Auteur d’un parcours remarquable jusque-là, le gardien Oussama Benbot, comme nous l’avons rapporté sur ces mêmes colonnes, intéresse un club saoudien qui souhaite racheter son contrat, la saison prochaine. Le natif d’Aïn M’lila, dans cet entretien qu’il nous a accordé, a fait savoir qu’il est toujours lié au club et ne pense pas encore à son avenir. Ayant beaucoup contribué aux bons résultats réalisés par son équipe cette saison, le dernier rempart des Kabyles ne veut pas tirer la couverture à lui en déclarant qu’il n’a fait que son travail sur le terrain. Il nous parle aussi de son souhait de remporter un titre cette saison avec la JSK et les difficultés de trouver un terrain d’entraînement en cette période.
Comment passez-vous cette période de confinement dû à la pandémie du Covid-19 ?
C’est une situation très difficile que traverse notre pays, cette pandémie est dangereuse. C’est un virus très dangereux et mortel. Les citoyens sont dans l’obligation de suivre à la lettre les consignes du ministère de la Santé pour mettre fin, le plus vite possible, à cette pandémie mondiale.
Comment se passe votre quotidien durant cette période ?
Comme tout le monde, je suis soumis au confinement total. Je passe mon temps chez moi à la maison avec mes enfants et ma femme. Je ne sors que pour faire des achats. C’est vrai qu’on s’ennuie un peu puisqu’on n’a pas l’habitude de rester beaucoup de temps à la maison, mais c’est le seul moyen pour se protéger et protéger la vie des autres.
Donc, vous respectez le confinement…
Comme je viens de dire, je suis confiné et je ne sors que pour faire les courses. Je ne dépasse pas un quart d’heure dehors. D’ailleurs, même mes parents, je ne les ai pas vus depuis le début de confinement pour les protéger. J’ai chargé mon petit frère de veiller sur eux.
Comment faites-vous pour vous entraîner ?
Je ne vous cache pas que je trouve beaucoup de difficultés de ce côté-là. Après la fermeture de toutes les structures, c’est difficile de trouver un terrain pour s’entraîner. Au début du confinement, je m’entraînais sur un stade chez nous et j’avais même engagé un entraîneur des gardiens pour appliquer mon programme. Malheureusement, le gardien du stade a reçu une instruction d’interdire l’accès, puisque d’autres joueurs m’ont emboîté le pas et venaient souvent s’y entraîner. Depuis, je galère et chaque jour je cherche un endroit où m’entraîner. L’entraînement du gardien de but est différent de celui du joueur. Il y a des exercices que je ne peux pas appliquer dans un autre lieu à part le stade. Même si ce n’est pas vraiment facile, je fais de mon mieux pour garder la forme physique.
La situation perdure, le prolongement de la trêve et le confinement sont inévitables ; que pensez-vous ?
Pour ne rien vous cacher, elle est difficile à gérer d’autant plus qu’aucune date de reprise n’est encore officiellement fixée. Au train où vont les choses, elle risque d’être prolongée. Nous avons maintenant un programme à suivre et nous essayons de l’appliquer strictement, malgré tous les aléas du travail individuel qui, faut-il le rappeler, ne peut aucunement remplacer le travail collectif. Mais je pense qu’il y a des priorités et la vie des gens et leur santé passent avant le football.
Ne craignez-vous pas que cet arrêt soit préjudiciable pour l’équipe ?
Cette période est difficile à gérer, mais on n’a pas d’autre choix que de faire avec. Je pense que nos vies passent au-dessus de tout. Il faut appliquer les consignes du staff technique et le programme qui nous a été soumis, pour éviter des mauvaises surprises à la reprise. En plus de ça, toutes les équipes sont dans la même situation, ce n’est pas uniquement la JSK ; donc, on n’a pas à s’inquiéter. Tout le monde connaîtra cette difficulté au moment de la reprise.
Mais la compétition risque de se terminer tard…
Que voulez-vous que je vous dise ? C’est le cas même dans les autres championnats et pas uniquement en Algérie. Nous n’allons pas nous précipiter ; il faut attendre pour voir ce qu’il sera décidé. Espérons seulement que cette situation sera dépassée le plus tôt possible. La vie des citoyens passe en priorité et on ne peut parler de reprise sans la disparition de ce virus.
On a laissé entendre que vous avez eu un contact d’un club saoudien, le confirmez-vous ?
Personnellement, je n’ai rien reçu, mais au niveau de la direction, je ne sais pas si les dirigeants ont reçu une offre ou pas. Dans ma tête, je suis à la JSK et je ne pense pqas à mon avenir. Je suis lié au club jusqu’à 2021 ; je pense que c’est encore très tôt de parler de mon avenir. Je ne manque de rien à la JSK ni encore à Tizi-Ouzou où je me sens très à l’aise. Je joue pour le club le plus titré d’Algérie et ça reste une fierté pour moi et ma famille.
Vous réalisez de bonnes prestations depuis le début de la saison, c’est quoi le secret ?
Il n’y a aucun secret. Je travaille sérieusement aux entraînements afin de garder ma forme et être à la hauteur pendant les matchs. Je travaille vraiment dur avec le coach Hamenad. J’ai beaucoup progressé avec lui. Je crois que je n’ai fait que mon travail sur le terrain et je continuerai à donner le meilleur pour être à la hauteur de la confiance placée en moi.
C’est quoi votre objectif personnel ?
Je continuerai à travailler d’arrache-pied afin de progresser davantage et aider mon équipe à réaliser ses objectifs cette saison. Mon souhait est de gagner un titre avec la JSK et pourquoi pas une place en équipe nationale. Je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin. Je vais travailler encore afin de m'améliorer.
Comment voyez-vous la suite du parcours et les chances de la JSK de remporter le titre ?
Nos chances demeurent toujours intactes et nous n’allons rien lâcher pour y arriver. Je sais que la mission ne sera facile sur tous les plans à cause de l’arrêt de la compétition et des entraînements collectifs, mais nous allons nous battre jusqu’au dernier moment pour gagner le titre ou terminer à la 2e place. Il reste encore 8 journées, donc 24 points en jeu. On doit gagner tous nos matchs à domicile et bien négocier nos déplacements pour atteindre notre objectif.
Un message au peuple algérien ?
Le pays traverse une situation très difficile. Nous devons être responsables et conscients à la fois. Il faut que les gens respectent les consignes barrières données pour éviter la propagation du virus. Je demande aussi à la population de rester à la maison et de ne sortir que par nécessité. C’est le meilleur moyen d’éviter d’empirer la situation. Si chacun de nous applique les consignes des spécialistes, la vie reprendra son cours. Je tiens en outre à présenter mes condoléances aux familles des victimes de ce virus, tout en priant Dieu pour le rétablissement des malades.
- H.