L’affaire impliquant le SG de la Fédération camerounaise de football Benjamin-Didier Banlock, le SG de la Fédération algérienne de football Mohamed Saâd et le Mouloudia d’Alger concernant le joueur Rooney Eva Wankewaï est en train de prendre des proportions dangereuses.
Il y a un peu plus de deux semaines, le Mouloudia d’Alger a reçu des informations provenant du Cameroun disant que leur joueur Eva Rooney aurait trafiqué son certificat d’ex-joueur international pour pouvoir être qualifié à jouer dans le championnat algérien. Mehdi Aïzel a donc contacté la FAF et son SG pour demander l’authentification dudit document, ce qui a été fait. Le verdict est sans appel, c’est un faux. Logiquement, le Mouloudia a convoqué le joueur et a exigé de lui de résilier son contrat illico presto sous peine de déposer plainte contre lui à la FAF, à la FIFA et à la police pour faux et usage de faux. Le joueur a logiquement tout nié et a refusé de signer la résiliation, ce qui a poussé Aïzel et Almas à hausser le ton… La suite est expliquée dans les déclarations des deux parties ci-dessous.
La FAF n’a pas fait son travail
En effet, le secrétariat général de la FAF a demandé à son homologue camerounaise d’authentifier le document en question. La réponse est tombée le 13 septembre dernier comme le montre le document ci-joint. «C’est un faux document qui n’existe pas dans notre base de données », écrit Banlock SG de la Fecafoot. La question qui se pose est comment Omar Ghrib qui a recruté ce joueur a pu rater cela et surtout comment la FAF et la LFP ont pu passer à côté d’une arnaque aussi absurde que fréquente ?! Rooney a quand même été qualifié au MCA et à l’ASAM sur la base d’un faux document, son dossier a dû donc être étudié deux fois par les services concernés à la FAF et à la LFP. On a posé la question aux concernés, on nous répond : «On vérifie le CIT des joueurs étrangers et on délivre les attestations des joueurs algériens authentifiés qui partent jouer à l’étranger, c’est au club de faire cette démarche, sinon on le fait sur la demande des clubs, comme c’est le cas aujourd’hui…» Or, que la loi exige à ce que la FAF contacte la fédération du club en question pour confirmer l’authenticité des documents fournis par ce dernier et aussi son statut. Ce que notre SG n’a pas fait. Par ailleurs, on doit dire que le SG de la FAF devrait peut-être enquêter et authentifier toutes les attestations de joueurs étrangers en Algérie, on ne sait jamais…
Le clan Rooney maintient sa version et demande une autre authentification
Nous avons contacté le clan Rooney et ce dernier nous a servi une histoire solide, mais pas au point de dissiper nos soupçons. «Le document qui circule sur le net est un faux. Le SG du Cameroun était en Russie à la date du 13 septembre, il ne pouvait donc pas être l’auteur de la signature… Et il n’y a pas de cachet sur le document… On veut berner le MCA pour faire de l’affaire Rooney une affaire Ngoula bis, de toute façon, Ronney recevra un autre document lundi prouvant qu’il a bel et bien été international… On sait qui est derrière ça, et on sait aussi pourquoi il fait ça, c’est un coup qui nous vient du Cameroun…», défend-il.
Le SG du Cameroun dissipe le doute
Cette histoire à dormir debout nous a poussé à creuser plus jusqu’à arriver à l’auteur même de ce document, à savoir Benjamin-Didier Banlock, SG de la fédération camerounaise de football. Ce dernier auquel nous avons posé des questions directes a été clair dans ses réponses. «Nous avons reçu une demande de la part de nos homologue algériens concernant ce joueur. Après étude du document envoyé, nous avons constaté qu’il était faux. La Fecafoot n’a jamais délivré cette attestation au joueur nommé Rooney Eva Wankewaï», nous dira-t-il. À propos de l’absence du cachet de la Fecafoot sur ledit document, il nous dira : «C’est ma signature, j’ai bien envoyé le document disant que le certificat que Rooney a fourni à la FAF était un faux.» Dans nos recherches, on a constaté que Rooney n’a jamais joué le CHAN avec le Cameroun, ce qui confirme si besoin est que ce joueur a bien tenté d’arnaquer le Mouloudia qui, selon nos sources, a décidé d’aller loin dans cette affaire.
A. B.