Le président de la LFP Abdelkrim Medouar a montré depuis son élection, il y a trois mois, son incapacité à diriger la structure de gestion du championnat professionnel par ses décisions incohérentes et sa manière de voir les choses.
Lorsqu’il a pris la succession de Mahfoud Kerbadj, il a promis un changement radical et un mode de gestion moderne, mais sur le terrain, c’est la catastrophe. La LFP fonctionne sans SG, ni vice-président, sans parler de l’absence d’un organigramme clair de gestion.
Ni SG ni vice président
Comment une structure de cette importance peut fonctionner sans un personnel qualifié ? On a vu depuis l’entame de la compétition une désorganisation totale à tous les niveaux de la LFP ; un président souvent absent et une administration quasi inexistante, mis à part quelques employés qui assurent leur mission dans un climat lourd qui n’encourage pas le travail. Beaucoup d’observateurs et de spécialistes s’interrogent sur les motifs qui poussent Medouar à ne pas désigner un secrétaire général et un vice-président pour faire marcher sa ligue, alors que tout le monde sait que la présence d’un SG au niveau d’une ligue est indispensable, car c’est la cheville ouvrière de la structure footballistique. Les responsables de club qui viennent au siège de la LFP ne trouvent pas d’interlocuteurs car il n’y a personne qui peut les accueillir contrairement à ce l’époque du mandat de Kerbadj où l’ex vice-président Fawzi Guelil et l’ancien SG Sid Ali Yahiaoui étaient tout le temps présents pour recevoir les clubs et régler leurs problèmes. L’ancien président de la LFP avait mis en place une organisation administrative pour que sa structure fonctionne même en son absence à la différence du président actuel de la LFP qui n’arrive pas à assurer convenablement une simple programmation d’un championnat. L’affaire USMA – JSK a mis à nu sa gestion chaotique et ses prises de décisions incohérentes. Il s’est brûlé les doigts car il s’est pris pour quelqu’un d’important qui ne recule devant rien, alors qu’il aurait dû, au moins par respect aux membres de son bureau exécutif, les réunir et prendre une décision collégiale.
Il ne consulte jamais son bureau
En plus de sa mauvaise gestion et de son ego démesuré, le président de la LFP n’accorde pas d’importance à son bureau exécutif pourtant élu. Il n’a jamais consulté les membres de son BL. Il travaille seul dans l’opacité totale. Plusieurs membres de son BL que nous avons contactés sont remontés contre lui, car ils ont l’impression qu’ils sont là uniquement pour chauffer la chaise. Le bon sens aurait voulu qu’il convoque à chaque fois son bureau pour discuter et prendre les décisions qui s’imposent, mais il n’a jamais pris la peine d’aller consulter les membres de son BL.
«Il n’est pas là pour servir le football national»
La FAF, qui avait pourtant choisi El Morro, a été obligée d’accepter l’ex-président de l’ASO contre son gré. Un ancien membre de la FAF, qui connaît bien les rouages du football et qui a eu affaire à Medouar par le passé, nous a fait savoir que ce dernier «n’est pas là pour servir le football national.» En trois mois de gestion, Medouar est discrédité et contesté par un grand nombre de clubs. La suite s’annonce mal pour l’ex-membre du BL du temps de Kerbadj.
MCA – JSS et… USMA – JSK, deux bourdes graves
Le président de la LFP travaille seul et ne consulte personne. En général, les responsables qui travaillent en solo commettent des erreurs ; c’est le cas de Medouar qui, voulant imposer sa décision coûte que coûte, celle de programmer la rencontre MCA – JSS le vendredi 26 octobre, s’est tiré une balle dans les pieds malgré le dossier volumineux introduit par le Mouloudia d’Alger suite aux incidents graves qui se sont produits à Bordj Bou-Arréridj lors du match CABBA – MCA. Conséquence, le ministre de la Jeunesse et des Sports est intervenu pour demander à la LFP de reporter la rencontre. Medouar a certes exécuté, mais pour montrer qu’il n’a pas cédé totalement, il a décalé la 12e journée de L1 Mobilis au 30 octobre et celle de la L2 au 31 octobre, chamboulant complètement la programmation. Voulant trop bien faire et encore une fois sans prendre le soin de consulter les membres de son BL, il va commettre l’irréparable en modifiant encore une fois la programmation sans donner de motif. Une décision qui a fait réagir le président de la JSK qui s’est estimé lésée. Les arguments avancés par le chairman kabyle sont des plus logiques car décaler le match de l’USMA de 24 heures et décaler la rencontre face au NAHD de 48 heures sans raison relève du pur bricolage. Le président de la JSK n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour tirer à boulets rouges sur Medouar car lorsqu’il a pesé le pour et le contre, il a compris que son équipe est visée. Certains diront que Mellal aurai dû choisir la voie de la raison au lieu de s’attaquer de cette manière à la LFP, mais pour le président de la JSK, c’était la seule façon de dénoncer la gestion catastrophique de Medouar.
- H.
Certains membres du BL songent à démissionner
Selon une source crédible, certains membres du BL songent à démissionner en raison du manque de considération à leur égard de la part du président Abdelkrim Medouar. Les membres du BL lui reprochent de prendre les décisions seul sans les consulter, comme ce fut le cas pour le report de la 12e journée et les modifications apportées aux dernières journées de la phase aller.
K.H.
Le RCK, l’USMH et le CRB les plus touchés
S’il y a des clubs qui ont été lésés plus que d’autres au début de la saison en cours, c’est bien le RCK, l’USMH et le CRB qui ont dû entamer la saison sans licences de leurs joueurs séniors pour une histoire de dettes. Malgré les tentatives des dirigeants des clubs cités, Medouar a empêché les 3 équipes de la capitale de miser sur leurs recrues dans une décision qui a eu des conséquences négatives sur leur parcours. En effet, les trois équipes sont menacées aujourd’hui par le spectre de la relégation. Le plus surprenant dans cette histoire, c’est que des équipes pourtant endettées n’ont pas été inquiétées par la LFP qui les a autorisés à jouer sans aucun problème dans une démarche de deux poids, deux mesures.
K.H.
Les statuts de la LFP modifiés
Les statuts de la LFP ont été modifiés l’année dernière par la FAF, mais ils n’ont pas encore été publiés. Les membres de l’AG veulent connaître tous les détails concernant le mode de fonctionnement de la LFP et, à partir de là, trouver les arguments pour exiger la tenue d’une AG extraordinaire pour, éventuellement, destituer le président Medouar. En tout cas, ce dernier est de plus en plus contesté par les clubs.
- H.