Que ce soit contre la Guinée en amical ou face au Togo, Lucas Alcaraz n’a pas jugé utile de titulariser une des habituelles pièces maîtresses du 11 rentrant des Verts, Saphir Taïder en l’occurrence.
Il faut dire que lorsqu’il avait fait son apparition contre les Guinéens suite à la blessure de Nabil Bentaleb, tout le monde s’attendait à voir le milieu de terrain de Bologne jouer d’entrée de jeu le 11 juin dernier à l’occasion de la première rencontre comptant pour les éliminatoires de la CAN 2019 prévue au Cameroun, mais il n’en fut rien. En effet, c’est Adlène Guedioura, pourtant en manque flagrant de compétition et en deçà de sa forme habituelle, qui lui a été préféré. Une décision incompréhensible, si on ne connaissait pas les véritables raisons de cette mise à l’écart plus que surprenante. Car malgré le faible rendement de Guedioura lors de la deuxième rencontre, Taïder n’a pas été incorporé face au Togo. Et bien, concernant les raisons, on vous les a fait savoir lors de nos précédentes éditions, puisque Alcaraz, qui n’apprécie guère les retards, n’aurait pas admis l’arrivée tardive de 24 heures au stage prévu le 2 juin dernier. Le joueur n’affichait pas aussi une grande forme lors de ce regroupement, d’après une source du staff technique national, et cela pour des raisons qu’on ignore, liées probablement au Ramadhan, et à la fin de saison car, comme tout le monde le sait, avec près d’une cinquantaine de rencontres en Italie, il n’est pas toujours évident d’arriver en superbe forme au mois de juin.
Son statut, sa disponibilité et son expérience africaine le rendent indispensable
Enfin, Taïder, concerné aussi par un éventuel transfert lors de ce mercacto, semblait quelque peu perturbé.
De ce fait, et au vu de tous ces paramètres, Lucas Alcaraz a décidé de ne pas se passer des services de Taïder en prévision de la double confrontation face à la Zambie.
Pour le coach espagnol, le fait qu’il ne l’ait pas fait jouer contre le Togo en officiel, se contentant seulement des quelques minutes en amicale face à la Guinée, était considéré comme un avertissement. Son statut en équipe nationale au cours de ces dernières années, sa disponibilité et son expérience africaine seront donc indispensables pour les rendez-vous des 2 et 5 septembre prochain.
Lucas Alcaraz fera appel donc à Saphir Taïder, mais l’ancien coach de Grenade a été très clair lors de la conférence d’après-match. «Aucun joueur n’est intouchable, qu’il soit cadre ou non, s’il n’est pas performant et bien il goûtera au banc comme tout le monde», avait précisé l’entraîneur des Verts.
Une déclaration qui concerne bien évidemment l’ensemble des joueurs des Verts. Mais, pour l’instant, la priorité, c’est que tous les joueurs soient en forme et déterminés à faire un résultat à Lusaka avec l’espoir de relancer les chances de l’EN dans la course pour le Mondial. Alcaraz comptera donc sur tout le monde, dont les habituels cadres, pour mettre toutes les chances du côté des Verts.
Asma H. A.
Boycott des Egyptiens au micro du bouquet qatari
LA CAF HAUSSE LE TON
La Confédération africaine de football a publié sur son site internet un communiqué où elle rappelle à l’ordre les différents acteurs du mouvement footballistique africain et les met en garde contre les pratiques ayant un lien avec la politique.
Cette action de l’instance gérée par le Malgache Ahmad Ahmad est venue suite aux différents incidents dont ont été victimes les journalistes du bouquet beIN Sports de la part de sportifs de pays ayant décidé de boycotter le Qatar.
Les faits ont débuté en Tunisie où la sélection égyptienne, par le biais du portier El-Hadary, a refusé la présence du micro de la chaîne en conférence d’après-match (contre la Tunisie) avant que l’incident ne se répète cette fois au Maroc où le coach d’Al-Ahly, qui jouait le Wydad, Hossam Al-Badry a eu la même réfraction, devant un parterre de journalistes qui ont décidé à leur tour de le boycotter, trouvant son acte irrespectueux.
Appel à la raison
Pour USMA-Zamalek, le micro de la chaîne était absent et cela a évité un nouveau problème, le premier en Algérie, mais cette hostilité envers la chaîne qatarie risque de connaître d’autres proportions. C’est pour cette raison que l’intervention de la CAF était plus que nécessaire, elle est venue au secours de beIN mais surtout au groupe Lagardère, détenteur exclusif des droits de diffusion des compétitions de la confédération.
La CAF a donc rappelé «la nécessité, pour l’ensemble des acteurs du sport en général et du football en particulier de respecter dans le cadre des événements sportifs auxquels ils participent une stricte neutralité et indépendance, notamment sur le plan politique», avant d’aller droit au but mais toujours sans nommer les fauteurs de troubles : «Certains comportements inadéquats à cet égard ont été récemment relevés de la part de représentants de certains clubs et équipes nationales disputant les compétitions de la CAF.» Et de continuer : «De tels comportements n’ont pas leur place dans le cadre d’une compétition sportive. La CAF appelle les différents acteurs concernés à la raison, quelles que soient leurs sensibilités, et indique qu’elle sera particulièrement vigilante quant au respect de ces principes de neutralité et d’indépendance à l’occasion des matchs à venir organisés sous son égide.»
Menaces
Face aux intimidations rencontrées par la chaîne qatarie depuis la rupture diplomatiques entre le Qatar et plusieurs pays arabes, dont l'Egypte, la CAF a instruit «les commissaires de match et coordinateurs généraux qui auront à établir les constatations nécessaires, tandis que les commissions d’organisation prendront les sanctions appropriées en conformité avec les règlements applicables». Une menace claire et nette qui devrait rétablir le calme, rendre au sport ce qui lui appartient et surtout éviter à la CAF des pertes énormes, elle qui sait que l’Egypte, qui avait ciblé les droits de diffusion des compétitions avant leur dernière attribution, allait profiter de la moindre brèche pour contre-attaquer. C’est désormais chose faite.
S. M. A.