Quel regard portez-vous sur les gardiens de but de votre époque et ceux d’aujourd’hui ?
De mon temps, il y avait pas mal de gardiens de qualité, des jeunes et des moins jeunes. Aujourd’hui, c’est de moins en moins le cas. Il y a deux ou trois jeunes qui semblent avoir un avenir prometteur, mais il faudrait qu’on les laisse travailler et qu’on les oriente dans le bon sens pour qu’ils puissent s’affirmer davantage.
Quelles les qualités essentielles pour prétendre être un bon keeper, selon vous ?
De mon point de vue, la première qualité d’un bon gardien est le courage. Après, il faut avoir un bagage technique et le travailler avec son entraîneur. Le travail est aussi essentiel pour être parmi les grands.
De nos jours, on exige aussi la grande taille, d’après vous est-ce essentiel également ?
Oui, j’allais y venir. Il est beaucoup plus intéressant d’avoir un gardien de but de grande taille et qui puisse donc maîtriser le jeu aérien. Cependant, il faut être souple dans ce cas, ce qui n’est pas toujours évident.
Quels sont les portiers qui retiennent votre attention présentement ?
Je n’ai pas l’habitude de suivre les matches de notre championnat avec une grande assiduité. Je suis attentif essentiellement quand il y a un beau derby au programme ou une rencontre importante de coupe d’Afrique. Sur ce que j’ai vu, il y a deux jeunes qui m’ont fait bonne impression.
Qui au juste ?
Il y a le portier de l’ASO Chlef, Salhi, qui a brillé avec la sélection nationale olympique. Il y a aussi le gardien de l’USM El-Harrach, qui était au MC Alger auparavant, Chaâl, en l’occurrence. Ce sont les gardiens de l’avenir. Ils sont prometteurs mais ils doivent bosser beaucoup pour confirmer le bien que les spécialistes disent d’eux.
Que dites-vous de Doukha, Cedric et Zemmamouche, les gardiens locaux habituels des Verts ?
Pour moi, Zemmamouche sort du lot. Il a fait un bon parcours avec l’USM Alger en Ligue des champions d’Afrique. Je peux citer Chaouchi, qui semble bien revenir. Il a arrêté un penalty contre Sétif, cela va le mettre davantage en confiance. A part ces deux, je ne vois pas grand-chose chez les gardiens chevronnés.
Et que dire de Mbolhi ?
Il ne joue presque pas avec les différents clubs qui l’ont engagé, mais il demeure le numéro un algérien à son poste. Il est de loin le meilleur. Chaque fois qu’il est appelé en sélection nationale, il sort un grand match. On voit qu’il s’entraîne régulièrement et qu’il se donne à fond même quand il est sans club. Il a grandi à l’étranger, il a eu les moyens nécessaires pour travailler, c’est en plus un bosseur, sa réussite ne me surprend pas.
Dernière chose, que faites-vous depuis que vous avez raccroché ?
Je m’occupe de mes affaires personnelles. Vous me donnez l’occasion de lancer un appel aux autorités locales pour qu’elles jettent un regard dans ma direction. J’ai eu une expérience appréciable avec les Verts, j’aimerais la mettre au profit de mes compatriotes pour lancer de nouveaux gardiens de but. Il y en a dans ce pays sauf qu’on ne les voit pas, j’aimerais apporter ma contribution pour les aider à percer.
H. D.