Amar Bourdim est décidé à attaquer la nouvelle saison en force. Avant l’arrêt du championnat, tout le monde pensait qu’il allait casser la baraque. Cependant, il ne décolère pas, il bosse durement pour rester dans la continuité et réaliser de belles choses. Il veut une place avec les Verts et compte tout faire pour y arriver, tout en espérant gagner des titres avec le Mouloudia d’Alger pour accueillir comme il se doit le centenaire du Doyen.
La préparation de la prochaine saison avance-t-elle comme souhaité ?
Comme vous le savez, un arrêt de six mois n’est pas facile à gérer. On a commencé notre préparation avec l’ex-préparateur physique qui nous a aidés à commencer petit à petit le travail. Avec le nouveau, on souffre beaucoup mais on sait que c’est un mal pour un bien. On a augmenté la charge de travail et comme vous le voyez, on est passé à trois séances par jour ; on est sur la bonne voie.
Avant de rempiler, il s’est dit beaucoup de choses avec les Niçois ou les Sétifiens ; expliquez-nous ce qui s’est passé vraiment…
Sincèrement, si j’avais des contacts sérieux en Europe, pensez-vous que j’aurais refusé ? Bien sûr que non, chaque joueur veut vivre l’aventure européenne ; je sais que si j’étais parti, les fans m’auraient tous souhaité bonne chance. En ce qui concerne le contact avec Nice, j’ai discuté avec des proches du directeur technique niçois, mais rien d’officiel. Pour ce qui est de l’ESS, j’ai certes rencontré Halfaïa car c’est un ami qui est sorti de prison. Je l’avais rencontré avec Hichem (Nekkache) dans son showroom. Donc voilà, il n’y a rien concernant l’ESS, mais juste par amitié. Arab a déclaré que je l’ai rencontré ; et bien non, je n’ai pas parlé avec lui, je ne l’ai ni rencontré ni arrêté la somme pour signer. J’ai des contacts certes, mais j’ai donné ma priorité au MCA.
Qu’est-ce qui vous a poussé à rempiler ?
La vérité, c’est que je ressens que j’ai une dette envers ce club et ses fans. Un sentiment qu’il faut accomplir quelque chose pour ensuite partir. Cela ne peut se faire qu’en gagnant des titres. Il y a aussi le fait que je suis un joueur qui prône la stabilité ; donc, c’est pour cela que je suis resté.
Pourtant, il s’est dit que vous vouliez plus d’argent…
Si je mettais l’argent en première position, j’aurais signé ailleurs avec un salaire meilleur que celui que je touche au MCA. Non, je suis un joueur qui veut rester stable et je veux participer au centenaire du MCA en réalisant une belle saison. Je veux maintenir la cadence, car j’ai retrouvé confiance et je vais tout faire pour rester dans la continuité des performances que j’ai assurées avant l’arrêt du championnat.
Justement, après un passage difficile, Bourdim renaît de ses centres, quel a été le déclic ?
La fraîcheur et la confiance que j’ai retrouvées avec le coach Neghiz qui m’a fait confiance. D’ailleurs, avant de rempiler, il m’a appelé et m’a dit que je n’avais pas où aller, car il y a un centenaire à bien accueillir ; il voulait que cela se fasse avec moi à ses côtés. C’est un entraîneur avec lequel je m’entends bien ; quand je le regarde, je sais ce qu’il attend de moi et je sais ce que je dois faire. Ceci dit, je ne dois pas oublier aussi Mekhazni ; d’ailleurs à l’occasion je lui souhaite à lui et à son papa un prompt rétablissement, car ils ont chopé la Covid-19. Mekhazni m’a aidé à retrouver mes sensations et cette confiance que j’avais perdues au fil du temps.
Une confiance perdue à cause de Casoni, n’est-ce pas ?
Quand j’ai quitté la Saoura pour endosser le maillot du MCA, les fans m’ont accueilli magistralement. Malheureusement, à mon arrivée, il y avait plein de problèmes avec une élimination en Coupe d’Afrique et une défaite la même semaine contre l’ESS. C’était dur à supporter et à digérer. Mon souci c’était Casoni, oui. D’ailleurs, il a avoué que le seul joueur auquel il n’a pas donné assez de chance, ce fut moi. Casoni ne m’a pas fait d’emblée confiance. Pourtant, quand je suis venu au MCA, j’avais beaucoup d’ambitions comme assurer une place chez les Verts. Alors que Casoni m’a bloqué, et cela m’a fait perdre un temps précieux. En tout cas, il n’avait pas la conscience tranquille. Pourtant, à l’époque, j’ai eu des contacts du Golfe et même en Ligue 2 française, mais j’ai choisi le MCA pour jouer la LDC et passer en équipe nationale.
C’est lors du fameux derby contre les Usmistes que Bourdim a retrouvé son savoir-faire, n’est-ce pas ?
N’importe quel joueur veut disputer le derby contre l’USMA ; j’ai eu des occasions à maintes reprises, mais je n’ai pas su en profiter. Mais avec Mekhazni qui a su me redonner confiance, j’ai assuré un bon match. Par la suite, j’ai enchaîné, car Neghiz lui aussi m’a aidé à garder le rythme. Ce derby m’a aussi permis de renouer avec les fans ; cela m’a beaucoup aidé à avoir confiance en moi.
C’est la saison du centenaire du Doyen, vous croyez-vous capable d’honorer ce grand événement national ?
En tant que joueur, on ne va pas se prendre la tête par tout ce qui se dit en dehors du terrain, car pour le centenaire, il y a des gens qui sont en train de le préparer. Nous, on doit songer à travailler sans relâche et faire tout ce qu’il faut pour gagner des titres. C’est comme ça qu’on va marquer le centenaire en lettres d’or si l’on parvient à assurer des consécrations. Pour y arriver, il faut mettre la main dans la main. Ceci dit, il ne faut pas oublier que le début sera difficile, car après six mois d’arrêt, ce n’est pas évident de reprendre, mais avec le travail continu, l’union sacrée, la solidarité et la rage de réussir, on fera tout pour réaliser une belle saison qui sera à la hauteur des attentes. Tout en assurant haut la main dans ce virage difficile. On aurait aimé offrir un titre à notre public si le championnat avait continué. Je sais que j’aurais pu marquer 2 à 3 buts et participer à la consécration.
Vous parlez de pression et de confiance retrouvée, mais ne pensez-vous pas que tout cela se rapporte au numéro 10 que vous portez ?
D’abord, je n’ai pas demandé à hériter de ce numéro 10. Certes, à la Saoura, je portais ce numéro, mais quand je suis venu au MCA, je n’ai rien demandé. Je sais que ce numéro est très important pour les Chnaoua. Quand je suis venu, j’ai eu des problèmes avec Casoni ; aujourd’hui avec Neghiz, que je connais bien puisque j’ai bossé avec lui à la JSS et on a fini second au championnat, ce qui nous a permis de jouer la LDC, on va se serrer les coudes et travailler sans relâche pour réussir le pari.
Pensez-vous que le MCA a l’effectif de jouer sur tous les fronts ?
Je le pense très fort. Avec les nouveaux joueurs, on forme un effectif riche et capable de réussir le pari. On a 25 joueurs capables de jouer et on va tout faire pour s’imposer sur tous les fronts. En ce qui me concerne, aujourd’hui, je peux dire que je connais la maison et le Bourdim d’aujourd’hui n’est pas celui des dernières années. On va travailler à fond pour assurer de belles choses et attirer l’attention du sélectionneur pas juste sur moi, mais pourquoi ne pas voir 4 ou 5 joueurs disputer le CHAN ! Tout cela ne peut se faire qu’en unissant nos efforts en tirant tous dans le même sens.
- Z.