En convalescence pour quelques jours
Bououkaz secoue la direction :
« Les gens qui sont là ne travaillent pas pour le club, ils travaillent pour leurs propres intérêts»
« Ça fait un mois que je demande les ballons»
« J'ai fait une grave erreur d'accepter de prendre l'équipe»
L’entraîneur Moez Bououkaz semble avoir constaté que le Mouloudia Club d’Oran n’a rien d’un club, ou presque et ce, depuis quelque temps. En voulant avoir des nouvelles de son état de santé, le technicien tunisien s’est permis, en effet, de se confier comme suit : « Pour ma santé, ça va mieux, le médecin m’a sommé de rester quelques jours à la maison. Bien évidemment, c’est Mecheri qui assure le relais. Mais toujours est-il que nous avons le problème du logement des joueurs qui n’ont pu venir hier à Oran pour l’entraînement de ce matin parce qu’on nous dit que l’hôtel Fantasia est complet », a-t-il indiqué ce mardi du bout du fil. Quand nous l’avons informé de la raison, l’ancien driver de l’ES Métlaoui a ainsi rétorqué : «Vous savez, l'état actuel des choses coûte beaucoup plus cher au club. Si au moins, ils avaient réglé les salaires, les joueurs auraient pu louer leur propre appartement, et d’une chose. Et de deux, avec les factures, un jour la direction de l'hôtel Fantasia va porter plainte pour être payée, puis les dirigeants vont laisser l'ardoise et partir, c'est ça qui me dérange. Les gens qui sont là ne travaillent pas pour le club , ils travaillent pour leurs propres intérêts. Je suis désolé de le dire, j'ai fait une grave erreur d'accepter de prendre l'équipe. J’ai fait l'erreur de n’avoir pas écouté une frange du public, qui m'a dit de ne pas travailler avec ces dirigeants-là, avec des dirigeants qui n'ont rien fait. Pour votre information, ça fait un mois que je demande les ballons ; les ballons sont cachés je ne sais où. C’est très important de travailler, car nous sans ballons, on n’a pas d’intensité à l’entraînement, pas de rythme. On est à chaque fois obligés d’arrêter des exercices pour récupérer les ballons. J’ai demandé, depuis que je suis venu, qu’on répare les cages mobiles qu’on a, à défaut d’en ramener d’autres, mais rien n’a été fait à ce jour. Et ça fait un mois qu'on leur demande de régler le problème de logement des joueurs, rien n'a été fait. A chaque reprise, le problème de logement refait surface. C'est fait exprès. Je demande des menus, on m'en apporte d'autres, pour la récupération, rien pour cet après-midi (ndlr, hier), pour une séance vidéo, rien non plus. Il y avait beaucoup de lenteur, mais depuis que je suis venu, il y en a trop. En plus, personne n'est payé, tous ont des chèques en bois. Ils cherchent quoi ? Ils veulent quoi ? Depuis la première fois qu'on a vu M. Djebbari, après il y a eu le wali, ils ont demandé la liste des joueurs et ainsi de suite, mais rien n'a été fait. On a l’impression que tout va au ralenti ; les responsables sombrent dans un sommeil profond.»
« Ce n'est pas pour rien que ça fait plus de 25 ans qu’il n’ y a plus rien de nouveau»
Dans la foulée, notre interlocuteur a insisté pour sensibiliser les concernés. «Qu'ils règlent les problèmes le plus vite possible, après, on peut dire que les joueurs sont capables ou pas capables, qu'ils ont des qualités ou non, que le staff est bon ou pas bon. Mais avant tout, un club, ce sont ses dirigeants et ses supporters ; c'est cela la vraie valeur d'un club qui veut avoir une histoire comme celle du Mouloudia d’Oran. En tout cas, ce n'est pas pour rien que ça fait plus de vingt-cinq ans qu’il n’y a rien de nouveau. De temps en temps, un feu d'artifice sur une saison, puis de nouveau la rechute. Et puis, on n'est pas aidé par nos dirigeants vis-à-vis de l'arbitrage. On n'en parle pas, mais on est vraiment très pénalisés.»
Le responsable de l’encadrement technique ne fait, à travers cette déclaration, que ce que notre journal relate à longueur de semaine. En fait, ce que vit ce MCO saison 2021-2022 dénote une faillite chronique qui ne semble pas encore près de connaître son épilogue.
- M. A.