Qui l’aurait cru ? Le CR Belouizdad a quitté la dernière place au bout de 6 matches seulement après l’entame de la phase retour. Au total, le club phare de Lâqiba a occupé la position de lanterne rouge pendant 20 journées.
Une équipe qui a débuté la saison avec un capital points négatif après la défalcation de 3 points suite au forfait déclaré lors de la première journée face à l’AS Aïn-M’lila. L’équipe a enchaîné, ensuite, deux contre-performances avant d’enregistrer sa première victoire à la 4e journée devant le DRB Tadjenanet. S’en est suivie une longue série de matches sans victoire, qui a découragé les plus optimistes des Belouizdadis. Au premier tiers de la saison (10e journée), le CRB n’avait récolté que 6 points ; si l’on défalque les 3 unités du forfait, il n’a que 3 petits points après le premier tiers de l’exercice. Avec 3 points sur 30 possibles, qui est ce fou qui voudrait accepter une mission aussi tordue ?
Madar tente le pari le plus fou
La situation n’a aucunement fait fuir Madar Holding, qui a décidé de prendre les destinées du club et de tenter de sauver ce qu’il y a lieu de sauver. Le groupe et le CRB ont signé un protocole d’accord au mois d’octobre dernier, qui consiste au rachat des actions de la SSPA. Le groupe Madar Holding est devenu actionnaire majoritaire et entame sa mission de redresser la barre afin de redorer le blason du CRB et lui assurer la place qui devrait être la sienne en tant que grand club de football et symbole de plusieurs générations à l’origine de trophées valeureux et de longues séries de victoires. Le président-directeur général Charaf-Eddine Amara a redonné espoir aux supporters du Chabab, qui ont longtemps souffert de la gestion de l’ancienne direction, menée par Mohamed Bouhafs. Madar a assaini une situation financière catastrophique du club, ce qui a permis aux joueurs et membres du staff technique de se concentrer exclusivement sur le travail. L’intronisation du groupe Madar a donné espoir à tous les Bélouizdadis et a coïncidé avec l’entame du redressement sur le plan sportif. Après avoir récolté 6 points en 10 matches, le Chabab en a gagné 7 lors des 5 rencontres restants de la phase aller pour terminer avec un total de 10 points.
L’expérience d’Allik
Comme Madar avait un projet sérieux pour le CRB, il fallait miser sur un homme de terrain. Les responsables de ce Groupe ne pouvaient pas trouver mieux que l’ancien président de l’USM Alger Saïd Allik. Le nom de ce dernier a toujours été associé au renouveau de l’équipe de Soustara, qui ne serait jamais arrivée là si Allik n’avait pas réussi à mettre les premières bases d’un club solide. Le nouveau patron du club est entré dans le vif du sujet ; Saïd Allik, même s’il est toujours président du CSA/USMA, a accepté de «jumeler» pour la restructuration du club, remettre de l’ordre au sein de l’équipe fanion du Chabab et pourquoi pas tenter la mission de sortir de la zone de relégation. Allik a entamé tant bien que mal sa mission où certains anciens dirigeants ont tenté de se dresser sur son chemin. Mais en homme d’expérience, il a su avoir le soutien des Belouizdadis. Il a fait appel à Abdelkader Amrani, qui venait à peine de quitter le champion en titre, le CS Constantine. Un choix judicieux conjugué à un renfort étudié avec les arrivées de Bouchar (ex-MCO), Sayoud (ex-USMA), Zeroual (ex-USMBA) et la dernière recrue qualifiée, le Nigérien Hainikoye Soumana Boubacar (ex-Aduna Stars). La direction du Chabab ne voulait pas reste là puisqu’elle fait appel aux services de l’ancien DEN Boualem Charef pour reconstruire la base.
Amrani ne s’est pas dérobé
L’entraîneur Abdelkader Amrani a accepté la mission au moment où de nombreux techniciens sollicités ont rejeté toute idée d’être associés à une éventuelle relégation du CRB. L’ancien coach des champions d’Algérie en titre, le CSC, a été convaincu par le projet que lui a étalé sur la table le nouveau directeur général de l’équipe Saïd Allik. Il arrive à la fin de la phase aller et, depuis, le CRB ne sait plus perdre. L’équipe, qui était à la portée de tout le monde, a solidifié son jeu et devient une machine à gagner. Sur les 9 matches joués jusque-là, toutes compétitions confondues, le CRB a enregistré 6 victoires (3 en coupe d’Algérie face au DRBT, le CA Batna et le SA Mohammadia, 3 en championnat contre l’ES Sétif, l’O Médéa et la JS Kabylie) et 3 nuls (AS Aïn-M’lila, Paradou AC, MC Alger). L’attaque a inscrit 12 buts, alors que la défense n’en a encaissé que 3. Des chiffres sur lesquels les plus optimistes n’auraient jamais misé. Après 6 rencontres de la phase retour (un match en moins devant le DRBT), le Chabab a réussi à sortir, pour la première fois, de la dernière place et de la zone des relégables. En 6 matches seulement, le CRB a récolté autant de points que lors de toute la phase aller. 13 points (moins les 3 du forfait) lors de la première partie de la saison contre 12 en 6 rencontres au retour. Un retournement de situation extraordinaire grâce à un trio qui n’avait jamais douté.
Fodil O.
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