Pour le début du mois de Ramadan, Rachid Taoussi avait prévu de rentrer chez lui au Maroc pour jeûner quelques jours avec sa famille. Mais depuis cette défaite contre le DRBT, tout a basculé et il s’est retrouvé contraint de fixer un ultimatum d’une semaine à la direction pour pouvoir se projeter plus clairement sur son avenir. Le technicien marocain, que nous avons contacté hier, revient sur ce cauchemar qu’il a vécu samedi et répond à nos questions sans détour.
Etes-vous revenu à de meilleurs sentiments après cette surprenante défaite contre le DRBT ?
Je vais mieux, mais je ne suis pas vraiment au top. Je n’arrive toujours pas à réaliser ce qui nous est arrivés contre le DRBT. Il y a cette défaite, mais surtout la façon avec laquelle on a perdu cette rencontre. J’ai été très surpris par tout ce qui s’est passé. Mon équipe était non seulement méconnaissable, mais l’arbitre est allé jusqu’à nous priver d’une victoire après avoir omis de signaler deux penaltys, mais aussi un but d’Aribi pour hors-jeu alors qu’il n’y avait pas d’hors-jeu.
Justement, beaucoup de choses ont été dites sur cette dernière défaite. Vous qui étiez au cœur des événements, pouvez-vous nous en dire plus sur ce qui s’est réellement passé ?
Des joueurs nous ont trahis, ajouter à cela ce dont l’arbitre nous a privés sur le terrain. Lui aussi a une part de responsabilités dans notre défaite. Mais la raison principale de cette défaite est l’attitude de quelques uns de nos joueurs qui ne méritent pas de porter le maillot du CRB. Ce sont des traîtres. Toute l’équipe s’était préparée pour gagner ce dernier match, mais on s’est fait poignarder dans le dos. Il s’est passé des choses très graves que je n’ai jamais vues de toute ma vie. Je suis toujours sous le choc.
Qu’est-ce qui s’est passé au juste et qui sont ces joueurs ?
Je ne peux citer de noms, mais ces joueurs ont été la raison principale de notre défaite en refusant de jouer convenablement pour ne pas dire qu’ils ont levé le pied. On tenait à respecter l’éthique sportive et à terminer la saison avec honneur. Ce qu’ils ont fait est une honte.
Comment avez-vous tenté de régler les choses à la mi-temps ?
Vu la façon avec laquelle les choses se sont passées en première période, j’avais senti la trahison et il était quasiment impossible de faire face à ce qui se préparait. D’ailleurs, cela m’avait mis tellement en colère que je n’ai pu me retenir dans le vestiaire. J’ai engueulé les joueurs et j’étais tellement furieux que je leur en ai dit des vertes et des pas mûres, avant de claquer la porte pour quitter le stade…
Donc, c’est vrai que vous avez failli partir à la mi-temps ?
Oui, c’est vrai. J’avais dit aux joueurs que je ne peux rester avec des traîtres, sans les viser tous bien sûr. Il m’était insoutenable de poursuivre la rencontre tout en sachant que les dés étaient jetés. C’est pour cela que j’ai claqué la porte. N’était Chouchar et Nabil, je n’aurais pas terminé le match. Ils ont tout fait pour me retenir.
Pourquoi Kacem n’est pas rentré en seconde période alors qu’il était titulaire ?
Je ne sais pas ce qui s’est passé avec exactitude pendant la mi-temps ; parce que comme je viens de vous le dire, j’avais claqué la porte et quitté les vestiaires. Mais vu tout ce qui s’est passé, Kacem a dû peut-être refuser de poursuivre la rencontre.
Et qui a effectué le changement ?
Je vous dis que je ne sais pas, j’étais en dehors des vestiaires et puisque Kacem a refusé de continuer, c’était logique de le remplacer de fait par Soufi qui était notre unique gardien parmi les remplaçants.
Qu’en est-il de la délocalisation de votre dernier entraînement à Zeralda et des éventuelles négociations individuelle avec un intermédiaire de l’USB pour une prime de motivation ?
Tout ce qui se dit à ce sujet est faux. On n’a rien négocié avec l’USB. Et s’agissant de la délocalisation de notre entraînement à Zeralda, c’était pour bien préparer ce dernier match de la saison, loin de toutes les spéculations.
Après tout ce qui s’est passé, on suppose que n’allez pas rester au CRB…
Le problème n’est pas le CRB, qui reste au-dessus de tous, c’est un grand club à jamais ; c’est la façon avec laquelle ce grand club est géré qui me pousse à partir, même si pour le moment, je n’ai pris encore aucune décision.
N’est-ce pas par crainte de perdre une partie de votre argent que vous ne voulez pas partir sur le champ ?
Non, ce n’est absolument pas à cause de mon argent. Mon argent, je peux le récupérer d’une manière ou d’une autre. C’est une question de principe et de respect pour ce grand club, qui est le CRB et pour les hommes qui ont écrit son histoire. Mon éducation et mes principes ne permettent pas de m’éclipser du jour au lendemain, ou de sauter sur la première offre qu’un autre club pourrait me proposer. Si ma décision de partir est prise, je tiens qu’elle se fasse à la hauteur de ce grand club qui est le Chabab.
Dans le cas où vous restez, quels genres de changement feriez-vous sur l’effectif ?
Après ce qui s’est passé contre le DRBT, je commencerai par éjecter les traîtres. Un grand nettoyage s’impose au sein de l’effectif, que cela soit clair.
Avez-vous un contact avec Hadj Mohamed ?
Je n’ai absolument aucun contact avec lui depuis le match retour contre l’ASEC Mimosas. Il n’y a ni appels téléphoniques entre nous, ni message, même pas pour me souhaiter un bon Ramadan.
Et que comptiez-vous faire face à toute cette situation ?
Comme tout le monde le sait, c’est la confusion totale au sein du CRB actuellement, surtout pour moi. Il n’y a aucun responsable officiel avec qui je pourrai discuter de mon avenir au club d’une manière concrète, sachant qu’il me reste encore un an de contrat. Je suis venu pour un projet et effectuer un travail de fond dont je n’ai atteint que le quart en me référant à la durée de ma présence ici. Donc, face à cette situation, j’ai fixé un ultimatum à Hadj Mohamed. Je lui ai donné une semaine, à compter de notre dernier match. Si rien ne sera fait ou si personne ne se manifeste d’ici-là, je prendrais une décision.
- B.
Les supporters accentuent leurs actions
Dans la soirée qui a suivi l’annonce de Hadj Mohamed de quitter le club, les supporters ont tenu un nouveau sit-in, avant-hier hier soir, c’est le deuxième en une semaine où ils revendiquent de meilleures conditions pour leur club. Lors de ce dernier rassemblement, les amoureux du Chabab, qui étaient plusieurs dizaines, ont fait appel depuis Laâquiba aux responsables du CSA-CRB de bien s’acquitter de leurs rôles et de ne pas abandonner le club.
Les supporters ont rappelé aux responsables tout simplement le rôle qu’ils sont censé jouer en cette période critique et leurs capacités à faire changer les choses.
Ils menacent les responsables du CSA
Pendant leur rassemblement, les supporters sont allés jusqu’à prendre un ton menaçant à l’égard des responsables du CSA/CRB dans le cas où ces derniers n’assumeraient pas leurs responsabilités.
Pendant ce même rassemblement, les supporters ont même menacé de mettre le CSA dans leur collimateur si ses dirigeants ne font pas le nécessaire pour sortir le Chabab de la crise qu’il traverse actuellement.
Notons que les supporters ne comptent pas s’arrêter-là, de nouveaux rassemblements sont programmés. Ces mêmes supporters n’arrêteront leurs actions que quand le club aura retrouvé sa sérénité.
- B.
Les 1800 € devraient être réglés cette semaine
Le week-end passé, le CRB avait reçu une nouvelle lettre de la FIFA, via la FAF concernant le paiement d’une pénalité en rapport avec le dossier de N’gomo. Un délai de dix jours a été accordé au club, sinon le Chabab risquerait une défalcation de trois points. Une source officielle nous a indiqué, hier, que ces 1 800€ seront payés cette semaine et que toutes les procédures sont accomplies à cet effet.