La situation au sein de l’USMA et les conflits qui existaient commencent à fuiter et après que le club eut fini sa saison et que des personnes se sont éloignées, les vérités sont révélées. Parmi elles, un conflit entre le directeur général et l’actionnaire majoritaire ont eu une influence sur les résultats.
Arrivé en mars dernier, Serrar, le désormais ex-directeur général de l’USMA, n’entretenait pas d’excellents rapports avec Rebouh Haddad, même si les deux hommes cachaient bien leur conflit. Une mésentente existait entre les deux hommes, mais ce qui ne peut leur être reproché, c’est d’avoir tous les deux essayé de chercher l’intérêt du club. Cependant, les différentes visions qu’avaient les deux responsables ont fini par les désunir, ce qui a créé une tension qui s’est forcément répercutée sur les joueurs et leur rendement. En effet, c’était devenu une rivalité et bien qu’ils veuillent cacher ce malaise, beaucoup l’ont deviné facilement, particulièrement les membres du staff technique, de la direction et les joueurs. Serrar s’était d’ailleurs souvent plaint à ses proches du fait que ses décisions étaient souvent rejetées par le patron du club, ce qui l’avait agacé plus d’une fois. L’ex-DG regrettait de ne pas trouver d’argent lorsqu’il promettait aux joueurs de leur verser leurs arriérés, ce qui le mettait dans la gêne et le discréditait auprès d’eux. N’ayant pas le pouvoir de signature, Serrar n’avait pas les pleins pouvoirs et devait toujours avoir l’aval de son responsable hiérarchique pour prendre une décision. Avec une vision différente, ce n’était qu’une question de temps avant que la tension qui existait n’apparaisse au grand jour.
Du recrutement à l’aspect financier, jamais ils n’étaient d’accord
Rebouh Haddad et Abdelhakim Serrar sont en de rares occasions tombés d’accord. En effet, depuis le début de saison à commencer par le recrutement de l’entraîneur, à celui des joueurs, ainsi que d’autres décisions, comme les stages avec leurs lieux et dates, les montants des salaires et bien d’autres points, les deux responsables ne tombaient pas souvent d’accord. Ça avait commencé avec le désir de Serrar de ramener Taoussi, ce à quoi Haddad s’était opposé et a demandé mieux, tout comme pour l’arrivée de certains joueurs et autres ratée de la part du directeur démissionnaire au niveau du recrutement. Tout ça n’a fait qu’alimenter la situation déjà assez tendue entre les deux hommes. Finalement, cela s’est répercuté sur l’équipe, puisque cette situation a bloqué le club du point de vue financier également, ce qui n’a pu permettre aux joueurs de continuer leur chemin sereinement et perdre plusieurs objectifs. Estimant que Serrar n’employait pas la meilleure politique et qu’il avait échoué dans plusieurs projets à l’USMA, il était donc tout à fait normal que les patrons lui réclament des comptes, ce que n’a pas vraiment apprécié le concerné qui s’est plaint à son tour de ne pas avoir toutes les cartes en main pour faire marcher le club selon sa politique. Un proverbe arabe dit qu’un navire avec plus d’un capitaine coule. Heureusement que pour l’USMA la saison se soit terminée avec ce titre de champion qui réconforte les supporters et autres joueurs.
Rahim : «Il y avait 2 clans»
Invité sur la chaîne Echourouk, l’ancienne star et actuel membre du staff, Azzeddine Rahim, n’a pas fait dans la langue de bois en révélant qu’il y avait deux clans, celui de Serrar et celui de Rebouh et que cela avait influé sur l’équipe et ses résultats. «On ne va pas se mentir, il y avait deux clans qui géraient l’équipe. Les conflits entre ces deux clans ont fini par fragiliser l’administration du club et cela s’est forcément répercuté sur les joueurs et leur rendement. Je peux vous citer l’exemple de l’aspect financier. L’équipe réalisait de bons résultats et enchaînait les victoires, mais ces tensions ont fait que la situation ne soit pas totalement saine et lorsque l’un essaye de régler le problème et débloque l’argent pour payer les joueurs, l’autre intervenait et c’est de cette manière que les choses se sont envenimées.» Voilà qui confirme une situation plus que tendue pleine de rivalité entre deux responsables qui se mettaient, semble-t-il, mutuellement des bâtons dans les roues oubliant parfois l’intérêt du club.
Froger, le 1er à en faire les frais
Il faut dire les choses comme qu’elles le sont. L’USMA en début de saison avec Froger régalait. Ce dernier maîtrisait son groupe d’une main de maître et avait instauré une discipline de fer. Les joueurs devaient se plier à sa volonté et tout allait pour le mieux tant que les choses ne sortaient pas de leur cadre sportif. Ce n’est qu’à partir du moment où la direction a décidé de se charger elle-même des cas disciplinaires que la situation a pris une toute autre tournure. Auparavant, les joueurs craignaient d’avoir le moindre écart et Hamia était le premier à en connaître le prix en se faisant écarter pendant deux mois de l’équipe fanion. Le conflit est allé jusqu’à ce que la direction s’implique dans des domaines qui ne font pas partie de ses prérogative, laissant ainsi certains joueurs faire ce que bon leur semblait sans qu’ils soient sanctionnés. Pendant ce temps, Froger peinait de plus en plus à maîtriser son groupe provoquant une série d’éliminations et de mauvais résultats inévitables. Le technicien français a dû céder à la pression et être le premier en compagnie de son entraîneur des gardiens de but et du préparateur physique à en faire les frais de ce conflit qui s’est propagé au sein de la formation de la capitale. Sauvant l’honneur avec le titre de champion, l’USMA aurait simplement pu faire beaucoup mieux et décrocher au moins un autre titre, n’était cette guéguerre qui n’aura certainement pas servi l’intérêt du club même si les intentions étaient nobles.
- H.
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