Pour sa cinquième sortie dans ces éliminatoires ratées de la Coupe du monde 2018, la sélection nationale, privée de plusieurs cadres, a concédé une nouvelle défaite, la quatrième de rang.
Cette fois-ci, les capés de l’entraîneur Lucas Alcaraz (sur un siège éjectable) sont allés laisser des plumes à Yaoundé face aux Lions indomptables camerounais s’inclinant sur le score de 2-0. Les Verts n’arrivent toujours à sauver leur honneur enchaînant les défaites dans cette campagne qualificative au Mondial russe, l’une des plus faibles dans leur histoire. Après une première période complètement ratée, les Algériens ont tenté de se mettre en évidence en deuxième mi-temps, mais sans succès. Carences défensives, peu d’animation au milieu de terrain et une attaque toujours peu efficace. Avec un effectif grandement remanié, la sélection nationale débute timidement la rencontre. Les Lions n’en demandaient pas mieux pour prendre d’entrée le match à leur compte. Ils vont même multiplier les rushs sur la défense algérienne et son gardien Raïs Ouahab Mbolhi. Des intentions offensives rapidement mises en évidence par l’excellent Sianni sur un tir puissant des 30 mètres qui obligera Mbolhi à étaler toute sa classe pour écarter le danger (4’). Les Verts ne bronchent pas, se contentant de jouer la prudence de peur d’être cueillis à froid. Nagadeu-Ngadjui en profite pour mettre une nouvelle fois en difficulté la défense algérienne avant que N’jie ne charge de la matérialisation de la supériorité apparente des Camerounais. Parfaitement servi en profondeur par Aboubakar, N’jie prend de vitesse la défense algérienne pour aller battre de près le portier algérien (25’). Une entame de match décevante. Il a fallu attendre la demi-heure de jeu pour que les Algériens s’offrent leur première occasion de but sur un lobe raté de Soudani qui revient, quelques minutes plus tard à la charge, mais sa balle rate de peu la cage d’Andoa. Les deux équipes rejoignent leurs vestiaires sur ce léger avantage, mais ô combien mérité, des Lions indomptables.
La défense, toujours la défense
En dépit d’une entrée menaçante en deuxième période des locaux en témoigne ce tir dangereux de Bassogog, la sélection algérienne se montrera nettement plus offensive. Même si elle n’arrivait que rarement à mettre réellement en danger les défenseurs et le portier du Cameroun. A l’heure de jeu, Soudani tente un tir des 25 mètres que le gardien local saura intercepter. Les Verts sont désormais mieux en jambes. Ça joue mieux, le milieu de terrain bosse lui aussi bien. Les occasions de but au profit des Verts se font de plus en plus nombreuses. Mais point du concret. Les locaux en profitent pour préserver leur petite avance au tableau d’affichage. Les Lions font appel également à leur savoir-faire individuel pour essayer de marquer le but de l’assurance. Mais c’est toujours l’Algérie qui domine. Mais les erreurs défensives de l’Algérie vont lui coûter cher sur ce deuxième but de Pongop une minute après son entrée (88’).
- M. A.
Film du match
4’ Tir puissant de Sianni que le gardien Mbolhi envoie en corner.
10’ Joli retrait d’Olinga repris parfaitement de la tête par Nagadeu-Ngadjui dont la balle est passée tout près des bois de Mbolhi.
25’ Contre-attaque rapide camerounais, N’Jie part en profondeur et bat facilement le gardien algérien.
33’ L’Algérie s’offre sa première occasion par Hanni qui sert Soudani dont le lobe a raté la cage.
40’ Grosse opportunité algérienne par Belfodil qui sert un caviar à Soudani lequel joueur rate de peu le cadre.
47’ Bassogog tente un tir croisé ayant failli faire mouche.
61’ Tir parfaitement cadré à raz de terre de Soudani, le gardien camerounais sauve sa cage.
67’ Nouvelle tentative de Soudani d’un tir puissant au-dessus de la transversale.
73’ Coup de tête de Farès au-dessus de la transversale.
88’ Pangop marque le but de l’assurance concluant un contre-attaque rapide du Cameroun.
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Une première pour Farès
Le nouveau défenseur des Verts, Farès, aura bien marqué cette rencontre des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 face au Cameroun. Le pensionnaire du club italien de Hellas Verona a enregistré sa première convocation en sélection, et il s’est même permis le luxe de décrocher une place de titulaire. Et pour cause, le joueur en question a été, en effet, aligné d’entrée hier lors de cette rencontre.
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Les Verts ont quitté l’hôtel à 15 heures
Craignant la circulation dans les rues de la capitale Yaouné, les responsables de l’équipe nationale et les joueurs ont décidé de quitter précocement l’hôtel. Ils ont pris la direction du stade vers 15 heures, soit deux heures avant le début du match. Et comme la route était bien dégagée, le trajet des Verts vers le stade d’Yaoundé n’a pas dépassé les 10 minutes, d’où l’arrivée tôt des coéquipiers de Bensebaïni au lieu du déroulement de la rencontre.
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Fortes pluies à l’aube
Hier à l’aube, la ville d’Yaoundé a connu de fortes pluies, a-t-on constaté hier sur place. Des pluies qui ont duré plusieurs heures avant de s’estomper vers 10 heures du matin. A noter le climat clément au moment du déroulement de la partie.
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Pelouse en excellent état
Le stade d’Yaoundé offre une pelouse d’excellente qualité. C’est ce que nous avons pu constater hier sur place. Malgré les fortes pluies qui se sont abattues sur Yaoundé et ses environs, la pelouse est restée en bon état. Il faut souligner à ce titre l’excellent travail effectué par les organisateurs qui ont su permettre aux joueurs des deux équipes de jouer sur une bonne pelouse.
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Bensebaïni - Zambo Anguissa : un match dans le match
Au moment où la bataille faisait rage sur le terrain entre les deux équipes, l’Algérien Bensebaïni et le Camerounais Zambo Anguissa s’adonnaient à un duel impitoyable. Les deux joueurs ont fait preuve d’un jeu musclé qui a failli dégénérer à plusieurs reprises.
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Les Algériens s’échauffent derrière les bois camerounais
Le banc de touche des Verts a été invité à commencer les échauffements en vue des remplacements de la deuxième période. Les Algériens sont allés effectuer leurs exercices derrière les bois du Cameroun.
Cameroun 2 - Algérie 0
Stade Ahmadou Ahidjo, Yaoundé
Buts : N’jie (25’), Pangop (88’)
Cameroun
Andoa
Teikeu
Louko
Nagadeu-Ngadjui
Fai
Sianni
Zambo Anguissa
Aboukacar
N’jie
(Pangop 87’)
Olinga
(Moumi 82’)
Bassogog
(Mandjeck 72’)
Ent. : Broos
Algérie
Mbolhi
Farès
Cadamuro
Mandi
Bensebaïni
(Ferhat 71’)
Taïder
(Benacer 60’)
Belfodil
Benguit
Hanni
Feghouli
(Ghezzal 75’)
Soudani
Ent. : Alcaraz
Affluence faible, pelouse en bon état, arbitrage du Tunisien Essarayeri Youcef assisté de Bensalem Mohsen et Malloulchi Yamen.
Averts :
Cameroun : Fai (56’)
Algérie : Cadamuro (36’)
Broos : «Il n’y a plus d’âme dans cette éuipe algérienne»
Broos a bien voulu commenter la piètre prestation et le résultat de l’EN, le Belge n’a pas mâché ses mots, et à l’image de c qu’il nous avait déclaré la veille, en exclusivité, il continue de croire que le problème est au niveau des joueurs, comme Feghouli, il a choisi son camp, celui du coach Alcaraz. «Il n’y a pas d âme dans cette équipe, ce qui n’es pas le cas chez nous, je n’ai pas eu le sentiment de voir jouer l’Algérie. Ils ont plus de qualité que mon effectif, mais ça ne suffit pas.»
«Il vous faut beaucoup de mentalité, de solidarité et de collectivité»
Broos retient que le groupe Algérie est divisé, il pense qu’avec plus de solidarité les choses peuvent s’améliorer. «Il faut beaucoup de mentalité, de solidarité et de collectivité, et là laissez-moi vous dire que oui le problème, ce sont les joueurs, il fait être franc et soutenir le coach, il faut dire il doit rester jusqu’a la CAN, donnez-lui la chance, c’est le 4e en un an. Il faut commencer à réfléchir que ce n’est pas le coach mais les joueurs.»
«Donnez-moi le temps s’il vous plaît»
S’adressant aux medias du Cameroun, le Belge les a suppliés de l’aider dans sa mission, il veut qu’on lui laisse le temps, d’autant qu’il a un CHAN en janvier. «On a de bons éléments mais il faut du temps, ce n’est pas à ce moment qu’on commence à abattre les cartes, en 2019 les joueurs vont changer, on voit qu’il y a un collectif sur le terrain.»
« Aujourd’hui en 2e période, entre la 10’ et la 30’, l’Algérie a pris le match en main, on a tenu le caractère, la solidarité dans l’équipe, je n’ai jamais dit que l’équipe ne vaut rien, et aujourd’hui elle a prouvé, il reste encore la Zambie, on va voir si on va ajouter des joueurs ou non, quant à la CAN il reste un an et demi pour se préparer », conclut celui dont le contrat prendre fin en février prochain.
- M. A.
Aucun traducteur hier en salle pour traduire les dires d’Alcaraz
La FAF s’en lave les mains
La conférence de presse d’après-match n’a pas eu lieu dans de bonnes conditions et pour cause : le coach Alcaraz qui ne s’exprime qu’en espagnol n’a pas trouvé quelqu’un pour lui traduire ses dires, même Feghouli assis à ses côté a logiquement refusé de le faire pour les journalistes se contentant par respect à son entraîneur de lui traduire les questions des medias.
Le problème d’après l’attaché de presse de la FAF vient de la fédération camerounaise qui a été destinataire de 3 courriers de la FAF, selon les dires de la même personne, mais elle n’a pas bougé le petit doigt malgré que le match se soit joué sur son sol.
Du coup, Alcaraz s’est contenté de répondre à 2 questions, il n’a pas dit grand-chose, c’est Feghouli qui a joué le rôle du pare-chocs en répondant aux questions les plus bouleversantes.
Rappelons que finalement la veille, c’était parmi les raisons qui ont poussé Alcaraz à rebrousser chemin et ne pas répondre aux questions laissant Broos et Mokandjo seuls face aux medias.
Il est utile de signaler que le Cameroun a présenté Broos en conférence hier sans le moindre joueur.
- M. A.
Alcaraz coupe la parole à Feghouli pour parler de son 3-4-3
L’entraîneur national a pris la parole hier en conférence 2 fois seulement, laissant le soin d’affronter les medias à Feghouli son 2e capitaine.
Ce dernier qui recevait une question concernant le «3-5-2» était en train d’écouter attentivement avant qu’Alcaraz n’intervienne pour corriger l’intervenant : «On a joué en 3-4-3», a-t-il lancé avec une petite voix à Soso et par ricochet à tout le monde. L’Espagnol était visiblement sur la défensive et aurait tant aimé pouvoir s’exprimer pour pouvoir, peut-être, dire ce que les gens n’ont pas compris de sa méthode.
Kourichi : «Quelle tristesse !»
«L’EN n’est pas faite pour jouer en 3-5-2»
- «Que les responsables assument»
L’ancien entraîneur adjoint de Vahid Halilhodzic a suivi la rencontre et nous livre son analyse par rapport à la faible prestation des joueurs de l’équipe nationale. Pour lui, les nombreux changements à chaque rencontre ont influé négativement sur le groupe. Il assure aussi que les Verts ne peuvent jouer en 3-5-2 sans des latéraux qui assurent leur rôle. Déplorant l’absence des cadres tels que Mahrez, Bentaleb et Slimani, il demande aux responsables d’assumer une fois pour toutes et de ne pas jeter la faute sur telle ou telle personne. Entretien.
A chaud, quel est votre ressentiment après cette nouvelle défaite des Verts ?
J’ai envie de dire quelle tristesse ! On a vu une équipe qui a été dominée dans le jeu et qui n’a rien pu faire pour essayer de renverser la vapeur. On a joué dans un système de jeu qui n’est pas fait pour la sélection algérienne. Trois défenseurs centraux avec deux milieux que sont Taïder et Benguit et je dirais trois attaquants. Il y avait trop d’espaces entre les lignes et cela a facilité l’arrivée des joueurs camerounais dans la surface. Vraiment, c’était d’une grande tristesse que de voir une prestation aussi faible de l’équipe nationale.
L’équipe a joué en 3-5-2, un système qu’on n’avait plus utilisé depuis 2010…
Comme je l’ai dit, l’équipe nationale n’est pas faite pour jouer ainsi. Le coach voulait peut-être ne pas encaisser, mais ce n’est pas le système de jeu qui sied à l’équipe nationale. Si les latéraux n’apportent pas sur le plan offensif, on se retrouve à 5 derrière et on ne peut pas apporter le plus sur l’aspect offensif. Les latéraux au cours de cette rencontre ne sont pas du tout montés et n’étaient pas présents dans les phases offensives. En 2010, Saâdane avait Belhadj qui montait beaucoup et de l’autre côté, il y avait Matmour. Ce sont des joueurs qui peuvent apporter de la créativité. L’Algérie a toujours joué de manière offensive. On n’a pas laissé les joueurs jouer à l’algérienne.
Tout comme la défense, l’attaque n’a pas répondu. Pas plus de 5 tirs cadrés en 90 minutes…
Cela est dû à l’absence d’un joueur créatif qui peut apporter ce que les autres joueurs n’ont pas et c’est ça qui est désolant. Comme je viens de le dire, on n’a pas laissé les joueurs s’exprimer à l’algérienne et c’est ce qui a fait défaut à l’équipe dans ce match où le niveau de jeu affiché était vraiment faible.
L’absence de Mahrez, Slimani et Bentaleb a-t-elle pesé ?
On parle de joueurs qui ont de grandes qualités. Je pense que leur non- convocation est due à un aspect disciplinaire, je ne peux penser autrement…
Le sélectionneur national a assuré que c’était une question de critères…
D’accord. Cependant, ce sont des joueurs qui ont leur importance au sein de l’équipe. Ils peuvent beaucoup apporter à l’équipe comme on a pu le voir au cours de la Coupe du monde-2014 au Brésil. Donc, si c’est vraiment un choix technique du coach, alors c’est à lui d’assumer.
Le sélectionneur national est maintenant sur la sellette. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que c’est ça le plus grand problème en Algérie. On ne sait pas travailler sur le long terme. Depuis quelque temps, il y a eu plusieurs changements. D’abord, Rajevac, Leekens et maintenant Alcaraz. Ce n’est pas comme ça qu’on travaille sur du long terme. Je voudrais aussi ajouter quelque chose…
Allez-y…
Malheureusement, l’élan de l’équipe qui a fait la Coupe du monde 2014 a été brisé. Il y a eu trop de changements. Pourtant, il n’y a que 3 éléments qui ne sont plus là. Halliche, Bougherra qui a pris sa retraite et Medjani dernièrement. Pour le reste, c’est quasiment les mêmes joueurs. On s’attendait à ce qu’ils prennent de l’expérience mais malheureusement, leur élan est brisé à cause des changements fréquents. C’est dommage.
Et maintenant que doit faire l’EN ?
Je pense que les responsables de tout ce qui se passe doivent se regarder dans une glace et oser dire qu’ils sont responsables. Ils doivent assumer au lieu de jeter toujours la faute sur les autres.
- Z.