«Rahmouni et Moussouni sont en terrain conquis»
L’ancien international et ancien entraîneur de la JSK s’est confié à Compétition. Il revient sur la qualification de la JSK en coupe de la CAF et espère que ce sera le déclic pour la suite du parcours et notamment en championnat. Il pense que les choses ne seront pas faciles, mais avoue que l’arrivée de Rahmouni et Moussouni va apporter de bonnes choses au club. Saïb n’oublie pas de féliciter le MCA et la JSS tout en souhaitant bonne chance à l’USMA. Il aborde aussi la situation à la FAF et déplore le fait que le stage de mars ait été annulé. Enfin, il revient sur les raisons qui l’ont poussé à repousser l’offre des Canaris après le limogeage de Hidoussi. Entretien.
Tout d’abord, que pensez-vous de la qualification de la JSK en coupe de la CAF ?
Sincèrement, je suis très content pour eux. Déjà de la qualification, de la prestation. Pour moi, ça donne de l’oxygène au moral par rapport à ce qui s’est passé avant. J’ai vu qu’il y a eu une communion entre les joueurs, le staff et les supporters, quoi. J’ai vu une scène entre Rial et Moussouni, ça m’a fait piquer. Voir l’accolade entre le capitaine et l’adjoint, c’était comme s’il y avait un seul homme sur le terrain.
On sent un lourd fardeau qui s’en va, non ?
Déjà, c’est une belle complicité. C’est de bon augure pour la suite. En plus, un élément qu’il ne faut pas oublier, c’est la toute première fois que la JSK parvient à marquer 4 buts à la maison sans en encaisser le moindre. Je pense que c’est important du moment que c’est un score qui n’a pas été réalisé depuis X temps. Comme je l’ai dit, pour le moral, pour la confiance des joueurs, il y a des motifs de satisfaction.
Est-ce que ça pourrait être la rencontre du déclic pour la JSK ?
Et bien maintenant, ça ne tient qu’aux joueurs. La balle est désormais dans leur camp. Ils ont fait le plus dur, à savoir parvenir à remonter 3 buts en coupe d’Afrique. Maintenant, ils ont montré de quoi ils sont capables. Ils ont intérêt à finir sur la même lancée et confirmer le bon résultat de ce dimanche et ce dès la prochaine journée.
Comment avez-vous vécu cette rencontre en tant qu’ancien de la maison ?
Sincèrement, je ne vous cache pas que j’étais plus content de la prestation que de la qualification. La qualification ne m’intéressait pas plus que le rendement des joueurs. Je me disais, il faut au moins sortir avec une bonne prestation. Après, l’objectif, ce n’est pas la coupe de la CAF, c’est le championnat. Cette compétition s’arrête pendant un mois. Je l’ai vu dans le sens d’un état d’esprit irréprochable. Il y avait une volonté et on sentait une équipe qui voulait bien faire. On ne va pas dire que tout était parfait puisqu’il y a eu des déchets, mais c’est prometteur pour la suite.
Comment se présente la suite du parcours pour cette équipe ?
Le plus dur reste à faire à mon avis. Il y a eu une qualification. La compétition va reprendre dans un mois. La JSK compte trois matchs en retard et avec la coupe de la CAF, ce sera encore plus. Maintenant, il faut retomber dans la réalité du championnat et essayer de récolter le maximum de points lors des prochains matchs pour sauver cette équipe et la sortir de la position dans laquelle elle se trouve.
Ce match de coupe d’Afrique a été le premier du duo Rahmouni-Moussouni. Que pensez-vous de leur arrivée ?
Moi, je dis une chose. Rahmouni et Moussouni ne peuvent pas faire plus pire que leur prédécesseur. Tout est de bon augure pour eux pour la suite. Je suis confiant. Ils ont joué au football, ils ont de l’expérience africaine et une expérience des clubs.
Ce sont des enfants du club aussi…
Oui, bien sûr. Ils connaissent la maison, ils connaissent le public et l’identité du club. Ils vont la transmettre aux jeunes du club. La JSK a une identité, une histoire. Quand on voit des anciens comme eux sur le banc de touche, ça donne une idée aux joueurs de réfléchir. Ils sont en terrain conquis, aucune peur pour eux.
On aimerait revenir sur un joueur durant ce match. Mebarki qui porte votre numéro et que beaucoup ont comparé à Saïb. Qu’en dites-vous ?
Je ne lui souhaite que du bonheur et de faire beaucoup mieux que moi. C’est un joueur qui a beaucoup de qualités. Malheureusement, un joueur de football et comme je l’ai déjà dit, quand on a une équipe, il faut la laisser jouer. Il faut que les joueurs prennent confiance entre eux. A chaque fois
qu’on change, il perd confiance. Mebarki a joué et je pense que Rahmouni et Moussouni ont trouvé leur ossature.
Mais vous pensez que c’est mérité qu’il soit comparé à vous ?
J’espère qu’il va faire mieux que moi (rires). Sincèrement, c’est un très bon joueur qu’il faut encourager. Même la JSK est une belle équipe.
Après la qualification, il y a des cas à gérer au sein du groupe et notamment celui d’Asselah. Qu’en pensez-vous ?
Normalement, le cas Asselah, c’est au joueur de se gérer lui-même. Il faut qu’il fasse attention à son comportement sur le terrain. Quand on a un statut d’international, c’est autre chose. On n’est plus le joueur normal. On représente un club et un pays. Donc, c’est à lui de s’autogérer. Après, la clé de la réussite est entre ses mains. Il la détient. S’il passe à côté, il sera sur la touche et perdra sa place en équipe nationale. Ce n’est pas bon pour son image.
Le MCA qui a également réussi à se qualifier. Un commentaire…
Sincèrement, là aussi, je suis très content pour cette équipe du Mouloudia qui vient de se qualifier avec brio. Malgré même que la qualification a été acquise au match aller, la confirmation a été au match retour. Il n’y a aucune contestation dans cette qualification. Je les félicite. J’aurais également aimé que la JSS se qualifie. Elle n’a pas à rougir pour une première expérience. Je suis content pour le football algérien, car il y a toujours des gens qui critiquent le football national et les joueurs locaux. A croire qu’il n’y a que du néant. En attendant, je souhaite aussi bonne chance à l’USMA. On croise les doigts pour eux. Ils vont nous faire plaisir.
Passons au championnat. C’est actuellement très serré et plusieurs équipes se battent pour les premières places. Quel est votre point de vue ?
Pour le championnat, j’espère que lors des derniers matchs qui restent tout se passe sur le terrain.
Vous parlez des jeux de coulisses ?
Oui, malheureusement on sait bien ce qui se passe. C’est ce qui fait peur. Il y a des erreurs d’arbitrage qu’on voit et beaucoup d’autres choses. Il ne faut pas être pessimiste. J’espère que les arbitres vont se ressaisir. Sans eux, on n’aura jamais de bons matchs ni de spectacle. Ils sont acteurs, non, juges du titre.
Quel est votre favori ?
Mon favori, j’en vois trois au fait. Le Mouloudia, l’ESS qui revient très bien et à un degré moindre l’USMA.
Dernièrement, on parlait de la FAF. Aujourd’hui et concrètement, il n’y aucun candidat qui brigue la présidence. Qu’est-ce qui se passe, selon vous ?
Oui parce que l’actuel président n’est pas encore parti. Je pense que les gens attendent le mois de mars. Moi, je pars du principe suivant. Que Raouraoura parte ou reste. J’ai un principe. Celui qui a échoué doit partir. C’est ma vision des choses, après, libre à lui (Raouraoua) de partir ou rester. Il faut que ça donne à réfléchir aux gens qui sont à la tête de la Fédération. Ils ont marginalisé le football national, le joueur local.
L’une des conséquences de ce statu quo, c’est l’annulation du stage de mars…
Oui, c’est vrai, on perd deux dates FIFA mais il ne faut pas oublier que l’EN est sans sélectionneur aussi. Je ne sais pas, mais je trouve que c’est dommage. On aurait pu donner la chance à des entraîneurs locaux et voir si ça marche sans oublier le fait de tester des joueurs. Il y a deux dates FIFA, il faut en profiter. Après, si c’est bien, d’accord. Maintenant, ce n’est ni comme si ni comme ça. C’est comme si c’était figé. Tout ça, c’est une gestion. Je ne sais pas comment on pense à la FAF. Tout le monde pense à sa personne, voir s’il va être réélu, est-ce qu’il va se présenter. Je pense qu’il faut parler du terrain maintenant, pas du bureau. L’administration, on s’en fout. Normalement, la sélection ne devrait pas rester sans sélectionneur. Ces deux dates FIFA dont on pouvait tirer profit. Une compétition africaine qui débute en juin avec les éliminatoires de la CAN 2019. C’est quand qu’on va ramener un entraîneur ? Si on ne profite pas de ces deux dates, alors quand est-ce qu’on va ramener un entraîneur ? Les gens, ils s’en foutent. La CAN est passée, on s’en fout. Pour le mois de juin, on verra. On est dans un monde où ça va à 10 000 à l’heure.
Une dernière question. Avec du recul, on aimerait connaître les raisons de votre refus d’entraîner la JSK…
Oula ! Sérieusement, j’ai deux obligations. Je suis engagé dans d’autres trucs. Le terrain ne m’intéresse pas. Pour le moment, je peux aider un club mais il y a 1000 manières de le faire. Donc, moi, j’ai mes raisons, mes trucs. Je ne suis pas prêt pour reprendre sur le terrain.
I. Z.