Le joueur de Galatasaray a été bien plus bavard que le sélectionneur national et en a profité pour mettre la lumière sur certains sujets. Le joueur se concentre uniquement sur le travail et se veut comme leader qui va aider les joueurs à relancer la machine. Il refuse d’aborder le cas des joueurs écartés rappelant au passage que lorsqu’il avait été mis de côté, personne ne l’a défendu. Il donne son avis sur le coach sans oublier au passage de souligner qu’il est toujours venu en sélection sans demander aucune contrepartie.
Sofiane, vous effectuez votre retour en sélection dans une période assez délicate. Quel regard portez-vous sur le groupe dans ce contexte ?
Je pense que depuis mon retour en sélection, j’ai trouvé un nouveau groupe qui est sain. Un groupe qui a travaillé sans relâche jusqu’à ce matin (NDLR : hier). On voit des joueurs qui veulent s’imposer, motivés et je pense que c’est très important. C’est une étape difficile pour nous et notamment pour les nouveaux pour s’intégrer au vu de la situation. Moi en tant qu’ancien, j’essaye de faciliter l’intégration de tous les nouveaux. On a des jeunes de qualité. On a de l’avenir et pour ma part, même si c’est un moment difficile, il y a une relève qui est là.
Que pensez-vous de la mise à l’écart de 3 cadres de l’équipe, vous qui avez vécu la même chose ?
Moi, je ne suis pas là pour défendre telle ou telle personne. Sincèrement, lorsque j’ai été mis à l’écart, personne ne m’a défendu et personne n’a pris la parole dans ce débat. Il y a des décisions qui ont été prises. Moi je suis là pour porter le maillot et rien d’autre. J’ai toujours cette joie de venir ici. J’ai le même état d’esprit. C’est comme à mes débuts. Je suis venu et je n’ai rien demandé. Je donne tout ce que j’ai. Je fais de mon mieux. Il y a un match important ce week-end et les joueurs sont motivés et sont de qualité pour remplacer les absents. Par exemple, on a Farès, Ferhat, Bennacer, Bendeka et Benguit. Des joueurs qui ont faim. Ceux qui ne sont pas là, les absents ont toujours tort. Il faut tourner la page et c’est comme ça. On a beaucoup de joueurs capables de postuler. Les résultats n’ont pas été à la hauteur et on le sait tous. J’ai vu des joueurs qui mettaient beaucoup d’intensité pour défendre le maillot national. On sait que ce sera difficile et on a besoin du peuple. Ceux qui remplaceront les absents vont faire le nécessaire pour mouiller le maillot et c’est le plus important. Après, s’il y a des résultats, tant mieux. Il faut être solidaires et arrêter de parler des écartés. Faut passer à autre chose.
On a une équipe qui a atteint la maturité mais là ça a changé et on amorce des changements. Pensez-vous que c’est la meilleure approche ?
La maturité on l’acquiert en jouant beaucoup de matchs. En répétant les rencontres et c’est comme ça que l’expérience vient. Les résultats, ça aide et ça calme l’attente. Le peuple veut beaucoup et nous on doit être à la hauteur. A nous de faire le maximum et faire tout ce qu’il faut.
Que pensez-vous du travail effectué avec Alcaraz. Est-il le sélectionneur qu’il faut pour l’EN ?
Je pense que ce qu’il fait est cohérent. Il essaye de mettre en place des choses cohérentes. Lui et son staff font du bon travail. Je n’ai rien à dire. Il parle français avec les joueurs. Il fait les efforts. On a la vidéo. De ce que j’ai connu par rapport à certains, c’est cohérent par rapport aux autres. Le football c’est des détails. Je ne vois pas le problème du côté du coach. C’est aux joueurs de faire le nécessaire. Pour moi, on doit faire plus d’efforts et tactiquement on doit faire mieux. Au Cameroun, peut-être on va faire mieux. C’est difficile pour tout le monde. On m’a rien donné dans la vie pour réussir. Première sélection en Gambie, je devais tout donner pour réussir, première Coupe du monde, je devais répondre présent. Maintenant, c’est aux joueurs de le faire. Le staff fait le maximum, le président aussi. Après, il y a des joueurs qui ont faim. Il n’y a pas que du négatif dans ce stage. Le résultat va bonifier le stage ou non. On ne peut être plus bas qu’aujourd’hui.
Les joueurs avaient une bonne relation avec Gourcuff. Peut-on revoir la même chose avec Alcaraz ?
Je rassure, je n’étais pas le fils de Gourcuff (rires). Non, ça se passait bien avec lui, les résultats arrivaient. Maintenant, il n’est plus là. Je pense qu’il y a un bon feeling avec Alcaraz parce qu’on peut s’entendre mieux avec un coach mais ce n’est pas important. J’aimerais bien avoir un coach qui me crie dessus et ça me permet de me qualifier à une Coupe du monde ou une CAN. Je suis ami avec un joueur ou pas, le plus important reste la qualification. C’est ce que veut le peuple.
Quel a été le message de Zetchi lors de votre rencontre ?
J’ai parlé au président et Medane aussi. Le message était simple. Il faut se comporter comme une famille et être honnête les uns envers les autres. Mais aussi savoir être dur et sanctionner quand il le faut. Il a bien parlé. C’est quelqu’un qui maîtrise son sujet. Il est novice en tant que président de la FAF mais sait ce que c’est la gestion. Cependant, on n’a pas parlé de l’instabilité. Il est arrivé en cours. Ce n’est pas lui qui a mis Rajevac et Leekens. Il a opté pour Alcaraz car il a ses raisons et il faut se montrer patient. Les résultats ne viennent pas du jour au lendemain. C’est aux joueurs de faire les efforts et de répondre présent. On a un staff compétent et une fédé qui nous met tout à disposition. Il faut jouer avec le cœur et faire ce qu’il faut sur le terrain.
On dit que vous étiez chouchouté par Raouraoua. Y a-t-il un changement maintenant ?
Je ne sais pas si j’ai été chouchouté. Sincèrement, je veux dire que quand je suis venu en sélection, elle venait de perdre au Maroc. Je n’ai jamais pris de contrat publicitaire et c’est toujours un plaisir de venir. Ça veut dire beaucoup de choses et ça prouve mon attachement. Maintenant, il y a des choses qui sans rentrer dans les détails vont bien. Avec Zetchi, il n’y a pas de passe-droits, il n’y a pas de fiston. Il a décidé de ne pas appeler avec le sélectionneur certains joueurs. Ça prouve qu’il a envie de faire quelque chose. J’espère que ça va servir d’électrochoc pour certains. Il y avait un manque dans l’état d’esprit. Comme je l’ai dit aux joueurs, c’est le moment de gagner leurs places. C’est la chance d’une vie pour certains. Il faut qu’ils profitent et mouillent le maillot et fassent honneur à leurs familles. Le football va très vite. On peut gagner face au Cameroun ou au Nigeria et on va passer à autre chose. Au-delà du résultat, il y a les hommes.
En tant que joueur, comment pouvez-vous redonner un nouvel élan pour l’EN ?
C’est des choses simples. Avant toute chose, il faut travailler et faire plus. Plus de concentration. Accepter les remarques des uns et des autres. Demander au coach. Après, ça va tourner. Il y a des cycles. Dans notre cas de figure, il y a eu un manque d’humilité. On est jugé sur le match qui arrive. Il faut travailler et se poser les questions sur ce qu’il y a de bien et ce qu’il y a de moins bien. Petit à petit, la chance va venir et on va gagner car on a des joueurs de très grande qualité. L’Algérie est un pays de football et il y a beaucoup de ferveur car c’est un pays de football. On n’a pas les résultats comme ça. En 2014, ça a été un travail de longue haleine. Ça a commencé en 2012 et on a récolté les fruits en 2014. Ce n’est pas en parlant dans les médias que les choses vont changer. C’est entre nous. Il faut faire preuve d’humilité et c’est la chose la plus importante.
A titre personnel, vous enchaînez avec Galatasaray après une saison difficile. Comment ça se passe pour vous ?
Ça se passe bien pour moi en ce début de saison. Si je dois résumer ma saison à West Ham, je n’ai pas fait de préparation, je n’ai pas eu l’opportunité de jouer. Le peu que j’ai fait, j’ai marqué quelques buts. Je suis arrivé à Galatasaray, j’ai trouvé un gros staff technique, très professionnel, ça travaille dur. J’ai fait une bonne pré-saison. Musculairement, j’ai pris en masse. Je me sens bien et j’ai beaucoup d’amour de la part des fans turcs. Je suis épanoui et je pense que ça se voit sur le terrain.
- Z.