Invité sur le plateau de l’émission 3^e mi-temps de la télévision nationale, Cherif Mellal, le président de la JSK, a reconnu devant des millions de téléspectateurs que son club fait face à une grave crise financière.

Il a ouvertement dit qu’il attend l’argent des sponsors, de la qualification à la phase des poules et des droits TV pour payer ses joueurs, avant de préconiser qu’en raison des problèmes financiers auxquels ils sont confrontés la plupart des clubs, il faudra revenir à l’amateurisme, ignorant sans nul doute que le professionnalisme a été instauré sur recommandation de la FIFA. Le président Mellal s’est aussi exprimé sur l’affaire de l’enregistrement partagé sur les réseaux sociaux, dans lequel le président de l’ESS Fahd Halfaïa parle de truquage de match. Le président de la JSK s’est abstenu de porter le moindre jugement sur le président sétifien, sous prétexte qu’il devra attendre les résultats de l’enquête avant de dire quoi que ce soit sur cette affaire. Le président Mellal a confirmé aussi, lors de son passage, le maintien de Zelfani à son poste à la fin de l’exercice en expliquant qu’il est satisfait de son travail. Il a éludé, en revanche, la question relative à la prolongation de Saâdou et Belaïli en déclarant que c’est l’entraîneur qui décidera du sort des fins de contrat. Ce qui a attiré aussi l’attention, c’est sa promesse de gagner la Champions League africaine dans deux ans. Enfin, il a lancé un appel en direction du président de la République et les pouvoirs publics pour venir en aide aux clubs de football.

Youcef T.

 

Problème d’argent

«Je n’ai pas pu payer les joueurs, car on est confronté à une grave crise financière»

Le président Mellal a reconnu, lors de son passage à la télévision, que la JSK est confrontée à une grave crise financière. Ce qu’il ne lui a pas permis de régulariser la situation financière de ses joueurs. Ces derniers attendent leur argent depuis plus de 6 mois, mais le président Mellal rejette la responsabilité de la non-régularisation de la situation financière de ses joueurs sur les sponsors et la CAF en expliquant que les premiers n’ont pas respecté les conventions qu’ils ont signées avec le club, alors que la CAF n’a toujours pas débloqué les 450 000 euros qu’elle doit à la JSK après sa qualification à la phase des poules. «Le seul problème qu’on a à la JSK est d’ordre financier. D’ailleurs, je n’ai pas pu payer les joueurs, car on est confrontés à une grave crise financière. Je crois que tous les clubs ont des problèmes d’argent. Si les sponsors avaient respecté les conventions les liant au club, on aurait payé les joueurs à temps. Malheureusement, Cosider et les autres sponsors n’ont pas tenu leurs engagements. Ce ne sont pas des entreprises professionnelles. On attend aussi les 450.000 de la CAF depuis deux mois, mais on n’a rien perçu pour le moment, sans oublier l’argent des droits TV», a affirmé le président Mellal.

 

«On doit revenir à l’amateurisme, car on n’a pas les moyens pour être des clubs professionnels»

Après avoir promis monts et merveilles lors de la reprise du club, le président Mellal a surpris tout le monde, particulièrement les supporters de la JSK en déclarant qu’au vu de la crise financière qui secoue certains clubs, la solution réside dans le retour à l’amateurisme. «On ne doit pas se voiler la face, on ne peut pas continuer dans le professionnalisme. On doit revenir à l’amateurisme, car il est impossible de continuer à gérer nos clubs de cette manière. L’ancien Premier ministre avait déclaré que les frais des déplacements des équipes qui participent aux compétitions continentales seront pris en charge par l’Etat, mais on n’a rien vu venir. Il faut redémarrer le professionnalisme sur de bonnes bases», a-t-il indiqué.

 

«Le président de la République doit intervenir car les dettes des impôts sont de 80 à 100 milliards»

Si lors de la reprise du club, le président Mellal avait promis qu’il mettra la JSK à l’abri de tout besoin, deux ans après, il avoue qu’il attend l’argent des sponsors, de la CAF et des droits TV pour payer ses joueurs. Le président de la JSK a même lancé un appel en direction du président de la République et des pouvoirs publics pour venir en aide aux clubs. «Les dettes des impôts sont de 80 à 100 milliards de centimes. Les clubs ne payent pas les impôts depuis 10 ans ; c’est pour cela que je lance un appel au président de la République et aux pouvoirs publics pour intervenir afin d’aider les clubs.»

Youcef T.

 

Affaire de l’enregistrement de Halfaïa

«Je condamne, et des décisions doivent être prises»

Interrogé sur l’enregistrement audio du président de l’ESS Fahd Halfaïa, qui circule ces derniers jours sur les réseaux sociaux et dans lequel il parle de trucage de match avec un agent de joueurs, Nassim Saâdaoui en l’occurrence, le président Mellal préfère attendre les résultats de l’enquête avant de se prononcer sur cette affaire. «Il faudra attendre les résultats de l’enquête, surtout que le président Halfaïa nie l’authenticité de l’enregistrement. S’il s’avère que l’enregistrement est authentique, des décisions doivent être prises. Je condamne, il faut bannir la corruption de notre football», a-t-il dit.

 

«Depuis ma venue, je ne cesse de dénoncer la corruption»

En évoquant l’affaire de l’enregistrement audio du président de l’ESS, le président Mellal n’a pas raté l’occasion de rappeler qu’il a toujours dénoncé la corruption. «Depuis que j’ai pris le club en main, je n’arrête pas de dénoncer la corruption. J’ai été déjà confronté à une affaire d’enregistrement avec l’ancien responsable du CSC ; lorsque j’avais mis en ligne cet enregistrement, on m’avait sanctionné. J’avais fauté en parlant de motivation financière, car je ne savais pas que c’était interdit, mais j’avais accepté la sanction. Il faudra aussi des enquêtes sur les arbitres, car certains influent sur les résultats comme celui qui nous a privés de 2 buts valables face à l’ASAM en coupe d’Algérie.», a rappelé le président Mellal.

 

«Il n’y avait aucune enquête concernant le match CSC-USMA»

Le président Mellal a profité aussi de l’occasion pour rappeler que malgré tous les soupçons qui pesaient sur le résultat du match CSC-USMA, aucune enquête n’a été diligentée. «Il n’y avait aucune enquête concernant le match CSC-USMA et ce, malgré tout ce qui s’était passé», a-t-il regretté.

Youcef T.