La JSK va mal. Moussa Saïb, son ancien meneur de jeu, dit pourquoi ça ne marche pas. Entre autres, il y a le coach qui ne joue pas le jeu, selon l'ex-joueur de l'AJ Auxerre.

 

La JSK ne cesse de décevoir ses fans...

C'est la descente aux enfers ! La JSK est très distancée du premier en championnat, il restait l'espoir de la Coupe d'Algérie, celui-ci vient de s'envoler. Il ne reste plus rien à jouer maintenant sauf si un miracle se produit en championnat. Il reste effectivement toute une phase retour à jouer et, mathématiquement, tout est encore possible. Mais il faut avouer qu'on est à des années-lumière des habitudes de la maison. Les années passent et se ressemblent et, malheureusement, on a droit à la même chose chaque saison. Les gens qui sont en place font une énorme erreur.

Laquelle ?

Au lieu de faire confiance aux jeunes du crû, on continue de promettre des recrues aux supporters. Après, les gens sont vite refroidis.

On a fait revenir Boumechra et on songe déjà à le libérer...

Sans citer de nom, je n'ai pas saisi le pourquoi du recrutement de certains joueurs. Je ne cerne pas la politique sportive du club. Veut-on former des joueurs en perspective de l'avenir ou cherche-t-on le résultat immédiat ? Je ne le sais pas. On aurait dû y réfléchir depuis longtemps et donner une réponse claire, parce que cela fait quand même un bout de temps que la JSK joue le maintien. Qu'est-ce qui empêche la JSK d'opter pour la formation et de faire comme l'USMA, il y a trois ou quatre ans en arrière ? Je suis, par exemple, effaré de voir comment on se comporte avec un jeune joueur du club.

Qui au juste ?

Je parle de Raïah. Au lieu de se baser sur ce jeune joueur convoité par beaucoup de clubs, au lieu de cadenasser son contrat, on marchande avec lui pour lui proposer un salaire de 70 millions de centimes ou 80 millions de centimes. S'il mérite 200 millions, je les lui donne et c'est tout ! C'est un joueur du crû, il connaît la maison, pourquoi ne pas l'aider ? On a des joueurs à côté de soi et on en cherche d'autres ailleurs. Je ne comprends pas.

Qu'est-ce qui serait le plus urgent à faire aujourd'hui pour remettre le club que les rails ?

Le plus urgent, c'est le championnat, c'est de sauver le club. Il faut se concentrer sur le reste de l'exercice et remonter la pente. Dans le football, tout est possible. Il faut se remobiliser. On doit vite changer certaines mentalités. Je vois qu'il y a toujours le même problème des absences. En plus, on a encore des joueurs qui signalent qu'ils n'ont pas été payés. Ils n'ont rien donné au club alors qu'en principe cela doit être du donnant-donnant. Les gens oublient qu'ils portent le maillot de la JSK, le club le plus titré du pays. J'ai l'impression aussi que l'équipe est un peu divisée. J'ai entendu un joueur dire que l'année passée il avait joué 23 matches et rien cette saison. Il y a donc un problème quelque part. Est-ce que ça vient de l'entraîneur ou d'ailleurs ? Toujours est-il que le coach ne doit plus faire de sentiments pour composer son équipe. Il faut oublier les noms.

Vous en faites le reproche à Bijotat, directement ?

Ben, oui. Quand vous recrutez un défenseur axial et que vous le faites jouer ensuite plusieurs fois à gauche, je dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Dans ce cas, je ne comprends pas le football, excusez-moi. Les résultats ne sont plus là, on doit jouer dorénavant la formation. Il faut donner la chance à tout le monde et choisir ceux qui prouvent sur le terrain et en ont le mérite. Ce n'est pas parce qu'on a un nom, qu'on s'appelle X ou Y qu'on doit jouer. Il faut une concurrence saine et que le meilleur joue !

H. D.