La décision prise à l’unanimité par les membres du BF de limoger Alcaraz a vite ouvert la voie aux plus folles des spéculations concernant l’identité du prochain sélectionneur.
Dans notre édition d’hier, on vous expliquait comment la plupart des membres du BF étaient tombés d’accord pour tenter le coup avec l’actuel pensionnaire du championnat du Qatar, à savoir Djamel Belmadi ; il y a eu un accord sur sa nomination comme sélectionneur, et Bachir Ould Zemirli, le 2e vice-président de la FAF, s’est chargé de le contacter, avançant les bons rapports qu’il entretient avec l’ancien Citizen ; mais, finalement, il n’a pas eu le temps de l’appeler. Dans le plan établi mercredi par le BF, il était prévu donc que Belmadi soit contacté, mais le BF a arrêté un plan B ; celui-ci concerne le match du Nigeria prévu le mois prochain. Il prévoit l’installation de Madjer comme sélectionneur provisoire avec l’aide d’un adjoint local aussi. Une première évoquée comme option, et ce, après les 24 heures très mouvementées ayant suivi la réunion de mercredi.
Coulisses
Hier matin, tout le monde se demandait si Ould Zemirli avait renoué le contact avec Belmadi, car le contact avait bel et bien existé entre les deux personnes à en croire le patron du NAHD. Il faut dire que Belmadi fait partie des solutions évoquées à chaque fois par la rue algérienne ; les gens le voient comme solution pour les récents problèmes de la sélection. C’est donc avec enthousiasme qu’ils attendaient des infos réjouissantes en provenance de la FAF, mais en si peu de temps, il y a eu un peu trop de travail dans les coulisses ; des pressions qui ont fini par renverser la vapeur.
Le 2e choix devient le 1er
En effet, des choses se sont passées dans les coulisses pendant les dernières 24 heures qui ont écarté la piste Belmadi et ont mis Madjer en pole position. Ce dernier a donc renversé la vapeur en sa faveur, mais qu’est-ce qui s’est passé au juste dans les coulisses pour que la piste Belmadi soit écartée aussi facilement pour être remplacée par celle de l’ancien joueur de Porto ?
Des sources proches du dossier révèlent que le président Zetchi, qui avait déjà discuté avec Madjer, aurait subi des pressions pour faire de l’ancien Nahdiste la piste numéro 1. Les pouvoirs publics se sont en effet mêlés encore une fois après avoir exigé le départ d’Alcaraz.
L’Espagnol n’a certes pas encore résilié son contrat et la FAF devra passer par la table des négociations pour le régler. Mais la succession est d’ores et déjà assurée avec ce choix dicté et validé par le premier responsable de la Fédé.
Ould Zemirli irrité : acte 2
Bachir Ould Zemirli s’est retrouvé contraint d’annuler sa mission ; on lui a signifié que ça n’allait servir à rien d’appeler Belmadi étant donné que ce sont les pouvoirs publics qui ont décidé ; cela n’a pas été du goût de ce dernier qui se serait senti ridiculisé, car il n’était ni avec cette décision dictée, ni content de se voir encore une fois privé d’accomplir une mission. (Il avait négocié avec Prandelli avant que Zetchi ne conclue avec Alcaraz, ndlr). Ce serait aussi le sentiment de l’autre adjoint, à savoir Haddad, qui préférait Courbis, et sans doute aussi celui des autres membres du bureau fédéral, car, encore une fois, personne ne les a consultés à propos de cette décision surprenante qui risque de faire du bruit.
Un staff étoffé devrait l’accompagner
Ainsi donc, même si l’info n’a pas encore été rendue publique par la FAF, Madjer sera le nouveau sélectionneur. Il sera secondé par un adjoint local également ; on a laissé entendre, à un certain moment, que Charef pourrait l’être, mais ce dernier aurait décliné la proposition se voyant incapable d’intégrer les affaires de l’équipe première dans de telles conditions. Il se dirige vers la prise en main de la DEN et la sélection des U23 qui préparera les JO de Tokyo, comme nous vous l’expliquions hier. Ceci dit, des noms circulent déjà çà et là concernant ce poste d’adjoint, à l’image d’Adjali qui reste une piste plausible ; même si des proches à lui nous ont affirmé avec certitude qu’aucun contact n’a été établi jusque là entre la FAF et Adjali. Il n’y aura peut-être pas qu’un seul élément pour le seconder, puisque la tendance serait pour la constitution d’un staff étoffé. On parle déjà que Tadj Bensaoula, qui a déjà travaillé avec Madjer dans le staff de l’EN.
Ce qui est sûr, c’est que la FAF va attendre la prochaine réunion du BF pour officialiser la décision ; d’ici là, rien n’assure qu’il n’y aura pas d’autres rebondissements.
- M. A.
Belmadi, Laurent Blanc, Prandelli que s’est-il passé au juste ?
La décision d’abandonner la piste Belmadi au profit de Madjer a étonné plus d’un.
Le choix de Madjer a été dicté d’en haut, il n’y a pas l’ombre d’un doute, mais en même temps, il se murmure que Belmadi n’était pas prêt à venir aussi ; vrai ou faux ? On ne sait pas, mais ça reste possible d’autant plus que le joueur est sous contrat avec son club actuel Al Dahil. Il a des objectifs et ses dirigeants y tiennent ; même le joueur ne serait pas très chaud, nous dit-on, de mettre fin à son aventure en si bon chemin pour venir prendre une sélection déchiquetée après une campagne qualificative au Mondial qui aura été un échec total.
Quoi qu’il en soit, même si cette info est juste, cela n’explique en aucun cas l’intervention qui a installé Madjer, car d’autres pistes existent, et la FAF aurait pu faire appel à une autre option, ce n’est pas ça qui manque. D’ailleurs, Ould Zmirli avait préparé un plan B au cas où Belmadi refuserait ; il avait comme nom Cesare Prandelli. La piste Laurent Blanc était également évoquée. Au chômage depuis qu’il a quitté le PSG, l’ancien capitaine des Bleus aurait été prêt à venir pour un salaire de 100.000 € environ. Ces dernières pistes ont été tuées dans l’œuf puisque, encore une fois, Zetchi a pris tout le monde de vitesse.
Madjer : «On sortira le football algérien du coma»
Après la fin de la réunion de concertation tenue hier au CTN, les anciens sélectionneurs nationaux se sont exprimés au micro de la chaîne de la FAF sur Youtube.
Parmi les intervenants, un certain Rabah Madjer qui s’est contenté de commenter cette rencontre en affichant une nette envie d’aider et de discuter avec les différents acteurs les solutions dans ce symposium attendu. Entre autres propos tenus par le très possible futur sélectionneur, ceux qui visent l’ancien président Raouraoua indirectement : «On travaillera la main dans la main pour sortir le football algérien du coma », a-t-il déclaré, histoire de se mettre à la disposition de la Fédé, notamment pour la très très dure mission qui l’attend comme sélectionneur, si la décision est confirmée.
- M. A.
Le staff, l’autre enjeu
Lorsque Madjer a quitté la sélection, il avait déclaré que son staff (composé de Kaoua et Bensaoula) était en partie responsable de son échec, arguant qu’il avait besoin de gens capables de le contredire et de lui dire non. Cela nous emmène vers le staff avec lequel Madjer devra travailler. On sait que Tadj Bensaoula est son ami, mais va-t-il faire appel à lui après que leur collaboration fut un échec ? Un autre nom a été cité, celui d’Adjali, mais nos sources affirment que ce dernier est plus intéressé de travailler avec Charef. Prendre la sélection U20 ou U17 l’intéresserait beaucoup. Alors, quels sont ces entraîneurs qui peuvent à la fois cohabiter avec Madjer en ayant le courage de lui dire non ? Réponse dans les prochains jours.
La FAF prépare son symposium
Les anciens sélectionneurs exposent leurs idées
Dans le cadre des consultations pour la préparation du symposium sur le renouveau du football algérien, prévu pour le mois de décembre à Alger, le président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi, a reçu hier au CTN d’anciens sélectionneurs nationaux.
Abdelhamid Zouba, Mohamed Maouche, Meziane Ighil, Abderrahmane Mehdaoui, Rabah Madjer, Ali Fergani et Mohamed Henkouche ont répondu à l’invitation de la FAF. La parole a été donnée aux anciens sélectionneurs qui y sont allés de leurs remarques, observations et propositions. Chacun a axé son intervention sur une idée motrice. Zouba a lancé l’idée du professionnalisme de l’apprentissage, à savoir mettre les jeunes joueurs dans les mêmes conditions que les seniors lors de leur formation ; Maouche a émis le vœu que le symposium débouche sur un programme sur le long terme afin de ne pas s’arrêter à des visions étriquées ; Madjer, lui, a estimé que l’avenir, c’est le présent, et qu’il y a des problèmes qu’on peut régler tout de suite ; Ighil a préconisé la rupture avec ce qui se faisait auparavant, tout en insistant sur la nécessité de créer des passerelles avec le football scolaire qui devrait constituer le premier échelon de prospection ; Fergani a insisté sur la nécessité pour la FAF et les pouvoirs publics de s’impliquer pour débloquer des assiettes de terrain aux clubs afin qu’ils puissent construire des centres de formation, considérant que c’est le premier jalon du renouveau du football