Abdelhakim Serrar ne sera pas le directeur général de l’USMA pour une autre saison. Il a décidé de rendre le tablier après la fin de cet exercice 2018/201 après une expérience qui a duré une année et trois mois dans laquelle il a réalisé un bilan mi-figue mi-raisin.
Contacté par nos soins, l’enfant de Sétif nous parle sur plusieurs points concernant notamment les raisons qui l’ont poussé à quitter le navire usmiste et son expérience avec l’USMA, tout en souhaitant bonne chance pour l’équipe la saison prochaine où elle renouera avec la Ligue des champions africaine. «Je vous confirme que je suis officiellement partant. Je déposerai dans les prochaines heures ma démission car mon contrat qui me lie avec l’USMA prendra fin l’année prochaine. J’ai pris ma décision par conviction et elle est irrévocable. Franchement, je suis très fatigué après avoir passé une saison longue et pénible et qui a été surtout ponctuée de plusieurs problèmes que tout le monde connaît. Je vais me reposer et je ne crois pas revenir sur le terrain à l’avenir», dira-t-il d’emblée.
«Heureusement qu’on a sauvé la saison par le titre du championnat»
Poursuivant sa déclaration, Serrar ajoute : «Certes, on ne peut pas me juger dans une année et trois mois, mais je crois que perdre trois objectifs, à savoir la coupe de la Confédération africaine de football, la coupe Arabe ainsi que la coupe d’Algérie est un échec pour moi. C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle j’ai décidé de démissionner de mon poste. Heureusement qu’on a réussi à sauver la saison par le titre du championnat. J’avoue que Serrar n’est pas le seul artisan de ce sacre mais c’est plutôt grâce à l’effort de tout le monde que ce soit les responsables du club, les staffs technique et médical, les joueurs ainsi que les supporters.»
«Je ne disposais pas de toutes les prérogatives»
Serrar nous parle des difficultés qu’il a rencontrées lors de son expérience avec l’USMA. Bien qu’il soit le directeur général du club, il nous a fait savoir qu’il ne disposait pas de toutes les prérogatives, en ce qui concerne notamment la signature des chèques. «Je vous fais savoir que je ne disposais pas de toutes les prérogatives, notamment en ce qui concerne la signature des chèques. Et pourtant, j’étais le directeur général du club. Cela m’a beaucoup pénalisé lorsque je négociais avec les joueurs ou les entraîneurs que je voulais recruter. C’est aussi l’une des raisons qui m’ont poussé à rendre le tablier», a-t-il indiqué.
«Certains voulaient nuire à ma personne»
Serrar nous a également affirmé que certains voulaient à tout prix nuire à sa personne, notamment à la fin de la saison qui vient de s’écouler. «Je ne vous cache pas que certains voulaient nuire à ma personne, notamment lors des derniers matchs de la saison. C’est la raison pour laquelle j’ai subi un pic de tension, je suis resté hospitalisé pendant quelques jours dans une clinique privée. Mais bon, je ne tiens rancune à personne et je pars la conscience tranquille. Maintenant que je quitte l’USMA et le terrain, cela va me permettre de me reposer mais aussi de rester auprès de ma petite famille, espérons que je serai totalement rétabli.»
«J’ai vécu l’enfer après le match face au MCO»
Le désormais ex-DG usmiste nous raconte l’enfer qu’il a vécu après le match face au MCO où certains individus, voyous, voulaient s’en prendre à lui après le faux pas concédé face aux Hamraoua. «Franchement, j’ai vécu l’enfer après le match face au MCO. Certains individus ont tenté de m’agresser et face à cette situation, j’étais contraint de rester dans les toilettes du vestiaire pendant plus de deux heures et n’était l’intervention de la police, je ne pouvais pas quitter le stade. Certes, je comprends la grande déception de certains après le faux pas concédé face au MCO, mais aller jusqu’à tenter de m’agresser à l’âge de 58 ans est inadmissible. C’est devenu pourri à cause de la violence sur les terrains et cela ne donne aucune ambition de travailler», dira-t-il.
«La cerise sur le gâteau, c’est de retrouver la LDC»
Le titre du championnat qu’a remporté l’USMA va lui permettre de retrouver la Ligue des champions africaine lors du prochain exercice. Serrar espère que la formation de Soustara ira le plus loin possible. «En plus du titre du championnat, on a aussi atteint un autre objectif, celui de renouer avec la Ligue des champions africaine à partir de la saison prochaine. C’est une prestigieuse compétition continentale et je souhaite que l’USMA puisse y aller le plus loin possible. Mais cela passe par un bon recrutement car pour espérer atteindre des tours avancés dans l’épreuve africaine, il faudra des joueurs de qualité mais aussi des doublures dans chaque poste», dira-t-il.
«On a échoué pour certaines recrues, comme on a réussi pour d’autres»
Nombreux sont ceux qui reprochent à Serrar le mauvais recrutement effectué l’été passé et l’hiver dernier où il a fait de mauvaises affaires en recrutant des joueurs modestes comme Mexes, Mezghrani ou encore Mahious. Serrar s’explique à ce sujet : «Je suis un être humain, je peux avoir raison, comme je peux avoir tort. Je reconnais avoir échoué dans certaines recrues comme Mexes et Mezghrani, mais on ne doit pas oublier que j’ai fait de bonnes affaires comme Ibara, Ellafi et Zouari. Ces trois joueurs ont été décisifs dans plusieurs matchs qui ont permis à l’équipe de rester leader du championnat jusqu’à la fin de la saison. Ils sont sous contrat et je crois que l’équipe bénéficiera de leurs services pour au moins deux autres saisons, tout en espérant qu’ils seront meilleurs à l’avenir.»
«Les joueurs donnent l’exemple de la patience»
Les joueurs usmistes ne sont pas payés depuis cinq mois, mais ils étaient solidaires tout en continuant de se battre jusqu’à la fin de la saison pour remporter le titre du championnat. Serrar a salué leur patience. «Le club vit une crise financière sans précédent. Alors que ses propriétaires ne sont pas là pour des raisons que tout le monde connaît, plusieurs sponsors se sont retirés et c’est la raison pour laquelle les joueurs ne sont pas payés pendant cinq mois. Mais ils ont donné l’exemple de la patience en mettant l’intérêt du club avant tout. Ils se sont battus jusqu’à la dernière minute pour offrir au club le titre du championnat et je les félicite, tout en espérant qu’ils seront régularisés dans les plus brefs délais parce qu’ils le méritent.»
«L’USMA est un grand club et le restera toujours»
Même après son départ, l’USMA restera un grand club et pour toujours, avoue Serrar. «Je n’étais qu’un passager, tout en mettant ma modeste expérience à la disposition du club durant les quinze mois que j’ai travaillés comme directeur général. Même après mon départ, l’USMA restera grande et pour toujours.»
«Je ne regrette pas mon passage à l’USMA»
Enfin, et pour conclure, Abdelhakim Serrar nous a affirmé qu’il ne regrettera jamais son passage à l’USMA, malgré toutes les difficultés qu’il a rencontrées. «Franchement, je ne regretterai jamais mon passage à l’USMA. Malgré tous les problèmes et les difficultés que j’ai rencontrés, j’ai quand même passé des moments agréables. J’ai connu des hommes et ce fut une expérience qui m’a beaucoup servi et qui me servira. Je demande pardon à tout le monde et je souhaite bon courage à l’USMA à l’avenir. Comme je vous l’ai dit, je quitte le club la conscience tranquille dans la mesure où j’ai consenti tous les efforts pour apporter le plus et être au niveau des attentes de tout le monde», a-t-il conclu.
- S.