Reda Malek, que nous avons eu au téléphone hier soir, tire à boulets rouges sur son successeur, Mohamed Bouhafs, et tous ceux qui ont, selon lui, contribué à son arrivée au CRB. L’ancien président du club vide son sac et explique son refus de revenir.
Pour Reda Malek, ceux qui lui ont succédé n’ont pas été à la hauteur d’un grand club comme le Chabab. «Ceux qui m’ont succédé ont trahi le CRB», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «Ce n’est pas de cette manière qu’on gère un club comme le Chabab. Et que ce soit Bouhafs ou ceux qui l’ont ramené, ils sont tous responsables de cette crise qui frappe le club. C’est honteux ce qu’ils ont fait au CRB. Ils l’ont littéralement clochardisé. Et pourtant les Chetouf, Kerbadj et consorts m’avaient mis une énorme pression pour lui céder les actions, et ils l’ont présenté comme un grand homme d’affaires. Voilà maintenant où on en est. La vérité voit le grand jour. Tout le monde peut confirmer qui est le mauvais président, si c’est moi ou eux».
«Chetouf et Kerbadj ont une grande part de responsabilité»
Reda Malek poursuit : «Chetouf et Kerbadj ont une grande part de responsabilité dans ce qui se passe au CRB. Ce sont eux qui ont ramené Hadj Mohamed et c’est eux maintenant qui doivent trouver une issue et une solution pour sauver le club. Je ne pourrai jamais oublier cette pression qu’ils m’avaient mise pour m’éjecter, on est allés jusqu’à retourner des supporters contre moi et me faire des coups bas pour me mettre à genoux».
«Je ne suis pas un hypocrite pour me réunir avec des gens qui ont voulu me salir»
Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à ne pas prendre part à la réunion de jeudi soir, Reda Malek répond : «Je ne suis pas un hypocrite pour me réunir avec des gens qui ont voulu me salir. Ces gens qui me sollicitent aujourd’hui sont les mêmes qui ont mené une campagne infernale contre moi pour me pousser à quitter le CRB. Ils avaient usé de tous les moyens pour casser et surtout ternir mon image auprès des supporters. Ils ont voulu que je parte, d’accord je suis parti, mais ils n’ont plus intérêt à me solliciter.»
«Voilà pourquoi je ne reviendrai pas»
A la question de savoir s’il songe à revenir au Chabab, notre interlocuteur précise : «Je ne pourrai pas revenir au CRB dans de telles conditions. Le club a été ruiné par toutes ces personnes. Tout ce que j’ai bâti en trois saisons a été détruit. J’avais formé un groupe très compétitif au point où Alain Michel avait à chaque match un casse-tête pour donner des chances équitables aux joueurs. Le CRB et mon équipe ne se permettaient pas des stages et des hôtels luxueux. J’étais en passe de construire une équipe qui allait rafler tous les titres n’étaient les gens qui ne cessaient de nous mettre les bâtons dans les roues. L’équipe qui a remporté la coupe, c’est moi qui l’ai bâtie. Après avoir remporté la coupe on n’a même pas pensé me ramener le trophée. Il fallait qu’on se rappelle de moi dans les bons moments, pas uniquement dans les mauvais. Après, tout cela tout a été détruit et l’entourage est gangréné. Je n’ai confiance en personne. Voilà donc pourquoi je ne reviendrai pas. Je sais très bien que si je reviens, je vivrai encore l’enfer».
«Où est tout l’argent dont le CRB a bénéficié»
Reda Malek a affirmé que le CRB avait bénéficié la saison passé de rentrées financières qui dépassent les 35 milliards de centimes. «Où est passé tout cet argent», s’est-il interrogé avant de poursuivre : «Il y a 17 milliards de centimes de la coupe, et ces 13 milliards qu’on prétend comme apport de Hadj Mohamed, ainsi que des aides du clan Djaâdi qui dépasserait les 5 milliards. Où sont donc passés tous ces milliards ? Ce n’est pas normal que le CRB arrive à cette situation alors qu’il a tout cet argent. Ces sommes d’argent devait permettre au club de résister pendant au moins deux saisons. Il y a donc beaucoup d’ambigüités qui font que mon retour soit impossible».
«Chetouf doit prendre ses responsabilités»
Interrogé sur son rôle d’actionnaire, Reda Malek répond : «Moi je n’ai que 1% de part d’action, contrairement à Chetouf en sa qualité de président du CSA qui en possède 75% d’action. Donc il doit prendre ses responsabilités. C’est lui qui doit être le premier à demander des comptes à Hadj Mohamed d’autant plus que c’est lui et Kerbadj qui ont tout fait pour qu’il devienne président».
«Je ne suis pas responsable de cette situation»
Reda Malek se dégage de toute responsabilité par rapport à ce que connait le club. «Je n’ai aucune part de responsabilité», a-t-il affirmé avant d’ajouter : «Je tiens à rappeler qu’à mon époque j’ai dépensé plus de 25 milliards de mes propres fonds et ne cessait d’appeler ces gens à ce qu’ils cessent de me dénigrer et de me venir en aide. Mais on a préféré salir mon image auprès des supporters et ramener ce président dont on ne connait presque rien. À ce jour, il refuse de faire la passation. De pour ma part j’avais les démarches nécessaires pour chacun assume ses responsabilités».
«Je souffre en voyant tout cela»
Pour notre interlocuteur la situation est très urgente. «Il faut tirer la sonnette d’alarme. Le CRB va droit au mur», a-t-il déclaré avant de poursuivre : « Ces gens ont détruit le CRB et j’avoue que je souffre en voyant tout ce qui s’y passe. Sans entreprise nationale ou un fort investisseur, il sera très difficile de sauver le club».
- B.
Taoussi sur le point de quitter le CRB
Malgré ce climat instable qui caractérise le club depuis plusieurs jours, l’entraîneur Rachid Taoussi n’allait manquer de rien, et ce, après avoir eu une garantie d’un supporter du club de le prendre en charge financièrement. Cela s’est passé lors de la réunion de jeudi. Le technicien marocain avait rencontré des personnalités du CRB, dont un homme d’affaires qui s’est engagé à lui payer ses salaires et le prendre en charge afin de le maintenir en poste. Néanmoins, ce n’est pas uniquement le volet financier qui intéresse le coach. Le plus important pour lui, est d’avoir un climat serein afin qu’il puisse bien exercer son métier. Vu que cela ne sera pas assuré de sitôt, Taoussi est donc sur le départ, d’autant plus qu’il ne cesse de recevoir des offres très intéressantes de la part de plusieurs clubs, dont l’ESS notamment.
- B.
Le CRB connaît un vide inquiétant
Jusqu’à hier, le club n’a connu aucun changement. C’est le vide au CRB.
Cela fait une semaine que Hadj Mohamed a annoncé son départ du CRB, et depuis cette annonce, les choses n’ont pas avancé d’un iota.
Malgré quelques tentatives de trouver des solutions en faisant appel aux actionnaires de la SSPA et aux supporters belouizdadis de reprendre le club, la situation est restée telle qu’elle, et il semblerait que ce n’est pas pour demain qu’il y aura un changement.
Cela confirme les relations très instables existantes entre les personnalités qui composent l’entourage du club. Les prémices d’une union sacrée pour sauver le CRB ne veulent voir le jour et il n’y a que le club qui est victime de cette situation. C’est le vide au Chabab, c’est le seul qualificatif pour parler de cette situation. Et pour couronner le tout, les cadres de l’équipe commencent à plier bagage l’un après l’autre.
Hadj Mohamed attend toujours que des investisseurs se manifestent
Un des proches de Hadj Mohamed nous a indiqué hier que ce dernier attend toujours que des investisseurs se présentent pour reprendre le club et qu’il veut vite en finir avec cette situation. Notre source nous a indiqué que Hadj Mohamed est surpris par le fait qu’aucune des personnes ayant l’habitude de le descendre en flammes ne se soit portée candidate à sa succession, même s’il s’y attendait un peu, mais il n’a jamais pensé une seconde que tout le monde allait se désengager de cette manière.
Il a encore affirmé à ses proches qu’il ne reviendra pas sur sa décision
Hadj Mohamed ne change pas d’avis. Il a encore affirmé à ses proches que tout ce qu’il avait déclaré la semaine écoulée était bien pensé et qu’il ne va pas changer de position que ce soit par rapport à son départ ou par rapport à sa volonté de céder ses actions à titre gracieux.
Il explique les raisons qui l’ont poussé à partir
Concernant les raisons qui l’ont poussé à partir, Hadj Mohamed a expliqué à son entourage qu’il avait prévu de rester une saison de plus, c'est-à-dire jusqu’au mois de juin 2019 et de préparer d’ici là sa succession. Mais ce qui l’a poussé à partir hâtivement est le fait d’avoir été sans cesse harcelé par les supporters et de personnes faisant partie de l’entourage du club qui n’ont cessé de le dénigrer et de le traiter de tous les noms. «Je ne pouvais supporter plus que ça », a expliqué Hadj Mohamed à ses proches avant de poursuivre : «Moi aussi j’ai des proches et une famille que je devais protéger de ce cauchemar. La meilleure solution était de me retirer.»
- B.
Les supporters ont peur
Au sein des supporters, c’est la panique générale, surtout après que Chetouf ait déclaré que lui et ses associés se retrouvent complètement seuls à tenter de sauver le club.
Les déclarations de Chetouf de se retirer prochainement si personne ne veut l’aider font penser les supporters du club à intensifier leurs actions afin d’attirer l’attention des hauts responsables du pays afin qu’ils aident le CRB.
Un nouveau sit-in est prévu d’ailleurs au courant de cette semaine.