Le premier responsable de la barre technique algéroise a accordé une interview à nos confrères d’El Bilad TV. L’occasion pour lui de revenir sur de nombreux dossiers, notamment le sacre en championnat, son aventure à la JSK et le CABBA, mais aussi Mahrez et Benarbia. Morceaux choisis.
Maintenant que le Chabab est champion d’Algérie, les esprits se sont apaisés. Le coach français est le plus heureux puisqu’il est parvenu enfin à entrer dans l’histoire du championnat en glanant son tout premier titre. D’aucuns diront que la saison n’a pas été à son terme et que le coach n’est pas allé au bout, mais lui aussi le sait ; il aurait, bien entendu, aimé finir la saison sportive pour que le sacre ait beaucoup plus de saveur. Cependant, il ne fait pas la fine bouche et savoure comme il se doit ce titre de champion d’Algérie : «Je pense que ça a été une belle saison pour nous. Après, c’est vrai, elle n’a pas été à son terme ; on aurait aimé aller jusqu’au bout de l’aventure. Malheureusement, on sait tous que cette décision a été prise par rapport à des raisons que tout le monde connaît. Cependant, en ce qui me concerne, j’aurais vraiment aimé terminer la saison ; je pense que c’est également le cas de mes joueurs. Il y a eu cette décision et on n’y peut rien. Maintenant, le plus simple est passé, le plus dur arrive pour nous.»
«Les joueurs ont rapidement assimilé ma méthode»
A son arrivée, Dumas n’a pas eu le temps de bien connaître son groupe puisqu’il avait directement rejoint la Tunisie. Cependant, il a pris le temps de beaucoup discuter avec ses capés pour leur expliquer sa vision et ces derniers ont apparemment vite compris : «J’ai ma propre méthode de travail ; sans vouloir critiquer ceux qui étaient là avant moi, je me devais de me réunir avec les joueurs, notamment les cadres pour essayer de comprendre ce qui n’allait pas. J’avais une vision qui n’est pas celle du terrain seulement. J’ai parlé aux joueurs et je leur ai fait comprendre que lorsque j’avais affronté le CRB avec le CABBA, j’avais compris qu’il y avait de la qualité dans cette équipe et qu’elle allait bel et bien se battre pour être en haut du tableau. Je pense qu’on a bien préparé l’équipe et qu’on a passé un message de respect. On n’a eu aucun problème avec les joueurs, cela nous a permis d’avancer. Pour ma part, arriver dans une équipe déjà leader était plus difficile que prendre une formation qui était 5e par exemple. On devait gérer la pression et faire le meilleur travail possible. J’ai accepté cette mission et je n’ai pas eu peur. Pour les joueurs, je pense qu’ils ont rapidement compris mon mode de fonctionnement.»
«Je n’ai pas de préférence, tous mes éléments sont importants»
Interrogé sur un joueur qu’il affectionne en particulier dans l’équipe, le coach a rapidement fait comprendre : «Pour moi, Il n’y a pas de préférence parmi les joueurs. Ils sont tous importants à mes yeux. Ce qui change, par contre, ce sont les personnalités. On peut compter sur des joueurs d’expérience qui prennent leurs responsabilités sur le terrain et le plus normalement du monde. Si je pouvais avoir 11 leaders sur le terrain, ça aurait été magnifique, mais ce n’est pas le cas. Il n’empêche que tout le monde est important ; en ma qualité de coach, j’essaye de donner la chance à tout le monde.»
«La reprise ? On attend les dates»
Maintenant que la saison est terminée, le premier responsable de la barre technique algéroise attend de connaître la date de reprise pour pouvoir directement passer à l’action concernant la préparation de la nouvelle saison sportive : «Il y a plus de 32 entraîneurs, si l’on compte les divisions inférieures, et chacun d’eux peut faire une proposition. Le problème, c’est que ce n’est pas uniquement la FAF qui décide, il y a le gouvernement également, et c’est en fonction de l’évolution de la pandémie. Pour ma part, j’attends seulement la date de reprise pour lancer mon plan d’action. J’ai besoin de 8 semaines de préparation. Je trouve que le changement de compétition est une bonne chose, mais ça va rallonger la saison ; il faudra tout prendre en compte avec la Ligue des champions, la Coupe d’Algérie. On peut faire deux matchs par semaine.»
«Je préfère me préparer en Algérie»
Le Chabab étudie plusieurs pistes pour faire sa préparation. La possibilité de faire un stage à l’étranger est bien présente même si, pour l’heure, rien n’est clair concernant la possible réouverture des frontières. Pour le coach, le mieux serait de faire le stage au pays pour ne prendre aucun risque : «Si on se déplace à l’étranger, il y a des risques. Est-ce que les employés sont toujours à l’hôtel ? On ne le sait pas. Pour cela, je préfère me préparer ici en Algérie. Le mieux pour nous serait de faire notre protocole sanitaire et de nous préparer au pays.»
«Pourquoi j’ai choisi le CRB»
Revenant sur son arrivée au sein de la formation algéroise, le coach a assuré que le paramètre de stabilité avait beaucoup compté : «Il faut savoir que j’ai reçu une proposition du MCA et du CRB. J’ai rencontré les dirigeants du CRB qui m’ont parlé de leurs ambitions, et ce fut très important. Pour le MCA, j’ai senti qu’il y avait de la pression, surtout que l’équipe était en difficulté. Ce que je cherchais, c’était la stabilité, et je pense que le CRB m’a offert cela.»
«A la JSK, je suis parti de rien pour finir en Ligue des champions»
Questionné sur son aventure à la JSK, le coach a été très clair ; pour lui, il a atteint les objectifs : «A la JSK, je devais partir de très loin. Il faut savoir que le club est parti de rien du tout et jouait systématiquement le maintien à chaque saison. Je cherchais à créer un équilibre et éviter de jouer la relégation. Je devais également faire progresser les jeunes. On a commencé à appliquer le plan ; au final, on a réussi à accrocher une place en Ligue des champions. Ce fut largement mérité car les joueurs ont fourni beaucoup d’efforts. Ce fut une très belle saison.»
«Mellal aurait pu me dire merci et j’aurais compris»
La fin de l’aventure kabyle a été compliquée pour Dumas puisque le président Mellal a fini par le limoger. Mais le Français aurait voulu que ça se passe autrement : «A la fin, j’étais avec un président qui a fait ce qu’il voulait. Il pouvait mettre fin à mes fonctions, mais je ne pense pas avoir fait quelque chose qui nuise à l’équipe. Il aurait pu me remercier, j’aurais compris. Ce n’est pas la fin du monde. Après, je suis parti à Bordj. Tout a bien commencé, mais la suite a pris des tournures compliquées. J’ai laissé mes salaires et je suis parti.»
I. Z.