Ali Chaâr et Messaoud Merad sont les deux derniers membres fondateurs du CRB qui sont toujours en vie. Aâmi Messaoud nous a accordé hier un entretien à travers lequel il nous donne un aperçu sur l’histoire de ce club qui a fêté hier le 56e anniversaire de sa création. Pour Messaoud Merad, le CRB, dont tous les fondateurs sont des révolutionnaires et ont précieusement contribué à la révolution nationale, mérite plus de considération de la part des responsables du pays. Il adresse un message au président de la république pour sauver le Chabab des mains de Bouhafs.
Aâmi Messaoud, comment allez-vous ?
Dieu merci, je vais bien relativement bien physiquement, mais moralement ce n’est pas du tout le cas. Je suis abattu de voir mon club fêter son 56e anniversaire dans la douleur. Je suis encore peiné après le décès de Lalmas, et je pleure la très mauvaise situation de notre CRB. C’est malheureux de voir ce club, qui avait enfanté de grands hommes, souffrir aujourd’hui. Où sont-ils tous passés ? Le CRB ne mérite pas cela.
Vous êtes-vous remis du décès de Lalmas ?
Oui, ça va mieux, mais quand je me rappelle que Lalmas voulait voir le CRB dans un meilleur état avant de mourir, ça me chagrine. Avant qu’il ne décède, il n’a cessé de faire des appels aux responsables du pays pour qu’on accorde plus d’attention à ce club, en vain. On n’a cessé tous de frapper à toutes les portes, mais nous n’avons jamais obtenu la moindre réponse. On ne comprend pas pourquoi. J’ai mal et je pleure même à cause de la façon avec laquelle Lalmas a été ignoré et à cause de ce silence méprisant à notre égard. Si on est harkis qu’on nous le dise. Mais je vous assure qu’on est loin d’être des traitres. Tous ceux qui ont contribué à la création de ce club sont des révolutionnaires et de grands hommes qui ont précieusement contribué à la révolution nationale.
Je rappelle que parmi les présidents du CRB, il y a Mohamed Merzougui qui fait partie du groupe des 22 historiques. Il y a également Mohamed Yousfi qui était un membre du CNRA et de l’OS, Mohamed Bousmaha qui était un officier de l’ALN, et j’en passe. Le CRB a enfanté de grands hommes au vrai sens du mot. Ce ne sont pas des bergers comme Bouhafs qui a rabaissé notre cher club et ne cesse de ternir son image.
Pourquoi alors ce club est-il délaissé ?
Personnellement, je ne comprends pas pourquoi. C’est peut-être parce qu’on a vieilli et qu’on n’a plus la force comme avant. Mais quoi qu’il en soit, on ne va se taire. Ce club ne va jamais mourir.
Quelle est la solution la plus efficace, selon vous ?
Il faut qu’on se batte pour le CRB. Rien ne se réalise sans persévérance. Donc, soit le combat pacifique bien sûr, soit l’intervention des responsables du pays. D’ailleurs, je saisis cette occasion et j’en appelle au président de la République pour nous débarrasser de ce berger qui dirige le club actuellement. Le CRB mérite plus de considération et mérite que l’état soit juste à son égard. On en a marre de lui. Il nous fait souffrir au quotidien. Notre club mérite d’être repris par une entreprise nationale. Cette calamité doit absolument cesser. On ne sait d’où on nous a sorti ce Bouhafs dont on ne connaît absolument rien. Vous trouvez ça normal ? Je fais partie des membres fondateurs du CRB et je ne connais rien de ce Bouhafs ; je ne me suis jamais attablé avec lui. Vieillard que je suis, je continuerai à me battre pour le CRB jusqu’à mon dernier souffle, quitte à faire un nouveau 11-Décembre 1960. Qu’on me fusille s’ils le veulent ! Je suis prêt à tout pour ce club. Le CRB coule dans mon sang. Je tiens à préciser que ces mots ne sont nullement des menaces, parce qu’on n’est ni des terroristes ni des gens violents, on est des pacifistes. Donc, qu’on nous donne une entreprise nationale au même titre que les autres clubs. Qu’on nous débarrasse de ce berger, c’est tout ce qu’on veut.
A part tous ces problèmes, vous devriez quand-même être fier d’avoir été un des membres fondateurs du CRB, n’est-ce pas ?
C’est vrai, j’en suis très fier. C’était le bon vieux temps. A Belcourt, au lendemain de l’indépendance, il y avait deux clubs, le CAB et le WRB. Les dirigeants de ces deux clubs, dont le célèbre Saâdi Yahia, venaient souvent passer leur temps à la cafétéria dont j’étais associé avec Bouderbal à Diar El-Mahçoul. Un jour, on a eu donc l’idée d’unifier ces deux clubs et nous sommes tombés d’accord pour concrétiser cette idée. On s’était ensuite donné rendez-vous dans une maison se situant à l’ex-rue Chopin à Laâqiba. C’est de là qu’a commencé l’histoire du Chabab Riadhi de Belcourt qui a porté par la suite le nom de Belouizdad. Pour le jour de sa création, on allait dans un premier temps choisir le 14 juillet, mais vu que cela coïncidait avec une fête nationale de la France, on a alors convenu de le décaler d’une journée, et que ce soit le 15 juillet. Après, on a composé notre première équipe de joueurs du WAB et du WRB, dont la plupart étaient dispatchés entre maquis et les prisons.
- B.
Revoilà enfin Sidibé !
Le milieu de terrain malien Soumaïla Sidibé est enfin réapparu. Cela s’est passé hier matin, lors de la séance d’entraînement qui a eu lieu à la forêt de Bouchaoui. Après une très longue absence, ce joueur, dont le prêt par l’USMA prendra fin au mois de juin 2019, n’en fait qu’à sa tête, et ce, en raison du laxisme déconcertant de la direction du CRB. Il s’est absenté sans aviser personne au club, et le revoilà maintenant de retour comme si de rien n’était. Notons qu’hier matin, Sidibé s’est entraîné en marge du groupe en compagnie de Nessakh.
Il s’est éclipsé depuis le début du mois de mai dernier
Le joueur du Chabab de Belouizdad, Soumaila Sidibé, s’était complètement éclipsé depuis la veille du dernier match contre le NA Hussein Dey au début du mois de mai dernier justifiant son absence par le fait qu’il se soignait du ménisque. Il souffre d’une blessure dont personne n’était au courant au club, y compris le staff médical et le médecin de l’équipe. Il a donc subi une intervention chirurgicale sans aviser personne ce qui signifiait une fin de saison avant l’heure (avant deux journées), ce qu’il aurait pu reporter. Un cas qui a suscité beaucoup d’interrogations que ce soit pour la forme du joueur que pour son comportement.
Rapport médical
Le staff médical du Chabab avait estimé que la blessure de l’ancien joueur du MO Béjaïa et de l’USM Alger n’était pas aussi grave pour qu’il mette fin à sa saison de manière unilatérale. Avec un traitement, il aurait pu aller au terme de la saison sans la moindre complication et ne pas priver son équipe de ses services. Sidibé s’était donc fait opérer tout en ignorant tous ces paramètres ainsi que toutes les tentatives des dirigeants belouizdadis de prendre attache avec lui. Son téléphone était fermé, et cela avait obligé le staff médical du CRB à élaborer son rapport sur le cas de ce joueur. Un dossier à prendre en considération pour maintenir l’ordre au sein du groupe…
- B.
Reprise hier matin
La formation du Chabab a repris du service hier matin, après avoir bénéficié d’un repos d’une journée. L’entraînement a eu lieu comme prévu au niveau de la forêt de Bouchaoui et a été caractérisé par une belle ambiance. Les joueurs retrouvent le plaisir de travailler après que leurs problèmes financiers ont été partiellement réglés.
Selmi, Tariket et Sahbi, les derniers à ne pas encore avoir repris
Les seuls joueurs qui n’ont pas encore repris les entraînements sont les deux anciens Hocine Selmi et Bilel Tariket, ainsi que la nouvelle recrue, l’attaquant Salih Sahbi (AS Aïn M’lila). Ces trois joueurs ont jusqu’à lors refusé de s’entraîner en raison du problème financier.
Semi et Tariket devraient être régularisés aujourd’hui
Selmi et Tariket sont parmi les derniers joueurs à ne pas avoir encore repris les entraînements ; ils sont également les derniers à ne pas encore perçu leurs salaires. En allant vérifier leur compte bancaire la semaine passée, ces deux joueurs étaient très en colère et ont même menacé de résilier leur contrat si la direction continue à les mépriser ainsi et les reléguer au second rang. Mais, selon nos informations, leur cas devrait être réglé dès aujourd’hui. Un proche de la direction nous a indiqué qu’on leur a bel et bien préparé leur argent, et il ne reste qu’à le leur remettre.
Sahbi reste !
Le cas Salih Sahbi avait fait beaucoup parler lui lors des deux dernières semaines. Le transfuge de l’AS Aïn M’lila avait menacé de résilier son contrat en raison des avances que la direction tardait à lui remettre. Mais, finalement, il a fini par être régularisé au même titre que la plupart de ses coéquipiers. Il a pu le confirmer hier matin en rentrant sur Alger. Le joueur va donc se mettre au travail à partir d’aujourd’hui.