Sa réaction était attendue maintenant que la direction du MC Oran ne l’a pas épargné dans l’affaire Cavalli. Ahmed Belhadj, dont il s’agit, a pris le soin de contacter notre journal pour apporter sa version et dévoiler certains points mettant en cause l’actuel patron du club d’El-Hamri et ses collaborateurs.
«Moi, je ne comprends pas la raison ayant poussé la direction du club à mettre sur mon dos la responsabilité de ce dossier pourtant simple à régler. Pour rappel, nous avons engagé Cavalli en tant qu’entraîneur adjoint faute de résiliation avec Omar Belatoui, nous l’avons engagé pour un contrat d’une durée de quatre mois. Quelques semaines après, le technicien français a quitté son poste en raison d’une terrible tension due aux mauvais résultats conduisant l’équipe à flirter avec la zone rouge comme vous le savez.»
«CEO et Gherbi ont manigancé contre moi»
«Sauf qu’il a abandonné son poste et l’équipe malgré trois mises en demeure, il n’a pas osé nous répondre. Et c’est pourquoi nous avons sollicité le concours de Tahar (Ndlr, Chérif El-Ouazzani) pour qui la mission était difficile. Il était le premier que j’ai contacté mais il a refusé la mission. Puis des gens que je remercie au passage m’ont conseillé Nadir Leknaoui que j’ai immédiatement engagé et qui a réussi le challenge, assurant un parcours très positif permettant à l’équipe d’assurer le maintien avant la dernière journée du championnat de la saison passée, c'est-à-dire contre l’USMA à Bologhine où le public algérois s’apprêtait à fêter le titre en cas de victoire. Il m’a promis de ne perdre aucun match, ça a été réussi et c’est tout en son honneur. Et dire qu’on m’a reproché d’accueillir Leknaoui et l’équipe de Biskra le jour de leur arrivée à Oran. Ils ont oublié ce que ce coach a fait pour le Mouloudia. Et d’ailleurs, personne n’a pensé le remercier alors qu’il était resté deux jours à Oran. Ni le wali ni Gherbi, l’ancien directeur de la DJS, qui a été pour beaucoup dans les problèmes qu’a connus le club avec Tahar. Les deux, lui et Tahar, ont manigancé des tas de choses contre moi. Ils ont été derrière la marche l’année passée.»
«Pourtant, Radjaâ affirme avoir reçu les documents»
Interrogé pour en savoir un peu plus sur les accusations de CEO selon lesquelles aucun document ne lui a été remis concernant le dossier du technicien français, Baba a répondu. «C’est faux, nous avons remis les documents qu’il faut, c'est-à-dire deux décharges attestant du paiement de deux mensualités et plus précisément les trois mises en demeure adressées à Cavalli. D’ailleurs, j’ai appris que Radjaâ a reconnu les faits. Donc, les choses sont claires à mon avis parce que Tahar prétend n’avoir reçu aucun document. D’ailleurs, je tiens à dire à Tahar, quand Medouar t’a appelé pour récupérer un chèque de 500 millions, tu n’as pas hésité à t’y rendre avec Benmimoun mais pour le dossier de Cavalli, tu as préféré attendre la sanction de la FIFA pour me faire porter le chapeau. Pour faire deux mises au vert en déplacement ou à domicile vous savez le faire mais pas pour défendre les intérêts de l’équipe ou du Mouloudia.»
«Je ne dois de l’argent à aucun joueur»
Dans la foulée, Baba a insisté pour revenir sur le cas de Rachid Ferahi et Adel Lakhdari : «Je persiste à le dire, je ne dois de l’argent à aucun joueur sauf à quatre qui on des chèques mais je ne vais pas tarder à honorer mes engagements. Pour Ferahi, il a joué avec nous pendant deux ans, puis il est parti à El-Eulma après avoir déposé son contrat à la CRL. Il a obtenu gain de cause pour un montant de 474 millions de centimes, j’ai confié à Medouar un chèque bancaire pour s’acquitter de la dette, je le faisais pour récupérer les licences des nouveaux joueurs. Idem pour Lakhdari qui avait encaissé 6 mois avant de se plaindre à son tour. Il a pris 455 millions puis il a bénéficié d’une libération pour signer à Biskra. Je ne lui dois rien.»
«Ils me rendront des comptes»
Baba accompagné de son avocat a insisté pour rappeler son statut au sein de la SSPA-MC Oran : «Je me demande de quel droit ces gens qui sont au club prennent des décisions et se permettent de traiter des affaires sans la moindre compétence et faire des déclarations. Ils me rendront des comptes parce que je suis le président du club, le registre de commerce porte mon nom, je suis majoritaire et je ne veux pas trop m’étaler dessus. Seulement, ces gens, je ne veux pas les affronter devant la justice maintenant, mais viendra le temps et je le ferai. Parce qu’ils pensent que c’est facile pour eux de vouloir tromper les supporters.»
«Où sont les 18 milliards ?»
L’ancien président du Mouloudia d’Oran a insisté pour s’interroger sur le sort de l’argent alloué au club sous la coupe de CEO. «Je demanderai des comptes parce qu’il y a des milliards qui ont été virés au club, il y a eu au moins 22 milliards de recette. On suppose que le montant des salaires versés aux joueurs atteint quatre milliards de centimes tout en sachant que les frais du stage ont été payés par la DJS. Alors où sont partis les autres milliards ? Il y a 18 milliards à peu près. Viendra le jour des comptes comme cette opération vous permettant d’ouvrir un compte bancaire alors que vous n’avez pas le droit de le faire. Je laisse le temps faire, grâce à Dieu l’équipe se porte bien, je lui souhaite beaucoup de succès en espérant un dénouement avec cette crise sanitaire.»
«Mon bilan ? Ils refusent de payer le commissaire aux comptes»
Interrogé pour répondre à la question concernant le bilan de sa gestion, notre interlocuteur a ainsi rétorqué : «Mon bilan ? Il est chez le commissaire aux comptes mais ils ne veulent pas payer pour le récupérer. Ils attendent que je le fasse, ce n’est pas à moi de le faire.»
- M. A.