Selon des sources proches du dossier, le CE de la FIFA a décidé de donner les pleins pouvoirs aux clubs professionnels pour libérer ou pas leurs joueurs pour ce tournoi, une décision qui est restée jusqu’ici bien au chaud pour des raisons qui restent inconnues, mais voilà qu’elles ont fini par se révéler au grand jour et risquent de faire bouger les choses.
Cette décision, selon la même source, a été accueillie par les fédérations des pays concernés par le tournoi tel un coup de massue qui vient arrêter les rêves des sélections concernées par le grand tournoi olympique à présenter une meilleure formation le jour J, d’autant qu’elles seront pénalisées par l’absence de leurs meilleurs éléments, et vont devoir entrer dans la compétition pour la plupart d’entre elles avec un groupe composé d’équipes locales, ce qui serait pénalisant pour le tournoi en lui-même et le Brésil qui tablait sur un rush de stars dans leur pays pour donner encore plus d’ampleur à cet événement planétaire.
Contre-attaque dans les coulisses
Cette information, qui n’a pas encore été ébruitée, risque de provoquer de grandes ondes de choc, d’autant que c’est tout un tournoi olympique qui y est lié.
Mis au parfum de cette décision prise un peu à la hâte et sans vraie concertation, les fédérations des clubs ayant validé leur billet pour le moment (toutes les confédérations mis à part l’Asie) ont décidé de mener une bataille pour se faire rétablir dans leurs droits. Elles considèrent cette décision comme irréfléchie et promettent de se défendre tant que les JO sont encore loin.
Pour ce faire, une pression est en train d’être exercée sur ce même comité coupable d’avoir entériné la décision. D’ailleurs, la réunion du CE du 24 février prochain juste avant le congrès extraordinaire de la FIFA s’annonce décisive ; c’est elle qui devra examiner les recours introduits par les fédérations qui réclament la levée d’une telle ‘’sanction’’.
Les pleins pouvoirs aux clubs pros
La bataille risque d’être rude, d’autant que la FIFA a ses arguments à faire valoir ; les clubs ont exercé leur pression à travers un puissant lobby, en se basant sur l’absence d’une date FIFA durant ce mois d’août, et ils ont quelque part le droit de mener de leur côté cette bataille. C’est la raison d’ailleurs pour laquelle la FIFA, plus fragile que jamais, n’a pas trouvé quoi dire et leur a donné raison. Du coup, ces clubs ont eu le contrôle de la situation et peuvent désormais négocier à l’aise avec la liberté de céder ou non leurs brillants éléments. Cela pousserait, dans la config’ actuelle, les fédérations à passer sur la table des négociations et débourser beaucoup d’argent pour pouvoir aligner des stars comme Messi en Argentine, Neymar avec le Brésil et d’autres grandes sélections inscrites dans ce tournoi olympique.
Il est utile de rappeler par cette même occasion que l’EN s’était rendue au Sénégal pour la dernière CAN des U23 sans joueurs pros ; même Bensebaïni, qui devait accompagner l’équipe, a reçu un refus catégorique de la part de son club, Montpellier, qui n’a pas voulu le libérer pour le tournoi.
Un mal pour un bien pour l’EN ?
Du côté de l’EN, les choses semblent se compliquer davantage, car, après les soucis évoqués par la FAF et liés à la participation des joueurs à deux tournois majeurs la même saison, en plus des difficultés relatives au transfert de certains joueurs comme Mahrez et Brahimi vers d’autres clubs, voilà un autre bâton qui vient s’opposer à l’évolution des roues de la sélection. Cette fois, ça ne sera pas seulement Mahrez et Brahimi, mais aussi Slimani, Bentaleb et tous les joueurs évoluant dans des clubs européens qui devraient dire adieu au rêve olympique que la plupart caressaient en silence, au grand bonheur des joueurs locaux qui ont atteint ce but et auquel reviendra l’honneur de l’assumer.
Ceci dit, cette même mesure, malgré tous les méfaits qu’elle peut avoir, présente aussi quelques avantages pour l’EN dans la mesure où l’absence des stars dans les équipes inscrites au tournoi nous offrira un plateau équilibré, avec des équipes présentant les mêmes armes. Cela rendra la bataille plus chaude et les chances des uns et des autres d’aller loin accessibles.
En tout cas, ce qu’il faut savoir, c’est que la prochaine réunion de la commission d'organisation des tournois olympiques de football se tiendra le 16 mars à Zurich ; ce sera pratiquement la dernière avant le coup d’envoi du tournoi, et tout y sera confirmé.
Ces nouveautés expliqueraient peut-être les échos annonçant le report de la date limite de l’envoi des listes de 35 joueurs, initialement prévue le 31 janvier. L’opération pourrait être reportée à fin février, soit après la tenue du congrès extraordinaire et l’assemblée électorale de la FIFA qui officialiseront par la même occasion l’arrêt du comité exécutif et son remplacement par le conseil de la FIFA.
M. A.