La direction du club d’El-Hamri semble parvenir à gagner la bataille du paiement des joueurs avec la proposition de baisser trois mois de leur salaire initial.
Depuis dimanche, les dirigeants ont réussi à convaincre quinze d’entre eux de céder pour la plupart près de la moitié de leur salaire porté sur le contrat. Il est vrai, pour la majorité le salaire ne dépasse pas le seuil d’un million de dinars. Le point qui a certainement facilité la mission aux responsables du MC Oran, c’est en joignant l’idée de solidarité avec le club dans cette impasse financière. D’après nos informations, les éléments concernés sont Legraâ, Guitarni, Hamidi, Ezzemani, Motrani, Benamara, Guertil, Boutiche Benhamou, Abdelhafid, Freifer, Chaouti, Fourloul, Bendjelloul et Hammadi. Grâce à cette opération, la trésorerie du club des Rouge et Blanc serait sur le point de grignoter quelques millions de dinars par rapport à la réduction de 50 % de trois mois. «Les joueurs se sont montrés compréhensifs vis-à-vis de la situation actuelle que vit le club ; ils ont accepté une baisse significative de leur salaire des mois d’octobre, novembre et décembre de l’année dernière», souligne-t-on dans les rangs de la direction.
Nadji a dit oui, Mesmoudi se donne du temps
Reste le cas des gros salaires qui pourraient pousser les dirigeants et leur patron à user d’un langage plus que convaincant pour avoir leur accord. Ils sont 8 sur la liste du groupe dont 6 en fin de contrat ; il s’agit en effet de Nadji, Mansouri, Heriet, Sebbah, Litim, Maazouzi, Mekkaoui et Mesmoudi. D’après une source proche de la direction, le premier nommé aurait accepté en l’affirmant dans un entretien téléphonique avec un des dirigeants. Le dernier nommé, toujours selon la même source, n’a pas répondu à l’appel de la direction. L’impossibilité de le joindre au téléphone empêche l’exactitude de la donne, sauf qu’à l’heure de la rédaction de ces colonnes, il n’a pas répondu à la demande de son employeur.
L. M. A.
Benhamou : «Il fallait faire un geste envers le club»
L’attaquant Mahi Benhamou assure quant à l'importance de reprendre les entraînements collectifs et la compétition officielle.
Vous faites partie des premiers joueurs ayant accepté de revoir à la baisse leur salaire ; dans quelles conditions ont eu lieu les négociations avec les dirigeants ?
Effectivement, j’ai répondu à l’appel de la direction quand on m’a appelé pour cette histoire de salaire. Bien évidemment, on est passé à la table des négociations concernant une baisse de salaire. J’ai dit oui parce qu’il fallait aider le club qui manque de moyens financiers.
Vous avez fait quel genre de concessions ?
On m’a demandé de diminuer mon salaire de 50%. Ils ont parlé de la crise financière dont souffre le club depuis quelques mois. D’après eux, la diminution concerne trois mois seulement ; il s’agit des mois d’octobre novembre et décembre. Après, les autres mois en instance ne sont pas concernés par cette baisse.
Donc, vous avez pris l’équivalent d’un mois et demi ?
Tout à fait, avec cette baisse, on m’a donné trois mois de salaire. C’est par rapport à la situation que vit le Mouloudia, on n’y peut vraiment rien, mais il faut donner l’exemple. Vu la situation difficile due à la pandémie, je pense qu’il est de mon devoir de ne pas rester indifférent. Je pense que ça aurait été injuste de ne pas faire un geste pour le club. Cela dit, Je l’ai fait avec fierté tout simplement.
Les instances sont pour la reprise de la compétition, quel est votre avis personnel ?
C’est une bonne chose, à mon avis. Je suis pour la reprise du championnat. C’est bien de jouer même s’il faut rester quelques mois sans le faire. On veut terminer notre parcours à la meilleure place possible. On veut finir ce que nous avons commencé en toute beauté. Nous avons besoin de gagner des matches pour recoller en haut du classement et titiller le podium.
Vous y croyez ?
Vous savez, tout est possible, il faut juste grignoter beaucoup de points et essayer d’aligner quelques victoires pour espérer retrouver les places du podium.
Pensez-vous que l’équipe sera au top avec des joueurs en manque de préparation ?
C’est vrai, ce n’est guère évident, mais toutes les équipes sont dans la même situation. Le confinement a touché tout le monde, même les grandes équipes du monde. Il suffit juste de reprendre les entraînements collectifs afin de retrouver le rythme de la compétition. Cheikh Chérif El-Ouezzani nous a demandé de ne pas perdre la forme physique ; c’est ce que nous avons fait depuis le début de ce confinement en mars dernier.
Sur le plan personnel, vous avez laissé une très bonne impression les derniers matches ; l’arrêt de la compétition vous a desservi…
Hélas, j’étais sur une bonne lancée. C’est bien dommage, mais la santé des êtres humains passe avant toute autre considération. J’espère qu’on pourra retrouver l’ambiance des entraînements en groupe et l’ambiance de la compétition le plus tôt possible.
Qu’avez-vous à dire aux supporters ?
Pour nos supporters, j’ai hâte de les retrouver, leur ambiance me manque, nous sommes restés sur une défaite amère à Bologhine contre l’USMA (ndlr, 4-1). En tout cas, on promet de rectifier le tir et de reprendre la compétition en force afin de finir le championnat sur une très bonne note.
L. M. A.