Le président de la Fédération algérienne de football, Kheirredine Zetchi, a répondu à nos questions et s’est exprimé sur la défaite de l’équipe nationale hier en Zambie.
Vous attendiez-vous à cette défaite, surtout sur un score aussi lourd ?
Ce que l’on retient de cette défaite, qui nous élimine officiellement de la Coupe du monde en Russie, c’est que nous avons très mal entamé la rencontre, surtout en encaissant deux buts, on va essayer d’analyser et de comprendre les paramètres à cause desquels les joueurs débutent aussi mal.
Tous les Algériens se posent la question, pourquoi certains joueurs ont un rendement différent qu’ils ont dans leur club, avez-vous des réponses à cela ?
Il est vrai que des joueurs ont eu un rendement très en dessous de leur niveau habituel, c’est ce qui explique justement notre mauvais match et la défaite d’aujourd’hui (NDLR : hier). Nous n’avons pas été présents, notamment physiquement et lors des duels, on ne peut pas gagner un match dans ces conditions. On va tenter de trouver des réponses. On est à notre troisième match avec ce bureau fédéral, on est nouveau, mais on va essayer de trouver des solutions.
Est-ce que des changements sont prévus ?
Il est clair que l’on ne peut pas continuer comme ça, il faut prendre des décisions, afin de booster ce groupe, mais pour le moment on tentera de bien préparer le match retour. On se doit de gagner, cette rencontre, même en étant éliminés. On ne doit surtout pas prendre à la légère cette prochaine rencontre. Il faut gagner à Constantine.
Pensez-vous changer de sélectionneur ou vous préférez garder le même ?
Changer de coach n’est pas du tout à l’ordre du jour. Il va continuer son travail et on ne pense pas à ça.
A. H. A.
Le cadeau empoisonné d’Alcaraz à Hassani
Lors de la dernière conférence de presse animée par Alcaraz et ses joueurs, les journalistes ont voulu savoir beaucoup de choses sur la vérité concernant la convocation d’IIias Hassani en sélection pour un match aussi important.
La nouvelle recrue de Cherno en D1 bulgare n’avait jusqu’ici pas joué une seconde avec l’EN. Il s’était contenté d’un stage où il n’a été qualifié que 48 heures avant sa clôture. Ce qui n’a pas encouragé Alcaraz à compter sur lui.
Le sélectionneur national qui lui faisait appel lors de ce nouveau stage, nous cachait visiblement des choses, puisque non seulement il a compté sans lui aux entraînements, en plus il l’a tout simplement titularisé hier à Lusaka.
Il surclasse Medjani
Alors qu’on s’attendait à un moment de voir Medjani dans l’axe, les derniers entraînements de l’EN ont permis de comprendre que le coach avait un autre plan, il a mis Hassani dans son onze, et cela après l’impossibilité de faire jouer Attal à droite, il a fait glisser Mandi dans son ancien poste, et il pouvait bien mettre Medjani avec Bensebaïni, mais il a opté pour Hassani qui tenait là une occasion en or pour accaparer une place dans l’axe.
Inexpérience fatale
Hélas, l’ancien Bordelais n’a pas été au rendez-vous, visiblement englouti par la pression d’un match dans un poste très sensible, il s’est laissé massacrer par les virevoltants attaquants zambiens. D’ailleurs sur l’action du 1-0, il pouvait bien couper le cuir au 1er poteau mais ni sa détente était suffisante ni même le geste, ce qui a permis à la Zambie d’ouvrir le score, et la suite n’a pas été meilleure non plus.
L’équipe a continué à sombrer, avec le 2-0 et le but où Hassani s’est mêlé les pinceaux après une bourde monumentale de Mandi, il a eu le malheur de trouver Mbolhi sur son chemin, s’écroulant au moment où Taïder pensait à dégager, ce qui a permis aux locaux de marquer le 2e but.
A la 37’ aussi, Hassani, trop court et plus lent que Daka sur son côté droit, s’est vu obligé de tacler juste à l’entrée de la surface, il a té averti et l’EN a évité de prendre l’eau encore plus, mais avec plus d’expérience il pouvait bien faire mieux.
Ilias n’aura tenu sur le terrain qu’une seule mi-temps, Alcaraz a procédé illico presto à un remaniement défensif avec la réintégration d’Attal qui a permis à Mandi de revenir dans l’axe en 2e mi-temps.
Une première ratée, faut-il le condamner ?
L’inexpérience était donc fatale pour le jeune Ilias, malgré une saison pleine en Bulgarie et un début prometteur cette année, il n’a pas pu suivre ce rythme et aura manqué l’occasion de marquer les esprits, comme l’a déjà fait avant lui un certain Belkalem en Libye il y a 5 ans, lorsque Vahid l’a lancé dans le bain à Casa et a su répondre présent. Vu la tournure qu’aura pris ce match on se demande si l’idée de faire jouer Hassani d’entrée n’était pas un peu risqué de la part d’Alcaraz, d’autant plus que le joueur n’était pas prêt psychologiquement à jour, lui qui n’a été testé sérieusement qu’une fois à Lusaka. Ce qui est sûr, c’est que la titularisation du joueur aura été un cadeau pour le joueur de la part du coach andalou, mais ce cadeau-là était empoisonné, ce n’est cependant pas une raison pour le condamner et l’enterrer définitivement car à Lusaka, rien n’a vraiment fonctionné hier après-midi.
S. M. A.
Le joueur a perdu ses repères sur le côté
Ne faites plus jamais jouer Mandi à droite
Les choix d’Alcaraz n’étaient pas au top, c’en est une certitude, la prestation de l’équipe à l’entame du match, voire durant toute la 1re mi-temps, est une réelle leçon qui nous montre comment un coach très sûr de lui et des calculs de ses machines peut se tromper dans ses choix.
L’incorporation de Hassani dans l’axe a surpris plus d’un, d’autant plus que Medjani était présent, il pouvait ou être d’un appui pour l’axe en jouant en sentinelle ou jouer carrément avec Bensebaïni dans l’axe, cela était inévitable du moment où l’ancien coach de Granada a décidé de remettre Mandi à droite, comme au bon vieux temps.
Mais Hélas, ce bon vieux temps, il remonte quand même à 3 ans déjà, puisqu’entre-temps, une reconvention a eu lieu après le Mondial brésilien, d’abord au niveau de son club de l’époque, Reims, puis en sélection, Gourcuff y avait trouvé une solution pour combler les départs en retrait d’Anthar puis de Bougherra, et la disparition de Halliche, Mandi est devenu un défenseur axial à part entière lui qui avait déjà fait ses preuves dans ce poste mais pendant sa jeunesse.
Il brille à Betis dans l’axe, on le fait jouer à droite !
Mais voilà qu’Alcaraz vienne 3 ans après cette reconversion assez réussie pour remettre Mandi à droite, condamnant ce dernier à fournir l’une de ses plus piètres prestations en une mi-temps de toute sa carrière.
Après avoir manqué le début de son match à Uyo en novembre dernier face au Nigeria avec une série de 3 bourdes en un seul match, Mandi a récidivé mais cette fois dans une position latérale, pourtant, c’est dans l’axe que le joueur est en train de briller cette année au Betis, il a su se préparer, et a défié tout le monde sortant le grand jeu contre le Barça et Milan pour ne citer que ces deux-là, s’installant avec brio comme titulaire chez les Andalous, on s’attendait à ce que l’équipe en profite pleinement avec un Bensebaïni dans l’axe, mais Alcaraz en a voulu autrement.
Une meilleure 2e mi-temps pour couvrir les bourdes de Ghoulam
L’action du 2-0 marqué par les Zambiens, résume un petit peu les difficultés de Mandi sur son côté hier, il a complètement oublié de fermer la voie devant son vis-à-vis et au lieu de lui barrer la route, et de le pousser à fermer l’angle du tir, il s’est contenté de le suivre et s’en éloigné, une attitude qui prouve toute la détresse vécue par le joueur du Betis hier, il avait hâte que le cauchemar prenne fin, ce qui a fini par arriver à la mi-temps.
Alcaraz s’est en effet racheté et a mis Mandi dans sa position axiale préférée, il a décidé de corriger une autre erreur, celle de laisser Attal sur le banc. D’ailleurs l’ancien paciste a vite montré que même sans compétitivité on pouvait être performant lorsqu’on joue dans le bon poste, et à partir de là aussi, Mandi a sorti le grand jeu, il était derrière de nombreuses interventions qui ont évité le pire aux Verts, surtout venant du côté gauche où hibernait un certain Faouzi Ghoulam qui n’était que l’ombre de lui-même.
Stabilité
Il est donc clair qu’après la prestation de Mandi en 1re mi-temps hier, Alcaraz ne refera plus jamais l’erreur de le faire jouer à droite de la défense, le mieux serait de le stabiliser définitivement dans l’axe, et profiter d’une éventuelle entente qui naîtrait entre lui et Bensebaïni, en attendant que le staff mette la main sur un roc, quelqu’un qui pourrait nous rappeler la muraille composée de Halliche et Bougherra.
S. M. A.
Battus par une jeune équipe zambienne, les Verts sont quasiment éliminés
Doit-on vraiment être choqués ?
Aller en Russie, ça tient du miracle, l’équipe nationale a sérieusement compromis hier ses chances de qualification pour la Coupe du monde en Russie, les Verts ne joueront visiblement pas leur 3e coupe du monde d’affilée pour la première fois de leur histoire, comme souhaité par la FAF. Dans un match où tout n’était pas rose, Brahimi et consorts ont fait preuve de beaucoup de fragilité et ont concédé une défaite très logique (3-1) si l’on se réfère au jeu développé par l’équipe dans ce match à mettre aux oubliettes. Mais comment oublier ce match où l’EN a gaspillé sa dernière cartouche pour une qualif’ au Mondial russe ? se demanderont les fans les plus fidèles, à vrai dire, vu les conditions dans lesquelles la rencontre a eu lieu, et le jeu développé par le groupe et les défections enregistrées, voire même la situation au classement avant cette 3e journée, cette défaite n’était pas vraiment surprenante, elle était même prévisible, cela ne choque donc pas.
Avec 8 points de retard, difficile de se remobiliser
La victoire du Nigeria la veille de la rencontre d’hier contre le Cameroun, et ce, par un score sans appel de 4-0 était le coup de grâce pour notre sélection, alors qu’elle n’avait que 5 unités de retard, l’écart est redevenu important : 8 points séparaient le Nigeria et les Verts avant le coup d’envoi du match d’hier, de quoi fragiliser les joueurs déjà distraits par une série d’événements ayant secoué le camp d’entraîment de l’EN avant ce match en Zambie. L’absence de joueurs tels que Feghouli et Boudebouz mais aussi Abeid était déjà un gros coup pour Alcaraz contraint de composer avec les moyens du bord avant le match, le groupe déjà pas très convaincu par sa capacité de se qualifier après deux gifles lors des 2 premiers matches, et un démarrage en mode diesel en juin dernier avec le nouveau coach, savait que l’absence des joueurs cités plus haut allait avoir ses répercussions négatives, que dire de la défection inattendue de Riyad Mahrez, celle-ci est tombée comme un couperet dans les rangs de l’EN, il faut dire que son départ a comme déstabilisé le groupe. D’ailleurs Alcaraz avait concocté une stratégie avec le joueur, pour se retrouver avec des joueurs différents, avec un Soudani évoluant à droite, un choix risqué mais qui n’était finalement pas mal, mais fallait-il vraiment le faire sortir et faire entrer un Ghezzal pas du tout prêt et laisser le fantomatique Brahimi ? Ce dernier a joué l’une de ses plus mauvaises rencontres depuis qu’il est en sélection, car malgré le but, il n’a rien fait pour mériter le statut que lui a accordé son coach à sa venue en sélection.
Incapables même contre 10
L’autre point sensible qui nous permettait de prédire un tel scénario, c’est cette fragilité défensive non soignée, il faut dire que les gens ont eu peur en apprenant que le duo Taïder-Bentaleb allait être reconduit, et ils avaient raison de l’être, car si Taïder a réussi la moitié de sa mission en se montrant parfois menaçant devant, à défaut d’être solide derrière, Bentaleb quant à lui est passé complètement à côté de la plaque, il était out, on a envie de dire, comme d’habitude lorsqu’il s’agit d’un match de l’EN.
L’équipe héritée par Alcaraz et Zetchi n’avait donc pas toutes ses cartes en main, ils ont récupéré un héritage démoli, et au lieu de rénover, ils ont essayé de construire du neuf avec du vieux, et cela a rarement réussi surtout lorsqu’on a une équipe sans aucune solidité défensive. D’ailleurs même contre 10 joueurs l’équipe n’a pas pu se protéger derrière, en témoigne le 3e but encaissé en toute fin de match et aucune menace en face sur la cage du vétéran Mwene. Le coach a promis que l’équipe allait attaquer ensemble et défendre ensemble, mais on n’a pas vu ça, au contraire, les 3 lignes étaient déchiquetées, aucune solidarité apparente, l’arbitre n’a certes pas aidé l’équipe surtout sur la main qui devait offrir un penalty aux Verts, mais le mal était plus profond, il le sera encore, jusqu’à ce qu’on se débarrasse mathématiquement de cette coupe du monde russe, peut-être dès ce mardi à Hamlaoui, après ce rendez-vous, Alcaraz n’aura aucun choix, beaucoup de choses doivent changer.
S. M. A.
Wedson Nyirenda : « On savait qu’on allait remporter cette rencontre »
Le sélectionneur de la Zambie, Wedson Nyirenda, n’a pas été étonné de la performance de ses poulains et a même trouvé la victoire de son équipe logique : «On a fait une très bonne rencontre, surtout en première mi-temps où on était bien entrés dans le match. On a une équipe jeune et qui s’est bien défendue face à une bonne équipe algérienne. On avait un adversaire de taille et même si tout le monde ne nous disait pas favoris, il faut dire que je savais qu’on allait remporter une victoire. Les joueurs ont tout donné sur le terrain et même en infériorité numérique on a su faire la différence. On a eu en face de nous une bonne équipe mais on n’a pas lâcher. On était meilleurs sur le terrain et c’est ce qui nous a permis de remporter une victoire. » Il a ensuite continué : « Maintenant, nous allons nous concentrer sur la suite de la compétition et surtout tenter de remporter un maximum de victoire et voir à la fin où nous en sommes. En tout cas, c’est le début d’une grande équipe zambienne.»
A. H. A.
Brahimi : « On aura beaucoup de regrets»
Le milieu de terrain et buteur lors de la rencontre d’hier face à la Zambie a été le seul joueur à s’exprimer sur la défaite. Brahimi affirme que l’équipe aura beaucoup de regrets.
Les Verts ont essuyé une lourde défaite hier face à la Zambie et perdent ainsi pratiquement toutes leurs chances de qualification pour la prochaine Coupe du monde 2018 qui se déroulera en Russie. Yacine Brahimi, qui a inscrit un beau but sur une inspiration personnelle, nous a déclaré : « La Zambie a joué sur son terrain et de la meilleure manière possible. Je pense que l’on peut s’en vouloir et énormément. On était venus ici pour gagner le match, mais malheureusement on n’a pas réussi grand-chose. On aura des regrets car on n’a pas été à notre niveau lors de cette rencontre. » Il a ensuite continué : « Maintenant c’est le moment de se poser les bonnes questions afin de réagir dès ce mardi. On sait que la qualification est très très compliquée. »
« On doit gagner le match de mardi »
Comme tout le monde le sait, le match retour face à l’équipe zambienne aura lieu ce mardi au stade de Constantine. L’équipe nationale n’a pratiquement plus aucune chance de se qualifier pour la Coupe du monde 2018. Cependant, pour Yacine Brahimi il est impératif de remporter une victoire et enchaîner lors des prochains matchs : « On ne doit pas baisser les bras car il y a beaucoup de monde qui compte sur nous. Il faut que l’on continue à nous donner à fond et surtout réussir une belle rencontre mardi. On va tenter de gagner et on fera tout pour remporter les trois points. On est conscients que la qualification est très compliquée mais on se donnera à fond. En tout cas, on est tombés face à une bonne équipe zambienne qui a bien joué mais comme je l’ai dit il ne faut surtout pas baisser les bras car il y a beaucoup de personnes qui comptent sur nous.»
M. K.