Redouane Berkane, l’attaquant le plus en forme de la JSK en ce moment, continue d'impressionner avec ses performances remarquables. Auteur de trois buts en seulement quatre matchs, il confirme qu'il est un élément clé de l’attaque kabyle. Il aborde, ici, plusieurs sujets liés à son parcours au sein de la JSK, ses ambitions pour l’avenir, ses objectifs personnels, ainsi que son ressenti sur les prochains défis qui attendent l’équipe. Entretien.
Tout d’abord, comment vous sentez-vous après le match nul réalisé contre le CSC, dans un match qui était, pour rappel, largement à votre portée ?
Franchement, nous avons tous un sentiment partagé après ce match. C’est vrai qu’on avait largement les moyens de repartir avec les trois points en main, surtout au vu des occasions que nous nous sommes créées. Nous avons bien maîtrisé certaines phases de jeu, mais il nous a manqué ce petit quelque chose pour concrétiser nos actions. Cela dit, il faut aussi reconnaître que le CSC n’a pas démérité et qu’il a su nous mettre en difficulté à plusieurs reprises. Obtenir un point à l’extérieur n’est jamais mauvais, mais avec un peu plus de réalisme, on aurait pu faire mieux. C’est frustrant, mais en même temps, ça nous pousse à travailler davantage pour être plus efficaces lors des prochaines rencontres.
Ne pensez-vous pas qu’il y avait un relâchement en seconde période ?
Après avoir inscrit ce but, nous avons vraiment essayé de doubler la mise. Malheureusement, je pense qu’il y a eu un léger relâchement en seconde période. Cela a permis au CSC, qui jouait devant son public, de reprendre confiance progressivement et de nous poser quelques problèmes. C’est vraiment dommage car on méritait de gagner. D'ailleurs, durant une grande partie du match, notamment en début de rencontre, on avait l’impression de jouer à domicile. Notre adversaire ne s’attendait certainement pas à ce qu’on soit aussi entreprenants et déterminés dans le jeu. Mais c’est comme ça, on doit apprendre de ce genre de situation pour ne plus répéter les mêmes erreurs à l’avenir.
Vous avez inscrit un but d’anthologie d’une talonnade magique après un travail collectif exceptionnel. Travaillez-vous ce type d’exercice à l’entraînement ?
Évidemment ! Tout se fait à l’entraînement. Avec l’arrivée de cet entraîneur, les joueurs ont vite repris confiance. Pour inscrire des buts pareils, il faudrait vraiment s’appliquer et appliquer tout ce que l’entraîneur impose. Je pense que le but est vraiment beau et cela devrait me motiver pour continuer à travailler davantage.
Sincèrement, qu’apporte Josef Zinnbauer de plus à la JSK ?
Tout simplement, c’est un véritable communicateur et motivateur. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais sa méthode de travail est unique. Il ne fait aucune différence entre un titulaire et un remplaçant. Il met tout le monde sur un pied d’égalité. Que ce soit lors des entraînements ou pendant un match officiel, il ne crie jamais et ne blâme jamais les joueurs. Au contraire, il trouve toujours les mots justes pour nous motiver. Il nous traite avec une gentillesse incroyable. Cela nous pousse vraiment à tout donner pour le rendre heureux.
Justement, sur le plan personnel, depuis l’arrivée de Zinnbauer, vous avez joué quatre matchs et inscrit trois buts. Peut-on dire qu’il vous a libéré ?
(Rires.) Et j’ai inscrit trois beaux buts aussi ! Lorsque Zinnbauer est arrivé, il a constaté que c’était moi qui jouais. Il m’a clairement expliqué qu’il avait suivi les matchs auxquels j’avais participé. Il m’a simplement demandé d’appliquer ses consignes pour que je puisse progresser. Il m’a également rassuré en me disant qu’avec lui, je retrouverais mon meilleur niveau. D’ailleurs, je voudrais ajouter quelque chose…
Allez-y…
Vous savez ce que le coach nous dit souvent ? Il nous demande toujours de jouer comme on sait le faire, sans aucune pression ni stress. Il insiste pour que nous prenions plaisir sur le terrain et précise que lui seul assume toutes les responsabilités. Des mots qui nous mettent vraiment en confiance. On a compris qu’avec lui, seuls les meilleurs joueront. Celui qui brille aux entraînements sera automatiquement titulaire le match suivant. Personnellement, ce que j’admire chez lui, c’est sa manière de nous mettre en confiance. Il donne beaucoup d’importance au moral des joueurs. J’aurais aimé qu’il soit l’entraineur dès mon arrivée à la JSK, il y a deux ans.
On dit que le coach vous surnomme Havertz, l’attaquant allemand de Chelsea, c’est vrai ?
(Rires.) Oui, exactement ! Un jour, pendant un entraînement, j’ai attrapé un ballon et je l’ai dégagé loin avant d’aller le récupérer. Le coach est alors venu me voir pour comprendre pourquoi j'avais agi ainsi. Je lui ai expliqué que je n’avais pas l’habitude de rater des balles ou des occasions faciles. Je voulais lui montrer que je suis intransigeant avec moi-même. C’est à ce moment-là qu’il m’a dit que je ressemblais comme deux gouttes d’eau à l’attaquant allemand de Chelsea, Havertz. Une manière rapide de me motiver, selon lui. Il estime que nous avons le même style de jeu. Cependant, il insiste pour que je continue de travailler sans relâche pour atteindre mes objectifs.
Vous avez, jusqu’à présent, inscrit quatre buts en championnat. Quel est votre objectif d’ici la fin de la saison ?
Je suis très ambitieux et je vais continuer de travailler pour inscrire d’autres buts. Je souhaite atteindre la barre des dix buts avant la fin de la compétition. Ce serait vraiment motivant pour moi. Je dois me battre pour préserver ma place car la concurrence est très rude au sein du groupe.
Avez-vous été convoqué en équipe nationale A’ ?
Mon nom figure sur la liste élargie du sélectionneur. Je ferai en sorte d’être retenu dans la liste définitive. Je travaille dur pour réaliser tous mes objectifs, à commencer par m’imposer à la JSK, inscrire des buts et participer au grand retour de l’équipe. Je ne lâche pas non plus l’équipe nationale A’ et, pourquoi pas, l’équipe A. Je suis ambitieux et je ferai le maximum pour réussir.
Chaque joueur ambitieux rêve de décrocher un contrat à l’étranger. Avez-vous des touches ? Peut-on savoir pourquoi votre transfert en Ecosse a capoté ?
Décrocher un contrat à l’étranger est le rêve de chaque joueur. Je dois d’abord continuer à faire la différence, marquer des buts et aider mon équipe à aller de l’avant. N’importe quel joueur rêve de porter le maillot de la JSK, mais évoluer en Europe est un rêve d’enfance. En ce qui concerne mes anciens contacts, oui, j’en avais un en MLS (Championnat américain) et un autre en Écosse lors du dernier mercato. La première offre n’était pas vraiment intéressante, tandis que pour la seconde, j’étais à deux doigts de signer à Kilmarnock FC. Les dirigeants, notamment l’entraîneur, me voulaient vraiment dans leur équipe. Le club voulait procéder à un prêt avec option d’achat, mais les négociations étaient serrées. Comme ma clause libératoire était élevée, le club a décidé de se retirer. Il ne pouvait pas payer le montant de la clause, sachant que mes statistiques n’étaient pas en ma faveur en début d’année, avec un seul but marqué. Je ne regrette rien, je vais continuer de travailler pour attirer d’autres clubs.
Dans quel championnat souhaiteriez-vous évoluer à l’avenir ?
Je ne vous le cache pas, je rêve de jouer en Championship (D2 anglaise), un championnat qui me convient énormément, notamment par rapport à mon style de jeu. Une ou deux années plus tard, après avoir brillé, j’essaierai de décrocher un contrat en Premier League, pour y jouer trois ou quatre ans de plus. Dans le football, tout est possible et je vais me battre pour réaliser mes rêves.
Quel est votre ressenti à l’idée de travailler avec un joueur d’expérience comme Ryad Boudebouz ?
C’est un plaisir et un honneur de jouer à ses côtés. En le voyant sur le terrain, on comprend vite qu’il s’agit d’un joueur de haut niveau. C’est un gars issu d’une bonne famille, qui ne cesse d’orienter et de corriger les jeunes. Il se donne vraiment à fond pour apporter un plus à la JSK. Il se pourrait qu’il n’ait pas été en forme dernièrement, mais je suis certain qu’il retrouvera très rapidement son meilleur niveau.
- D.