La société sportive par actions du MO Béjaïa connaît un déficit financier important. Cette situation demeure inchangée depuis plusieurs saisons et le départ des principaux bailleurs de fonds. En effet, le club professionnel a une dette très importante et ce, après que les actionnaires se sont retirés des affaires du club.
Depuis 2019 au moins, les choses se sont aggravées après le retrait de pas moins 4 actionnaires qui sont Boudiab, Sadji et les deux frères Ikhlef. Cette situation a rendu les choses difficiles pour les autres actionnaires, qui n’arrivent plus à faire face aux dépenses importantes, se basant essentiellement sur les quelques sponsors et aides de l’Etat. Bouchebah, qui avait repris le flambeau après le retrait de Hassissen du conseil de gestion, a tiré à plusieurs reprises la sonnette d’alarme. Le fonctionnement du club professionnel est pratiquement au ralenti avec le montant des dettes qui s’accumulent et rendent les choses difficiles pour les personnes qui voudraient venir investir au club. Bouchebah avait d’ailleurs annoncé, il y a quelques mois, que si la situation persiste, les actionnaires risquent de prendre des mesures radicales, allant jusqu’à annoncer la liquidation de la SSPA/MO Béjaïa. C’était le vœu de plusieurs actionnaires qui se sont retirés complètement de la gestion du club et qui ont milité pour cette solution, après que les supporters ont fait le forcing.
Des dettes de 27 milliards environ
Les chiffres avancés par Bennai, le président du CSA, et Bouchebah, qui occupe actuellement le poste de président du conseil de gestion, les dettes sont importantes et avoisinent 27 milliards de centimes. D’après le dernier bilan, ces dettes continuent d’augmenter, sachant que l’apport des actionnaires reste minime. Ce montant représente les dettes des joueurs, des fournisseurs, mais aussi des prestataires étatiques comme la CNAS et les impôts. Ce montant important doit être assaini si, toutefois, les actionnaires veulent que le club soit performant à l’avenir. Ces derniers attendent aussi de voir le travail qui sera accompli par la commission installée par le président de la Fédération algérienne de football afin de revoir le professionnalisme en Algérie. Les dirigeants du MO Béjaia veulent, bien évidemment, que des mesures soient prises afin de permettre au club professionnel de se débarrasser de ces sommes importantes.
Avis partagés sur la dissolution de la SSPA
L’engagement pris par les actionnaires lors de leur retour aux affaires, en début de saison, était d’assainir la situation financière pour permettre au club professionnel d’avoir une assise les saisons prochaines. Les Crabes, eux, sont pratiquement partagés entre ceux qui souhaitent la dissolution de la SSPA et ceux qui veulent l’ouverture du capital de la société à d’autres investisseurs. La mission de la direction en place sur le plan des résultats techniques dépasse les prévisions, mais sur le plan administratif, les choses n’ont pas été dans le bon sens. Les dettes continuent à s’accumuler et l’argent que les actionnaires ont mis sur la table reste insuffisant pour répondre aux besoins du club. Les efforts fournis par les dirigeants consistent à essayer de réduire la masse salariale, qui est passée de 1,9 milliard de centimes à 650 millions de centimes. En réduisant de pratiquement les 2/3 le montant, les actionnaires avaient espéré qu’avec l’argent des aides de l’Etat, ils pourront répondre présent sur le terrain et satisfaire les exigences des joueurs. Ce qui n’a pas été le cas puisque les joueurs se sont, à plusieurs reprises, mis en grève pour réclamer leurs salaires impayés.
- D.