Ayant atteint la date butoir sans que la direction vire les salaires comme il a été promis, les joueurs ont voulu apporter leur version des faits et préciser que le groupe a patienté jusqu’au 20 janvier, date fixée le président pour leur verser quelques mois de salaire. Leur promettant de les payer entre le 15 et le 20 janvier, le président, qui se trouve actuellement en France, ne l’a finalement pas fait. Les joueurs ont alors décidé de monter au créneau. Après avoir songé à faire grève, les camarades de Younes confirment qu’ils vont tout de même continuer à travailler tout en espérant que la direction réglera au plus vite la situation. Dénonçant un laisser-aller de la part des responsables, les joueurs et le staff technique ont voulu informer les supporters de l’USMH de tout ce qui se trame. L’entraîneur adjoint, Hassan Benomar, parlera de joueurs qui attendent entre 4 et 7 mois de retard, ce qui est beaucoup. En plus de la date qui a été fixée, le représentant du staff technique dira que, dans ces conditions, l’équipe ne peut pas rester concentrée à 100% sur ses objectifs, sauf si la situation financière de tous les employés de la SSPA est réglée. Evoquant également les titres que l’USMH n’arrive pas à décrocher, les joueurs lieront cela aux conditions dans lesquelles ils travaillent et souhaitent eux aussi remporter un titre, mais étant donné que personne ne les soutien, il est quasi impossible de le faire et appellent les dirigeants à être derrière eux.
R. H.
Zoubiri : «Il y aura les changements qu’il faut»
L’un des rares actionnaires qui fait tout pour que l’équipe ne manque de rien, Mohamed Zoubiri, était présent hier au stade de Mohammadia. Il est aussi l’une des rares personnes qui entretienne de bons rapports avec l’entraîneur Charef depuis des années. Souhaitant lui aussi du changement et que la situation s’améliore, il dira que la réaction des joueurs est tout à fait compréhensible et qu’ils étaient en droit de demander une amélioration, tout en évoquant l’envie de Cherfaoui de prendre les commandes du club. «Les joueurs sont en droit de demander à être régularisés. C’est normal qu’ils réagissent après avoir attendu longtemps. De notre côté, on va tout faire au sein de la direction pour que les choses s’améliorent et que les joueurs puissent rester concentrés sur leurs objectifs. On veut que les choses évoluent dans le bon sens et on fera tout pour trouver les bonnes solutions.»
«Cherfaoui est toujours motivé à prendre le club»
«Cherfaoui a tout notre soutien. Il souhaite prendre en main le club. C’est quelqu’un de compétent et qui peut aider le club sur le plan financier. Il est prêt à venir et il veut apporter du changement dans cette situation difficile que traverse le club», dira Zoubiri, avant d’ajouter : «On est là pour le soutenir et l’aider pour mener à bien sa mission.» L’un des onze actionnaires regrette que la situation en soit arrivée là et souhaite que tout le monde s’unisse pour l’intérêt du club : «On doit soutenir l’équipe dans cette période difficile, en tout cas, on va tout faire pour que la situation soit nettement meilleure à l’avenir, c’est l’USMH qui sera perdante et ce n’est pas ce que nous souhaitons. On va faire le maximum pour sortir le club de cette situation de crise.»
R. H.
Benomar : «La direction doit tenir ses promesses»
L’entraîneur adjoint Hassan Benomar a pris la parole en premier. Face à un parterre de journalistes, il a voulu mettre au clair la situation et faire en sorte de transmettre les demandes des joueurs et des autres employés du club. «Nous sommes là pour tirer au clair la situation des joueurs, du staff et des employés du club. Si nous avons organisé cette conférence de presse, c’est pour dire que nous avons patiemment attendu les délais fixés par la direction pour nous payer, sans rien voir venir. Jusqu’à l’heure actuelle, on ne nous a pas viré nos arriérés. On nous avait fixé la date du 20 janvier au plus tard pour nous payer, mais rien n’a été fait. On demande à ce que la direction tienne ses promesses et qu’elle règle cette situation au plus vite. De notre côté, on travaille et nous n’allons pas faire de grève, mais je ne vous cache pas que c’est très difficile de travailler dans de telles conditions. On ne critique personne, mais on veut que la situation connaisse une amélioration afin de rester concentrés et continuer à réaliser de bonnes performances.»
«En 70 ans, on a eu 3 titres…»
Dans un autre contexte, Benomar se demande pourquoi exige-t-on un titre maintenant alors que le club n’en a décroché que 3 jusqu’à présent. Il dira également que pour jouer un titre il faut le placer comme objectif et y mettre les moyens : «On nous dit que l’USMH doit gagner un titre. D’accord, c’est ce qu’on souhaite nous aussi. Mais la question que je me pose est qu’en 70 ans d’existence du club, on n’a gagné que 3 titres, or, pour jouer les titres, c’est en début de saison qu’on se fixe les objectifs. Pour cela, il faut se réunir avec la direction, soumettre les demandes de l’entraîneur et fixer les objectifs ensemble. Lorsqu’on ne les atteint pas, là on pourra demander des comptes à l’entraîneur. Moi, je suis là depuis 14 ans et je peux dire qu’on ne s’est jamais réuni pour fixer des objectifs et faire les choses dans les règles de l’art. Pour gagner quelque chose, il faut aussi mettre les moyens, motiver les joueurs et mettre tout ce qu’il faut à la disposition du staff car un titre ne vient pas comme ça.»
R. H.
Aït Ouamar : «L’USMH est au-dessus de tout le monde»
De son côté, le capitaine Hamza Aït Ouamar regrette que son équipe se trouve dans une telle situation. Pour lui, l’équipe mérite mieux et une meilleure considération. Il souhaite lui aussi gagner un titre mais, pour cela, il faut que tout le monde y mette du sien : «Le club est au-dessus de tout le monde, joueurs, staff, dirigeants et même le président. Ce grand club mérite d’être dans de meilleures conditions et nous demandons juste à ce qu’on règle la situation au plus vite. On n’est pas là pour juger le président ni personne d’autre, mais on veut que ce club puisse aller de l’avant, qu’il progresse et qu’il soit ambitieux pour gagner des titres. Pour cela, il nous faut au moins le minimum qu’on n’a pas. Sinon, pour ce qui est de la grève, on ne va pas faire de grève ni boycotter les matches, on va continuer à travailler en espérant que les responsables bougeront pour que les choses s’améliorent et qu’on paye les joueurs qui ont vraiment besoin de leur dû.»
R. H.
Bouguèche : «C’est encore plus difficile pour les jeunes»
De son côté, Bouguèche regrette lui aussi la difficile situation financière du club et souhaite un changement : «Ce qu’il faut savoir, c’est nous, qui sommes des joueurs d’expérience, parvenons plus ou moins à gérer. Mais c’est les jeunes qui sont surtout le plus touchés. Quand on joue ou qu’on s’entraîne, on oublie l’espace de ce temps les soucis financiers, mais c’est après qu’on se rappelle et que ça fait mal. J’aimerais dire aussi que les jeunes sont démotivés et il est difficile pour eux de donner le meilleur sur le terrain dans ces conditions.»
Gharbi : «Je n’ai rien touché et on me doit encore un mois de l’an dernier»
Il ne voulait pas que ça se lise dans la presse, mais Gharbi éclate finalement. Le joueur a révélé qu’il n’a pas perçu le moindre sou depuis le début de saison et même plus : «Personnellement, je n’ai pas touché mon argent depuis le début de saison. Je n’ai pas touché le moindre centime. D’ailleurs, on me doit même un mois de la saison dernière que je n’ai pas encore touché, je ne voulais pas le dire jusqu’à aujourd’hui mais maintenant c’en est trop.»
Younes : «Les supporters doivent connaître la vérité»
Younes a toujours dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas et n’a pas changé à l’occasion de la conférence de presse d’hier : «Les supporters doivent savoir ce qu’il y a réellement car ils ont différentes versions et ne savent plus qui croire. Il faut qu’ils sachent que des joueurs attendent 7 mois de salaire, d’autres 4 et d’autres 5 mois. On ne demande pas la lune, mais juste qu’on régularise nos situations. On cherche la stabilité afin qu’on puisse continuer à réaliser de bonnes performances et rester concentrés sur notre travail. On veut réaliser une belle saison et aller loin, mais, dans ces conditions c’est très difficile et pénible. On ne trouvera pas facilement la motivation qu’il faut pour continuer à réaliser de beaux matches. La direction doit tenir ses promesses et régler au plus vite ce problème pour permettre au club de continuer sur sa bonne lancée.»
Lebbihi : «C’est la première fois que je vis cela»
Arrivée cette année seulement de l’étranger, Lebbihi était loin de s’imaginer que les choses allaient être comme ça : «Je suis nouveau, je savais qu’il y avait ce genre de problème, mais pas à ce point. J’étais loin de m’imaginer que ça allait être comme ça.»
Pas de grève des joueurs
Finalement, il n’y aura pas de grève des joueurs. Ils ont confirmé continuer le travail en laissant la balle dans le camps de la direction et se donner à fond face à l’USMB.
Hier, pas d’entraînement en signe de protestation
Hier, les joueurs ne se sont pas entraînés. Se contentant de la conférence de presse, ils n’ont pas effectué la séance en signe de protestation.
Charef n’était pas présent à la conférence
Alors qu’on s’attendait à ce qu’il parle, l’entraîneur Charef n’aura finalement pas assisté à la conférence donnée par les joueurs, hier. Ça aurait pourtant été bien s’il avait dit ce qu’il pensait lui aussi.
Reprise aujourd’hui
La reprise des entraînements est prévue pour aujourd’hui à 10 h à Mohammadia.
Les supporters : «On en a marre, on veut que notre équipe gagne un titre»
Les supporters de l’USMH étaient présents hier à Mohammadia. Leur seul et unique souci, c’est de voir leur club gagner un titre : «On en a marre de tous ces problèmes d’argent. Qu’on paye les joueurs ou que des personnes capables viennent pour éviter ces crises. Tout cela joue en défaveur de notre club, que nous voulons voir remporter un titre. Alors qu’on trouve les solutions, car on ne peut plus supporter de voir notre équipe jouer des rôles secondaires à cause de faux problèmes.»