Qualifié pour le CHAN 2022 qui va se dérouler du 13 janvier au 4 février 2023 dans notre pays, le Cameroun menace de ne pas prendre part à la compétition.
Alors que le pays d’Eto’o a entamé la préparation du tournoi et a même envoyé une première liste de joueurs retenus (composée de 30+3 éléments) avant de la réduire, les dernières heures ont permis la propagation de cette nouvelle, sortie droit du Cameroun, il ne s’agit donc pas d’une rumeur. C’est à travers un journaliste camerounais que l’information a commencé à faire du bruit. «Le Cameroun a décidé de surseoir à sa participation au CHAN 2022, une décision prise en haut lieu pour des raisons de sécurité, oui pour des raisons de sécurité car les dirigeants camerounais de la Fecafoot ne veulent pas prendre le risque de mettre en péril la sécurité de leurs concitoyens que ce soient les joueurs, les administrateurs, les journalistes et autres», a écrit ce journaliste, qui s’est transformé en quelques minutes en une source pour plusieurs medias, certains ont émis des doutes quant à la véracité de ces informations, ce qui lui a permis d’aller plus loin : «La Fecafoot avait déjà interpellé la CAF, la Fédération algérienne de football et les responsables du gouvernement local à ce sujet», a-t-il enchaîné.
Alors info ou intox ? En tout cas, au même moment, le BF de la FAF était en pleine réunion, on se penchait sérieusement sur les derniers préparatifs de ce tournoi, aucun mot n’a été soufflé concernant cette information durant la réunion, apprend-on d’une source interne.
Sanctions
Sur les réseaux sociaux, c’est la panique, quelques jours après la menace lancée par la Fédération ougandaise de football, qui a annoncé son forfait (puis s’est rétractée) avançant des soucis financiers, la CAF et bien entendu l’Algérie voient arriver d’autres soucis cette fois du Cameroun, mais jusqu’à présent ce sont des bruits, car du côté du COL algérien, c’est un grand RAS, aucune correspondance n’a été reçue, ni de la FECAFOOT encore moins de la CAF, qui n’aimerait en aucun cas être dérangée par une affaire pareille à moins de 20 jours du coup d’envoi d’une de ses compétitions phares, 20 jours, comme la limite mentionnée dans le règlement de ce tournoi, qui promet aux équipes qui annoncent leur retrait avant 20 jours du coup d’envoi de lourdes sanctions, comme on peut le lire noir sur blanc dans le chapitre 34, article 80 de ces règlements. «Un forfait déclaré moins de vingt jours avant le début de la compétition finale ou pendant celle-ci entraînera, outre la perte du droit d’entrée, une amende de cent cinquante mille (150.000) dollars US ainsi que la suspension de l’association concernée pour les deux éditions suivantes du Championnat d’Afrique des Nations sauf cas de force majeure tel que défini par la commission d’organisation de la CAF.» Une force majeure relevant des compétences du comité d’organisation, selon l’article 91 de ces mêmes règlements.
Insulte
Du côté camerounais, les gens font très rapidement le lien entre l’incident récent survenu à Doha, lorsque Samuel Eto’o a été contraint de s’excuser à travers un écrit, à la suite des coups assenés à un youtubeur algérien qui lui reprochait ses relations avec l’arbitre gambien Bakary Gassama, les Camerounais y ont vu une menace contre leur présence sur le sol algérien durant ce CHAN, et ont donc soutenu cette idée qui germerait dans l’esprit d’Eto’o, mais le retrait souhaité par l’ancien attaquant du Barça peut-il à lui seul priver le pays des Lions indomptables de cette participation ? Du côté algérien, on reste confiant, car des décisions pareilles ne se prennent pas avec une telle facilité, surtout pas entre deux pays dont les relations diplomatiques sont très stables, mais l’ébruitement d’une telle affaire à cette période de préparation laisse entendre qu’il y a une intention réelle de nuire et de perturber l’Algérie, dans ce sens nous avons eu une discussion hier avec un responsable du football algérien qui a écarté la possibilité d’un retrait, même s’il a reconnu l’existence de la menace. «Cela peut effectivement être une machination de leur part dans le but d’avoir plus de garanties de sécurité, mais ils n’iront pas loin, en tout cas, ce n’est pas le Cameroun qui fera ça, il faut savoir que Mbombo Seidou Njoya, président de la Commission d'organisation du CHAN à la CAF, qui a rendu visite de nombreuses fois ces derniers mois à notre pays, est Camerounais, ça sera le premier homme auquel un retrait va porter préjudice», nous dira-t-il, et de continuer : «Et puis cette décision ne peut pas être du ressort d’un président de fédération, quelle que soit son influence, et même s’il a pour nom Eto’o, surtout pas quand on invoque des raisons ‘’sécuritaires’’, ça serait une insulte», précise-t-il. L’Ouganda puis le Cameroun et peut-être un autre pays d’ici le 13 janvier, l’organisation du CHAN par l’Algérie semble déranger à plus d’un titre, cela laisse croire à la présence d’une campagne. «Il y a des gens qui pilotent une campagne contre notre pays, dans le but de le salir, ils ne supportent pas de voir l’Algérie franchir un tel grand pas, en matière d’aménagement des infrastructures, et essayent de nous perturber.» Il faut dire que la bataille autour de l’organisation de la CAN 2025 fait rage, l’Algérie est entrée en force dans la course et cela inquiète les autres concurrents à plus d’un titre notamment les voisins, qui se font un plaisir même à publier des bobards, histoire de faire introduire le doute et la peur dans la grande famille du football africain, une machination qui prouve que le dossier algérien, fort des garanties données par l’Etat, est sur la bonne voie.
S.M.A