Comme prévu, l’agent de joueurs Nassim Saadaoui s’est rendu jeudi au siège de la CD ; il a comparu en tant que témoin dans l’affaire de l’enregistrement téléphonique. Devant un parterre de journalistes, Saadaoui est entré au siège d’El Hamma avant de quitter les lieux après 3 heures d’interrogatoire, le temps pour lui d’apporter son témoignage et quelques éléments nouveaux à ce dossier.

C’est ainsi que l’intermédiaire le plus célèbre ces derniers jours aurait présenté des enregistrements nouveaux, contenant des conversations téléphoniques entre lui et le président Helfaïa à propos des matches face au et l’USB et le CABBA histoire de prouver que Helfaäia est bien ce que tout le monde pense de lui. Cela a amené la commission de discipline à décider de laisser le dossier disciplinaire ouvert pour complément d'informations et procéder à la convocation de Benaïssa Abdellah, président de l’US Biskra, pour ce dimanche à 11h devant la CD, ainsi que le boss du CABBA le même jour à midi au même endroit.

Chaude confrontation lundi

La CD a élargi son champ d’enquête, mais comme il y a eu du nouveau et il y en aura ce dimanche. Elle a envoyé des convocations aux deux principaux accusés, à savoir Halfaia et Saadaoui attendus devant la commission de discipline le lundi 1er juin 2020 à 11h ; ce qui promet d’être explosif. D’autres révélations pourraient être faites et cela pourrait amener la CD à prendre des décisions. Medouar a déclaré hier que la CD sera appelée à trancher mardi ou mercredi prochain, sans pour autant écarter la possibilité que le dossier reste ouvert, vu que l’affaire cache d’autres secrets qui vont être révélés au fur et a mesure que l’enquête progresse. A noter que l’affaire continue son cours au niveau de la Police nationalec. Après la plainte déposée par Halfaïa, la justice va, elle aussi, s’attaquer au dossier en attendant que la FAF le prenne en charge une fois son département Intégrité installé.

Medouar banalise le scandale et défend Saâdaoui

Invité hier à la radio, l’intervention du président de la LFP Abdelkrim Medouar, qui devait mettre la lumière sur l’affaire du document sonore, après que la comparution des deux accusés au niveau de la CD a été un échec total pour le patron de la Ligue. Medouar s’est retrouvé en train de jouer le rôle de l’avocat de l’agent de joueurs Nassim Saadaoui, le tout en tenant des propos aussi bien contradictoires que louches. Il a d’abord décrit les proportions prises par cette affaire comme un acte engendré par le vide dû au confinement, avant de défendre le proprio du célèbre salon chicha de Dely Brahim, éloignant le cliché de ‘’monstre’’ que veulent lui coller les gens. A vrai dire, en enchaînant 2 heures d’intervention radio, Medouar disait tout et n’importe quoi ; sans peut-être le sentir, il a pris position en étant sur la défensive comme s’il avait des choses à se reprocher, notamment lorsque le dossier Merouani a été cité. Un dossier qui implique l’ASO, le club cher à Medouar. Certains bruits de couloir ont lié la présence du nom de l’agent dans le contrat signé par le joueur avec le MCA avec le boss de la LFP, mais ce dernier a évité d’en parler, préférant braquer les regards sur le club et le joueur. Il a rejeté aussi la responsabilité de la présence de Saadaoui à l’AG de la LFP ; une affaire qui avait étonné plus d’un, préférant mettre la balle dans le camp de la FAF, seule partie responsable de la gestion du CTN, lieu du déroulement des travaux. Medouar a aussi évoqué les probables sanctions, préférant accabler Halfaïa malgré l’implication de son club dans cette corruption. Ce qui ne correspond en aucun cas au code disciplinaire et aux textes de la FIFA.

Saadaoui protecteur jusqu’au bout

Pour ce qui est de Saâdaoui, ce dernier a choisi de parler d’abord à sa sortie du siège de la LFP, où il a affirmé que l’enregistrement n’est pas ‘’monté de toutes pièces’’, comme a essayé de nous le faire comprendre Halfaia. Il a ensuite accordé d’autres interviews dont une sur le compte d’un journaliste de beIn Sport sur Facebook, où il a nié avoir remis l’enregistrement à la LFP et à la FAF précédemment, avant de dire que ses relations avec Zetchi se résument à l’époque de sa présidence du PAC, lorsqu’il s’occupait de ses joueurs et de leurs transferts, pour ensuite démentir tout contact entre eux au moins durant les trois derniers mois. Une attitude protectrice que certains trouvent suspecte, mais cela va-t-il durer longtemps, surtout que des échos nous ont fait savoir que l’intéressé a promis de gérer ces enquêtes, tout en reconnaissant qu’il risque de tout déballer s’il se trouve en danger. Les choses sont en train de s’accélérer et, d’ici mardi, d’autres faits pourraient intervenir, en attendant de savoir quand la justice ouvrira les auditions et à quoi ressemblera le travail du département Intégrité de la commission de l’éthique de la FAF qui n’est pas encore opérationnelle.

1. M. A.