Comme tout le monde le sait, Islam Slimani fait partie des trois cadres en plus de Ryad Mahrez et Nabil Bentaleb à avoir été écarté par Lucas Alcaraz pour le match contre le Cameroun. C’est donc à travers nos colonnes que le meilleur buteur de la sélection nationale a décidé de parler de sa non-convocation. L’attaquant de Leicester que nous avons joint par téléphone s’est néanmoins abstenu de faire tout commentaire sur l’actualité des Verts dont la dernière défaite. Slimani nous raconte donc comment il a vécu cette mise à l’écart, son entretien avec le boss de la FAF ainsi que son actualité au sein de son club anglais. Entretien.

 

D’abord, comment avez-vous appris votre non-convocation pour le match face au Cameroun ?

Et bien comme tout le monde, c’est-à-dire via les médias et la presse algérienne. Au fait, j’ai su que je n’étais pas concerné par la confrontation face Cameroun au même titre que tous ceux qui suivent l’actualité de l’équipe nationale algérienne…

 

Mais bon vous avez pu confirmer avec la non-réception de votre habituelle convocation au niveau de votre club de Leicester…

Oui bien sûr, mais bon ce n’était qu’une confirmation une fois la date limite des convocations passée. A ce moment-là Mahrez et moi avions la certitude que nous n’avons pas été appelés pour ce match. 

 

Vous avez dû être très surpris d’apprendre que vous n’avez même pas été retenu dans la liste élargie…

Bien sûr que je l’étais. En fait, je ne comprenais pas pourquoi je n’y étais pas dans cette liste et précisément pour ce match. Je me suis immédiatement posé la question : pourquoi m’a-t-on écarté alors que je n’ai absolument rien fait. Je me suis toujours bien conduit et j’estime même que mon comportement a de tout temps été irréprochable. Donc, oui j’étais vraiment très surpris, et c’est pour cette raison que j’ai immédiatement appelé le président de la Fédération algérienne de football pour tenter d’avoir des explications.  

 

Donc, vous lui avez clairement dit pourquoi vous avez été écarté…

Du moment, et comme je vous l’ai déjà précisé, mon comportement a toujours été irréprochable au sein de la sélection et durant tous les stages que j’ai eus à effectuer, il me fallait des éléments de réponse pour comprendre pourquoi on m’a écarté, car pour moi c’était l’incompréhension totale…

 

Et que vous a répondu le boss de la FAF, Kheireddine Zetchi ?

D’abord, il m’a affirmé qu’il n’était pas au courant de cette liste, à savoir les joueurs qui ont été convoqués et ceux qui ne l’ont pas été, en me disant clairement que c’est l’entraîneur national Lucas Alacarz qui a établi cette liste. Ensuite, il a tenu à me préciser qu’il ne s’agissait pas du tout d’une mise à l’écart mais juste d’une non-convocation. Et, enfin, il m’a signifié qu’il n’avait absolument rien à me reprocher quant à mon comportement au sein de l’équipe nationale, bien au contraire…

 

Et qu’avez-vous répondu ?

J’ai seulement dit OK, puisqu’il s’agit d’une décision de l’entraîneur national.

 

Justement, le jour où l’information a été rendu publique concernant les joueurs non convoqués, Zetchi a déclaré qu’il avait apprécié le fait que vous l’ayez appelé, car cela voulait dire que vous n’étiez pas indifférent ?

Bien sûr que je n’étais pas indifférent. Il s’agit de la sélection nationale et de défendre les couleurs de mon pays. Maintenant, le coach a pris une décision, OK. Mais le président de la fédération n’a pas aussi manqué de me dire que non seulement je me suis toujours bien comporté, mais que j’étais aussi l’exemple type de la réussite du joueur local.

 

Justement, une sélection nationale où il vous est arrivé même de jouer blessé comme lors de la dernière CAN…

D’abord, je tiens à préciser que même si j’ai eu à jouer blessé parce que l’équipe nationale a eu besoin de mes services, je l’ai fait et je le ferai toujours avec un très grand plaisir. Pour revenir à la dernière CAN, certes j’avais beaucoup peiné sur le plan santé car j’étais presque blessé lors de toute cette première phase éliminatoire au Gabon, d’ailleurs ça m’a valu un mois et demi de convalescence à Leicester à mon retour de la coupe d’Afrique des nations. Mais encore une fois, même blessé je l’ai fait avec grand plaisir.

 

Dans votre club, comment les gens ont reçu cette nouvelle ?

Et bien comme pour Ryad et moi, ils ont été surpris.

 

Ça a dû vous faire bizarre de vous retrouver en club lors d’une date FIFA, non ?

Oh que oui ! Il faut savoir que cela fait près de six (06) ans que je suis en équipe nationale convoqué pour tous les stages. Certes ce fut bizarres, mais bon nous sommes restés en club et pris part aux entraînements de l’équipe.

Le même jour où vous avez appris votre non-convocation en EN, vous avez joué dans la soirée contre Liverpool avec en prime un splendide but. Comment fait-on dans ces situations pour rester fort et ne pas fléchir ?

Rester tout simplement professionnel. Il y a un club qui vous emploie et vous vous devez de remplir la partie de votre contrat sur le terrain. Bien évidemment on garde la sélection dans un petit coin de la tête mais il faut rester concentré et ne penser qu’au match que vous avez à jouer…

 

Racontez-nous un peu justement ce but qui a fait le tour des télévisions européennes…  

C’était à la suite d’un une-deux avec mon coéquipier Okazaki, je n’ai pas trop réfléchi. Un tir instantané qui a trompé le gardien adverse pour le plus grand bonheur de notre équipe. Une victoire qui nous a permis de poursuivre l’aventure dans cette compétition.

 

Justement, parlons de Leicester, le moins qu’on puisse dire c’est que vous ne jouez pas beaucoup cette saison…

Je dirais que c’est le cumul et le résultat d’une succession de blessures contactées la saison passée. Certes, je ne joue pas beaucoup, mais je sais que je suis important sur l’échiquier de cette équipe et j’essaye d’être le plus performant possible à chaque fois qu’on me donne l’occasion de jouer. 

 

En tout cas il y a une grande communion entre vous et les fans, et ça s’est vu encore lors de votre dernier match…

Oui, Dieu merci, à ce niveau-là tout se passe pour le mieux. Vous savez, le public anglais en général et celui de Leicester en particulier sont de vrais connaisseurs. Tout de suite ils détectent si vous êtes à fond ou si vous ne l’êtes pas. Moi, je n’ai pas ce problème, car quand je suis sur le terrain je suis toujours à 200% que soit en club ou en sélection nationale.

 

Si vous deviez faire une comparaison entre le championnat anglais et ce que vous aviez connu au Portugal, vous diriez quoi ?

Et bien que le niveau du championnat anglais est incontestablement plus relevé qu’au Portugal. Ici en Angleterre, il y a beaucoup de bonnes équipes, et donc pour répondre présent à tous les matchs, il faut toujours être au top. L’engagement sur le terrain est aussi très intense. Après en Angleterre c’est toute la population anglaise qui est fan de foot, chacun de son club, ce qui n’est pas le cas au Portugal. Au Portugal, c’est plus spécifique, même si me concernant je ne garde que d’excellents souvenirs de mon passage au Sporting Lisbonne où j’ai eu à vivre des moments magnifiques.

 

Cet été, vous aviez au quelques offres mais ça ne s’est pas concrétisé, peut-on dire que ça ne sera que partie remise lors du mercato hivernal ?

Je suis un joueur de Leicester et actuellement je suis concentré à 1000% sur les objectifs du club. Je suis sous contrat et donc je me dois de respecter mes engagements. Donc, pour l’instant, je ne pense pas du tout à un éventuel départ.

Asma H. A.