Après un début de saison plus au moins calme où nos arbitres ont été un peu épargnés par les critiques ce n’est pas le cas ces deux dernières semaines où on assiste à une montée au créneau de certains dirigeants qui n’ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur la FAF et les responsables de la CFA en leur portant des accusations très graves.
Il est vrai que certains referees ont commis des erreurs inadmissibles qui ont faussé les résultats de certains matches mais accuser des arbitres de corruption sans qu’il y ait de réaction de la part de la FAF nous pousse à s’interroger sur l’utilité de certaines commissions installées par Zetchi censées intervenir lorsqu’il y a des dépassements mais qu’en réalité elles sont spectatrices du fait qu’elles n’ont pas les prérogatives pour agir du fait que le pouvoir décisionnel est centralisé. On s’est habitué depuis plusieurs années à ce climat de suspicion qui pèse sur les arbitres et à cette campagne contre l’arbitrage menée par des dirigeants influents de notre football qui savent choisir le moment opportun pour réagir. Une stratégie qui a pour but de faire pression sur les responsables de la CFA car ils savent bien que les gestionnaires de cette structure sont fragiles et facilement manipulables. L’arbitrage algérien active dans un milieu malsain et dans un environnement hostile, ce qui ne permet pas à nos referees de se développer et d’améliorer leur niveau de performance. Ils sont victimes d’un système « mafieux » qui a beaucoup de tentacules. La plupart de nos dirigeants connaissent bien les rouages de l’arbitrage, quand leurs intérêts sont touchés ils réagissent mais lorsque tout marche bien pour eux ils ne disent rien car ils sont gagnants dans l’affaire. Tant que les responsables de notre football ne changent pas de mentalité on ne va pas sortir de ce cercle vicieux.
Qui protège nos referees ?
On a entendu et assister à des accusations graves portées à l’encontre de certains arbitres mais malheureusement nos referees sont bloqués par le droit de réserve, ce qui fait qu’ils ne peuvent pas donner leur opinion même s’ils sont accusés à tort ou à raison. La FAF censée défendre les arbitres ne fait rien pour les défendre car la majorité des responsables la structure de Dély Ibrahim ne cherchent que leurs intérêts. Entrer dans des conflits avec des présidents influents de L1 et L2 ne les intéressent pas c’est pour cela que nos pauvres arbitres sont livrés à eux-mêmes. Les associations qui activaient dans le passé pour défendre les intérêts de nos arbitres ont été cassés, ce qui fait que les referees n’ont pas trouvé le soutien nécessaire pour travailler dans la sérénité. La création récemment de l’association nationale des arbitres (ANA) représente une lueur d’espoir pour les arbitres surtout par rapport à la composante de gestion de cette structure qui veut vraiment aider et protéger les referees.
Qui dirige la CFA ?
La Commission fédérale d’arbitrage est considérée comme la structure la plus importante de notre football. La CFA est composée de plusieurs sous-commissions mais celle des désignations est la plus prisée car tous les regards sont focalisés sur elle pendant toute la saison. Les clubs qui ont une influence sur cette sous-commission peuvent dormir tranquilles alors que les équipes qui travaillent sans se soucier sur ce qui se passe à la CFA sont malheureusement lésées. C’est un système qui fonctionne comme ça et ce n’est pas Zetchi qui va le changer. Lorsque l’ex-président du PAC a été élu au mois de mars 2017 tout le monde s’attendait à un changement radical au niveau de la CFA mais rien de cela n’a été fait puisque la première décision prise était de confier la gestion de cette commission à l’ex-arbitre international Mokhtar Amalou, alors que règlementairement il fallait mettre un élu à la tête de la CFA. Messaoud Koussa était le mieux indiqué pour occuper ce poste mais ce dernier a refusé poliment le poste car il a compris tout de suite le manège. Le Sétfien a préféré rentrer chez lui du fait qu’il a senti qu’il ne pouvait rien décider et que le pouvoir décisionnaire est ailleurs. Face à la vacance du poste il fallait mettre quelqu’un et c’est comme ça que Mohamed Ghouti s’est retrouvé président de la CFA. Le président de la ligue de football d’Oum El-Bouaghi et malgré sa bonne volonté est loin de la réalité de l’arbitrage. Il a les mains ligotés et n’a pas d’influence, primo la commission des désignations ne fait pas partie de ses prérogatives, secundo il ne maîtrise pas l’arbitrage et certains de ses aspects techniques. A partir de là on comprend bien pourquoi l’arbitrage algérien est tout simplement pris en otage.
Zerouati et Hamar, c’est du déjà vu
Le porte-parole de la JSS, Mohamed Zerouati, connu pour ses déclarations fracassantes a ajouté une couche cette semaine en portant de graves accusations à l’encontre du président de FAF l’accusant ouvertement d’être derrière les malheurs de son équipe. L’homme fort de la JSS a affirmé que la JSS est visée : « Lors du match perdu à domicile face au CABB Arréridj (1-0), l’arbitre était venu pour nous saboter et accomplir une mission bien déterminée sous les ordres du président de la FAF ou bien son frère Hassan qui est en train d’exercer une pression terrible sur les arbitres. J’accuse ouvertement Zetchi, qui, en dépit de mes sollicitations pour faire face aux erreurs d’arbitrage, il n’a pas bronché. C’est une personne qui est nourrie par ses intérêts », a lancé Zerouati. De son côté le président de l’ESS Hassan Hamar a accusé l’arbitre international Abid Charef d’avoir privé son équipe d’un penalty limpide face à la JSK et d’avoir offert but litigieux aux Canaris. « Abid Charef a faussé la partie en nous privant d’un penalty alors que Djabou a été littéralement descendu dans la surface de réparation, je dirai plus que le but marqué par la JSK était entaché d’une position de hors-jeu. Je réclame le départ du responsable des désignations, à savoir Amalou Mokhtar», a précisé le boss de l’ESS. Ce dernier a peut-être la mémoire courte car Abid Charef a été félicité par Hamar la saison passée après le match MCA – ESS remporté par Sétif par 2-1 au stade du 5-Juillet.
- H.
Il est le président de l’ANA
Roumane : «Les arbitres ne sont pas des corrompus»
Le président de l’Association nationale des arbitres, Zaïd Roumane, n’a pas hésité à dénoncer l’acharnement dont il est en train de faire l’objet l’arbitrage algérien : «Je suis vraiment scandalisé par les accusations sans fondement de certains dirigeants de clubs à l’encontre des arbitres en les traitant de corrompus. Je dénonce cette campagne inadmissible car les arbitres ne sont pas des corrompus. Ils font leur travail sur le terrain en leur âme et conscience. L’erreur est humaine et ça peut arriver dans une rencontre, il ne faut pas voir toujours le négatif. Il y a une grosse pression sur les arbitres, il faut les aider au lieu de les accuser gratuitement », a indiqué l’ex-arbitre fédéral.
- H.
Il est le SG de l’ANA
Hamani : «La FAF doit agir»
Pour l’ex-arbitre fédéral et actuel SG de l’ANA Mohamed Hamani, la FAF ne doit pas rester les bras croisés et se contenter d’observer : «Je suis vraiment touché lorsque j’entends de telles accusations, certes l’arbitre peut fauter mais il ne faut pas le condamner. Il faut que la FAF agisse et ne doit pas rester les bras croisés pour défendre les arbitres.»
- H.
C’est un ex-arbitre fédéral
Ouchène : «On défendra les arbitres»
Pour Farouk Ouchène, l’ex-président de l’arbitrage Futsal et actuel porte-parole de l’ANA, il faut protéger les arbitres car ils sont vraiment livrés à eux-mêmes : « On doit agir pour défendre les arbitres car il ne faut pas laisser passer des accusations aussi graves à leur encontre. Celui qui accuse un arbitre doit ramener la preuve sinon il doit s’expliquer avec la justice», a précisé Ouchène.
- H.