Lucas Alcaraz ne partira pas ; le coach espagnol a été maintenu dans son poste par la FAF, et ce, au terme d’une première rencontre avec Zetchi qui a eu lieu avant-hier soir au CTN.
Il s’agit d’une première rencontre après le retour à Sidi Moussa car à Constantine déjà, il y a eu une discussion franche durant le dîner d’après-match.Ainsi donc, à tête reposée, Zetchi a compris qu’il fallait calmer le jeu et continuer à croire à un retour de l’EN. Il faut dire que depuis le début, Alcaraz ne semblait pas prendre au sérieux la campagne qualificative au Mondial étant donné que l’objectif qui lui a été assigné était la qualif’ à la CAN. Mis devant ses responsabilités au terme du match à Hamlaoui, Alcaraz sait désormais ce qu’il devra faire pour améliorer le rendement et les résultats. Cela ne se fera pas seulement sur la pelouse, car sa maîtrise du groupe aura été approximative, et cela va changer. Zetchi dans sa discussion a demandé au coach d’avoir le courage de prendre les décisions qui s’imposent, de savoir dire stop quand il le faut. Il faut dire qu’Alcaraz pouvait bien décider de mettre Mahrez de côté lors du match de Constantine ; plusieurs personnes dans le staff étaient contre le fait de l’aligner après ce qu’il a enduré dans les ultimes instants du mercato. Mais Alcaraz n’a pas eu ce courage, il a même dû sacrifier Slimani pour désigner Soudani à un poste qu’il n’aime pas forcément, alors qu’il pouvait reconduire le trio du match aller ; cela fait partie des choses qui doivent changer à l’avenir.
Carte blanche
Deuxième chose qui va changer, Alcaraz a désormais carte blanche ; s'il juge qu'un joueur n'est pas bénéfique pour l'équipe, il peut se passer de lui ne serait-ce que temporairement, et non de manière définitive, sans l’exclure. Cela risque de coûter cher à plusieurs éléments. Bentaleb fait partie des éléments qui doivent souffler un peu ; il souffre d’un grand blocage et a besoin de retrouver confiance loin de l’EN pour pouvoir rebondir plus fort.
Trahison
L’ancien driver de Grenade pensait qu’il allait avoir affaire à un groupe de pros et que cela n’allait pas être difficile à gérer. Le voilà contraint de changer de méthode, de faire preuve de plus d'autorité, d’instaurer une discipline de fer étant donné que les joueurs ont prouvé qu’ils ne peuvent pas le faire sans l’intervention de l’entraîneur. Alcaraz, qui a fait confiance à certains, l’ont pratiquement trahi, et ce, en ne respectant pas les règles basiques, comme par exemple ne pas veiller, notamment la veille d’un match ou d’un déplacement.
Les joueurs doivent adhérer
Alcaraz sait aussi qu’il doit inculquer sa vision des choses à ses poulains, les faire adhérer à son projet. C’est ainsi que le déclic se produira. Le coach doit donc trouver la solution pour y parvenir, car sans l’adhésion des joueurs, quoi qu’il fasse, il ne pourra pas réussir. Ainsi donc, Alcaraz sait ce qu’il lui reste à faire et ce qu’il doit changer ; cela peut être résumé en une seule phrase : être plus autoritaire sur tous les plans, car la discipline doit être instaurée même sur la pelouse, sans oublier d’être communicatif avec les joueurs, d’autant plus que les coéquipiers de Brahimi ne sont sensibles que lorsque les messages sont dits et redits plusieurs fois.
Africaniser le jeu
Sur la pelouse, l’ancien pensionnaire de la Liga devra apprendre à jouer en fonction de l'adversaire, un adversaire africain ; donc jouer à l’africaine et oublier son propre style qu’il veut imposer, et ce, quel que soit l’adversaire. L’erreur que Gourcuff a commise lui a coûté un départ dans la tourmente.
Solidarité
Enfin, Mbolhi, qui a eu une intervention osée à la fin de la rencontre dans des déclarations qui résument le malaise, a mis l’accent sur la perte de solidarité et la hargne par rapport au groupe d’il y a 7 ans. En tant que capitaine, Rais a dit la vérité et Alcaraz sait déjà qu’il doit prendre en considération ce point. Il doit récréer cette solidarité, ressouder les liens et s'appuyer sur des gens capables de faire le relais entre lui et les joueurs en dehors et sur le terrain.
La FAF va laisser le temps au temps pour guérir les blessures ; Alcaraz aura une sorte de sursis pour les deux prochains matches. L'équipe dirigeante actuelle ne veut pas prendre de décision à la hâte, l’Espagnol doit en profiter.
S. M. A.
Il sera à Alger demain
Blaquart se penchera sur la question du sélectionneur
La FAFa choisi de prendre un conseiller pour la DTN, à savoir le Français Blaquart. Ce dernier attendu demain à Alger aura l’occasion, entre autres, de participer à cette réflexion autour de l’avenir du coach national avec le président Zetchi.
Attal opéré avec succès
Le défenseur latéral droit Youcef Attal s’est fait opérer hier avec succès. L’intervention chirurgicale du nouveau joueur de Courtrai a eu lieu au CHU Mustapha à Alger et s’est déroulée dans de bonnes conditions. Rappelons que le joueur a reçu un coup lors du match face à la Zambie et a quitté le stade vers l’aéroport Ibn-Badis de Constantine où on lui a diagnostiqué une fracture de la pommette. Ce qui lui a coûté cette intervention qui l’écartera des terrains pendant plus d’un mois.
Courtrai, qui l’a eu à titre de prêt et qui ne l’a pas encore vu à l’œuvre, va devoir attendre encore avant de pouvoir le faire jouer.
Ould Ali soutient Alcaraz :
«Il faut lui donner une chance »
« Il a 2 matches encore, sa touche est attendue »
Le ministre de la Jeunesse et des Sports effectuait hier une visite de travail dans la wilaya de Constantine. En marge de cette visite, il a présidé le concours international du saut d’obstacles. 48 heures donc après le passage des Verts dans la ville des Ponts suspendus et leur défaite contre la Zambie, la présence du premier responsable des sports a permis aux medias ayant couvert la compétition équestre de revenir sur la soirée de mardi et les conséquences de la nouvelle déconvenue des Verts contre les Zambiens. Ould Ali, qui suit de très prés l’actualité du football et de l’EN depuis qu’il a aidé Zetchi à prendre les commandes, a reconnu dans ses déclarations que quelque chose est bel et bien cassé dans cette équipe algérienne. Il a fait appel aux responsables, dont Zetchi, pour essayer de comprendre le mal qui ronge l’équipe nationale de football. Il laisse entendre aussi que des joueurs ne se donnent pas à fond. Le constat est fait par la plupart des amoureux de la sélection. Il a également appelé à une nouvelle reconstruction de l’EN : « Quelque chose s’est cassé dans cette équipe ; soit elle ne peut pas jouer, et là il faut reconstruire, soit ce sont les joueurs qui ne se donnent pas à fond. Dans ce cas-là, ils doivent partir, car le maillot national, il faut le mouiller », a-t-il déclaré.
«Il a à peine 6 mois depuis qu’il est venu et a hérité d’une situation compliquée »
Pour Ould Ali, il ne faut juger et sanctionner un coach que lorsque celui-ci aura bénéficié du temps qu’il faut pour apporter son empreinte. Pour lui, Alcaraz, qui est arrivé dans des conditions extrêmes, doit encore bénéficier du temps nécessaire pour s’imposer : « Le coach national vient de commencer son boulot, comme la FAF d’ailleurs ; l’équipe est jeune, le coach a à peine 6 mois de travail. Il vient de commencer et a hérité d’une situation extrêmement compliquée », a-t-il rappelé.
« 3 coachs après Vahid, c’est trop, il faut une stabilité »
Le ministre a remonté un peu le temps en rappelant aux présents que depuis Vahid, soit depuis 2014, l’équipe a connu 3 entraîneurs ; Alcaraz en est le 4e. Il demande donc de laisser le temps à l’Andalou et lui fixe un sursis : « Il faut rappeler que depuis le départ de Vahid, on a connu 3 coachs. On n’a pas de stabilité, et sans stabilité il y a beaucoup de points négatifs. Il faut lui donner une chance ; il reste 2 matches à jouer pour cette phase des poules des éliminatoires du Mondial, il doit donc en profiter pour mettre son empreinte sur le jeu de l’EN ; sa touche est attendue. » Un appel lancé à Alcaraz qui sait désormais ce qu’il lui reste à faire s’il veut continuer.
« Cette campagne nous a permis de couvrir Attal, Bensebaini et Salhi »
L’ancien directeur de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou a tenu à positiver en rappelant que la campagne a vu l’émergence de quelques joueurs. Il retient de ce fait un côté positif malgré l’élimination : « Ça nous a permis de découvrir des joueurs à l’image d’Attal qui se fera opérer aujourd’hui à Mustapha (ndlr, hier), de Bensebaini et gardien Salhi ; c’est un très bon gardien en championnat qui a débuté chez les Olympiques. Il faut qu’il assure sa place et doit être une excellente doublure à Mbolhi. C’est quelqu’un qui se défend correctement. Il a l’Algérie dans le cœur et dans les veines », a-t-il souligné.
S. M. A.