Les amoureux du championnat algérien n’oublieront pas de sitôt le début chaotique de l’exercice 2018-2019 sous les ordres d’un nouveau président de Ligue, à savoir Abdelkrim Medouar.
Ce dernier a entamé son premier mandat par une série de décisions qui ont créé un énorme désordre ; ce désordre a même gangrené la rue vu que des incidents avaient été enregistrés à Belcourt, et la situation a failli dégénérer. Le CRB fait partie des clubs ayant beaucoup perdu dans cette équation ; ils ont démarré la saison par une défalcation de points à cause de licences non octroyées. Au même moment, idem pour le RC Kouba ou l’USMH qui ont dû attendre longtemps avant de jouer avec leurs joueurs seniors. Blida aussi en a fait les frais. Cela a créé un énorme malaise car ces clubs-là, tous du Centre du pays, ont crié à la hogra et au régionalisme. Tout cela avant que l’affaire USM Annaba n’éclate elle aussi au grand jour.
6 mois de retard et de fausses improvisations
Les critiques ont fusé de partout et la LFP n’a pas réussi son démarrage ; il fallait donc s’attendre à ce que ça dégénère à nouveau, et cela n’a pas tardé à arriver. La question qui se pose : la Ligue de Medouar avait-elle vraiment une autre méthode pour au moins éviter les critiques ? Se baser sur quelque chose, sur des lois, car priver les clubs de leurs licences, jusqu’à preuve du contraire, cela n’existe nulle part au monde et relève d’une pure et fausse improvisation. Par contre, ce qui existe vraiment et qu’on nous a caché pour des raisons qu’on ignore, c’est cette directive de la FIFA envoyée en mai dernier sous forme de circulaire n°1628 ; celle-ci parle exactement de la situation dans laquelle pataugeaient nos clubs, à savoir les dettes ; une directive envoyée à la FAF, mais cette dernière l’a apparemment négligés et l’a jetée dans une corbeille, ratant l’occasion de donner à la LFP les armes qu’il faut dans un cadre organisé pour sanctionner les clubs et les pousser à assainir leur situation financière en toute légalité.
Circulaire 1628
La commission de discipline de la FIFA, dans le but d’assurer une meilleure application de ses décisions, ou des décisions des organes affiliés, à savoir une commission ou une instance de la FIFA ainsi que par Ie Tribunal arbitral du sport, a élaboré l'article 64 du code disciplinaire ; il est censé aider les fédérations affiliées à une meilleure applications des lois. Et comme la commission de discipline de la FIFA a noté qu'un très grand nombre de parties prenantes du football - principalement des clubs - persistaient à ne pas respecter certaines décisions, notamment celles rendues par la Chambre de résolution des litiges ou la commission du statut du joueur de la FIFA. L’article 64 précise que s'iI s'agit d'un club, il sera mis en garde et menacé de déduction de points ou de rétrogradation en cas de non-paiement ou de non-respect de la décision dans Ie dernier délai de grâce. Une interdiction de transfert peut aussi être prononcée ; cette mesure a été renforcée le 9 mai dernier avec une circulaire envoyée par la FIFA à toutes les fédérations afin qu’elle soit appliquée ; elle ordonne à ces dernières d’infliger des amendes aux clubs débiteurs, en plus d’un délai pour régler la dette. En cas de non-respect de cette période, une défalcation de points directe est ordonnée, sans donner de nouveaux délais. C’est cette mesure que la LFP va essayer d’expliquer aux présidents ce dimanche au CTN, car son application sera irrévocable, autrement dit, si un club perd 3 points ou plus (selon le montant de la dette), il ne pourra plus les récupérer même s’il arrive à éponger sa dette ; dans le cas contraire, il se verra rétrogradé aux divisions inferieures.
Négligence ou acte prémédité de la LFP ?
Ce renforcement de la procédure décidé en mai dernier réitère l’envie de la FIFA de protéger les joueurs, et sanctionner les débiteurs, car, après une mise en garde, les clubs qui ne se conforment pas mériteraient cette sanction. La question qui se pose : pourquoi la LFP n’a pas appliqué cet ‘’ordre’’ de la FIFA, d’autant qu’il date du 9 mai passé ? 2 hypothèses existent : soit la LFP a évité cela par négligence, ce qui serait de la pure incompétence de la part de cette LFP sans SG, ni vice-président, ni bureau actif, soit la directive a été tout simplement cachée, un acte prémédité synonyme de mauvaise intention. En tout cas, pour un cas ou pour l’autre, ça serait un fait gravissime. On se demande même quel serait l’avis de la FIFA si elle est saisie pour en savoir plus. Il faut dire que le rôle de la LFP devait être de vulgariser ce genre de directives qui protègent les joueurs et met de l’ordre dans la vie des clubs professionnels. Medouar a-t-il évité de le faire exprès, et puis la FAF a-t-elle fait son boulot en transmettant cette circulaire à la Ligue en temps voulu ? Des interrogations auxquelles seules ces deux parties peuvent répondre : la LFP pouvait bien éviter la guerre avec les clubs avec l’histoire des licences bloquées en appliquant cet article 64 jumelé avec cette directive, en accordant un délai avant de procéder à la défalcation de points. Le CRB les aurait perdus légalement et non pas parce qu’il était dans l’obligation de déclarer forfait faute de joueurs qualifiés ; idem pour les autres, qui ont fini toutefois par trouver des solutions et reprendre la compétition. En tout cas, dès ce dimanche, la LFP n’aura pas d’autre choix que de se conformer aux exigences ; les clubs, aussi, vont devoir régler leurs dettes s’ils ne veulent pas les dégâts des nouvelles mesures prises par la commission de discipline de la FIFA.
- M. A.
Le délai de 10 jours a expiré et toujours pas de SG à la LFP
La Ligue de football professionnel n’a toujours pas de SG, et ce, en dépit de l’expiration du délai de 10 jours arrêté initialement pour en installer un. Décidément, à la LFP, on n’est pas encore au bout du tunnel, alors que Medouar déclarait en conférence qu’il s’était entendu ave les membres de son bureau qu’il allait y avoir un nouveau secrétaire général pour son instance dans un délai de 10 jours. Ce dernier n’a toujours pas été installé. Pourtant, le 11 novembre dernier, Medouar avait promis une restructuration de son instance dans les prochains jours, un bureau digne de ce nom ainsi qu’un DSG et un vice-président devaient être installés mais rien de cela n’a encore été fait. On apprend d’ailleurs qu’un appel à candidature va être lancé prochainement afin de pouvoir ensuite choisir quelqu’un qui épousera la méthode de travail de cette ligue. Etant donné que Medouar n’a pas encore de vice-président, il y aura aussi l’installation de ce dernier. D’ailleurs, il se murmure ça et là dans les couloirs de la LFP que le poste reviendrait à Messaoudene, le membre du bureau qui semble être le plus proche du Chélifien. Il serait donc le nouveau numero 2 de l’instance. Affaire à suivre…
- M. A.
Démission de Boualem Charef
Qu’adviendra-t-il des sélections de jeunes ?
La démission de Boualem Charef, directeur des équipes nationales, va laisser un grand vide au sein de la fédération et dans le département des sélections. Les équipes de jeunes vont redevenir orphelines après avoir été prises en charge pendant plus d’une année par Charef qui a même pris le soin d’accompagner les U15 en Tunisie lors du récent tournoi de l’UNAF pour pallier l’absence d’un sélectionneur dans cette catégorie.
Les U17, pour leur part, qui doivent représenter l’Algérie au tournoi de l’UNAF en décembre prochain à Marrakech, sont à l’abandon, sans oublier la sélection des U21 qui sera appelée prochainement à jouer les éliminatoires de la CAN 2019 des U23 qui aura lieu au Caire et qui sera qualificative aux JO. A un an quasiment du rendez-vous en Egypte, cette sélection, qui était coachée par Charef, attendra la nomination d’un sélectionneur capable de la mener à bon port. Pas facile lorsqu’on sait qu’elle a été mise en place par Charef qui connaît tout des joueurs et des carences de ce team, alors que celui qui lui succédera devra tout refaire ; ce qui risque de perturber un groupe et des automatismes acquis pendant 13 mois de travail et d’application.
La FAF, qui a décidé de renvoyer les staffs de ces sélections est appelée à y remédier et vite, la rue est curieuse de découvrir les nouvelles têtes qui récupéreront les témoins.
- M. A.