, il faut rester simples et garder à l'esprit qu'il y a encore quelque chose à faire dans cette compétition ! On peut faire mieux que ce qui a été accompli jusque-là. Au début, j'étais un peu réticent lorsque j'ai vu la stratégie adoptée par le sélectionneur national.
C'est-à-dire ?
On avait opté pour un bloc défensif en procédant par des contres. Quand on voit la qualité des joueurs qui composent cette équipe, je me dis qu'on peut faire mieux que ça.
Faire mieux passe par battre l'Afrique du Sud, que pensez-vous de cette opposition en demi-finale ?
C'est une équipe joueuse, très redoutable. C'est pour cela que je disais tout à l'heure qu'il faut rester simple et rappeler que le plus dur reste à faire. L'Afrique du Sud est en demi-finale de la compétition, elle n'y est pas parvenue par hasard. Cela veut dire qu'elle est bonne. C'est l'Afrique du Sud avec tous ses moyens. Il s'agit de respecter l'adversaire, continuer à progresser et être conscient de la tâche. Avec plus de confiance et de concentration, je pense qu'on peut réussir le coup double : obtenir le titre et la qualification aux JO de Rio.
L'EN a deux chances de gagner son billet au Brésil, soit en allant en finale soit en gagnant la troisième place...
Il est clair qu'on est aux portes d'écrire une grande histoire, d'un grand succès. Maintenant, il faut réunir toutes les chances de son côté pour y parvenir. Moi, je suis convaincu qu'on a les moyens d'aller à Rio. De ce que cette équipe nous a montré, aller au JO est désormais dans ses cordes. Et puis, il ne faut pas oublier qu'on est l'Algérie ! Notre football est connu, on a les moyens de notre politique, Rio est à notre portée. Il faut juste mettre du cœur à l'ouvrage. Je rêve de voir ces joueurs brandir le trophée et le ramener à Alger. Je suis de tout cœur avec eux, je leur souhaite bon courage et bonne chance.
H. D.