Covid-19, la nouvelle maladie des riches ?

Ce week-end, on jouera les matches de la 3e journée de la Ligue 1 professionnelle. Sans trop de soucis, les matches se déroulent dans un climat de sérénité. Les clubs commencent à retrouver leurs marques et surtout à s’habituer à la dure réalité de la vie dans des conditions sanitaires inédites dues au coronavirus.

Cette semaine, une nouveauté rendra la vie plus facile aux clubs, à savoir la reprise du trafic aérien à l’échelle nationale. Des clubs comme la JSS qui ont souffert le martyre  pourront désormais se déplacer plus facilement étant donné que, pour eux, les tests PCR ne semblent pas présenter de problèmes même s’il s’agit d’un club financièrement aisé. Une exception à signaler, car depuis le coup d’envoi de la préparation, et surtout du championnat, on a remarqué un fait assez étrange qui mérite d’être relevé, à savoir le nombre de tests positifs signalés au niveau des clubs qu’on appellera ‘’les clubs riches’’. 

Le paradoxe inexpliqué

Cette anomalie remonte au début de la préparation. Très vite, le CRB de Madar et l’USMA de Serport ont signalé des dizaines de cas positifs. Cela est intervenu quelques jours seulement après le début de la préparation. Pourtant, les deux clubs ont effectué dès le départ les tests qu’il fallait avant de se regrouper au niveau de leur établissement en affirmant respecter à la lettre le protocole sanitaire en vigueur. Mais malgré cela, les Rouge et Noir et les Belcourtois ont été pénalisés. Le CRB, qui a même trouvé du mal à placer des rencontres amicales de préparation, s’est présenté en finale de la Supercoupe quasiment sans jouer de rencontre avec un adversaire de niveau appréciable. Au même moment, les autres clubs ont poursuivi leur préparation. Ni l’ASAM, ni la JSMS, ni le WAT ou les 15 autres teams de cette Ligue1 à 20 clubs ne se sont plaints de la Covid. Tout s’est bien passé ; le constat est quasiment le même depuis le démarrage du championnat. Ce sont toujours les mêmes clubs qui signalent des cas ; des clubs qui ont une assez confortable manne financière et quelqu’un qui prend en charge les dépenses. 

Poches vides et bonne santé ?

Cette situation intrigue plus d’un, car ces clubs touchés chaque semaine affirment faire très attention et respectent ce protocole décidé par les autorités. Sont-ils moins rigoureux que les autres clubs ? Pas sûr. En tout cas, les interrogations sont nombreuses, mais il est utile de signaler que Bouzenad, Boukelkal et autres dirigeants des clubs visiblement épargnés se sont plaints plusieurs fois du coût élevé du test, affirmant ne pas pouvoir l’assurer. Cela a-t-il un lien avec la problématique soulevée et cette négativité étonnante de leurs tests ? Entre autres explications que certains connaisseurs avancent, ces clubs amoindris financièrement sont en train de jouer leurs matches sans effectuer le fameux test ; autrement dit, ils trichent pour jouer. Une accusation qui nous pousse à imaginer la falsification de documents, car la LFP a mis en place un dispositif de contrôle dans les stades. La FAF a même éliminé le commissaire sécurité cette année pour prendre en charge le nouveau manager qui prend en charge toutes les vérifications nécessaires à chaque match, que ce soit de la réserve ou des A. Comme on a pu le constater, chaque joueur présente le test PCR à ce dernier avant de fouler la pelouse. Seulement, personne ne sait vraiment si ces tests sont authentiques.

 Rébellion organisée 

Ce qui est sûr pour le moment, le CRB, l’USMA ou encore le NAHD sont les clubs les plus touchés par ce virus. Ce sont aussi ces 3 qui ont signé des conventions avec des cliniques privées qui leur fournissent ce service à temps et avant chaque rencontre. Ce qui nous amène à s’interroger si la commission médicale de la LFP prend le soin de vérifier ou d’exiger aux clubs la signature de ces conventions, car ça paraît comme la méthode la plus sûre pour pousser les clubs à faire réellement ce test et éviter que le virus ne se propage. Au même moment, du côté de la commission médicale de la FAF, c’est le silence total. Pis encore, on n’osera certainement pas contester une telle attitude, car les propos du Dr Damerdji vont dans ce même sens, c'est-à-dire laisser tomber ce test jugé exagéré et inadéquat avec la réalité du terrain. Le docteur de la FAF se base sur des statistiques La semaine passée, il a noté qu’environ 160 cas lui ont été signalés et s’est félicité de n’y avoir enregistré aucun cas Covid malade. Il a même fait valoir un des textes du ministère de la Santé qui interdisait ce test PCR aux personnes asymptomatiques. Pour lui, les joueurs sont en bonne santé, par conséquent, il leur suffit d’effectuer des tests antigéniques ou même sérologiques. Ce serait suffisant pour donner le feu vert et pouvoir jouer les rencontres.

Medouar et vaccin

Les choses ne sont pas près de changer, du moins pas dans l’immédiat, tant que les clubs ont les mêmes problèmes financiers qu’avant. Les clubs ‘’pauvres’’ vont esquiver ces tests un max’ de fois, tandis que les riches vont patienter et ne tarderont pas à se rebeller eux aussi. Il faut dire qu’avant le début du championnat, une lueur d’espoir leur a été donnée par Medouar qui leur annonçait des remises conséquentes allant jusqu’à 75% sur le prix du test, et ce, en ayant recours à l’argent des droits télé. Des sous encore bloqués et une démarche abandonnée comme plusieurs autres promesses non tenues. Il ne reste plus à espérer un coup de pouce de la science et l’arrivée annoncée du vaccin. Ce dernier apaisera la souffrance des clubs et les replongera dans la routine de tous les jours, celle de chercher l’argent pour payer les joueurs et permettre au championnat d’avancer. Les riches retrouveront leur suprématie et continueront à imposer leur loi.

  1. M. A.

 

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