Il n’y a plus l’ombre d’un doute, Rabah Madjer est bel et bien de retour, il sera le nouveau sélectionneur des Verts et sera assisté comme nous vous le révélions hier par Meziane Ighil et Djamel Menad.
La FAF a donc frappé un gros coup, car personne ne s’attendait à ce choix, à un tel staff avec autant de noms et quels noms, l’on s’attendait pas aussi à ce que Madjer soit désigné entraîneur en chef et surclasser un Ighil, beaucoup plus expérimenté et ayant roulé sa bosse un peu partout durant sa riche carrière d’entraîneur. En tout cas, ce qui est fait est fait, et cela laisse place à la réalité du terrain. Comme première décision, le nouveau staff semble décidé à recoller les morceaux, car comme une valeureuse pièce en porcelaine détruite, l’EN a subi d’énormes dégâts après le passage de l’ouragan Alcaraz, il a achevé une equipe déjà en doute et le nouveau staff aura du pain sur la planche, cela explique peut-être cette décision de convoquer tout le monde à l’image de ce que Vahid avait fait à Marcoussis après la débâcle de Marrakech subie en 2011. Madjer aura du boulot, mais pour le moment et à part cette première démarche, on ne connaît pas ce qui va se faire au niveau de l’EN pour rétablir l’ordre que ce soit sur le plan humain, ou sportif et même organisationnel.
Un noyau local pour l’EN ?
Avant de revenir par la grande porte en sélection, Madjer ne s’est pas privé des passages çà et là dans les medias nationaux et internationaux, il a été invité par de grandes instances en sa qualité d’ambassadeur de l’Unicef, ou même d’autres organisations, ou comme simple ancienne star du foot africain, à chaque fois il a commenté ce qui se passait dans le football algérien, on sait tous qu’il n’appréciait pas ce qui se faisait sous le règne de Raouraoua, il se faisait un plaisir de doser les solutions de rechange car pour lui Raouraoua avait tout faussé, parmi les questions abordées celle relative aux joueurs locaux, marginalisés, il faut le dire durant plus d’une décennie.
Madjer pense dur comme fer que les problèmes de la sélection sont tous issus de sa composante, il ne pouvait pas dire que la loi du Bahamas a aidé l’Algérie à retrouver son nom à l’échelle mondiale pendant au moins 6 ans pour les raisons que tout le monde connaît, il a donc défendu crânement le joueur local, déclarant même que l’EN devait être composée de 70 à 80% de locaux et le reste de pros, mais va-t-il réellement le faire avec tout le risque que cela peut avoir.
En tout cas la démarche, si elle est adoptée, épousera parfaitement les vœux de Zetchi qui avait inscrit ça dans son programme avant son élection, les deux hommes doivent y travailler.
2 stages pour les locaux, l’osera-t-il ?
Toujours dans le même sens, c'est-à-dire dans le sujet du joueur local, Madjer se demandait pourquoi on ne convoquait pas souvent les joueurs en stage, pour lui la fédération peut organiser 2 fois par mois des stages afin de connaître un maximum de joueurs et préparer une base de jeunes talents issus du championnat algérien.
Maintenant que les commandes vont lui être données, on se demande s’il va oser une telle programmation, et on se demande comment va-t-il le faire avec le calendrier ultra-chargé du championnat local, un problème qui avait empêché même l’ancien coach Alcaraz à respecter son contrat et réunir les meilleurs au moins une fois par mois.
Comment unir le groupe à nouveau ?
Parmi les urgences et les raisons qui ont poussé le staff à envisager une rencontre avec l’ensemble du groupe, c’est ce climat malsain qui s’est installé en sélection, les rangs sont déchirés et l’union qui faisait jusque-là la force de la sélection a été classée dans la case du passé, ça sera le premier chantier lors du prochain stage, le Nigeria sera donc plus qu’un match de football pour le nouveau staff de Madjer.
Avec Feghouli, va-t-il enterrer la hache de guerre ?
Des accusations à tort et à travers, on en a eu pour notre dose pendant un bon moment entre Madjer et Feghouli, ce dernier s’est même ouvertement attaqué à Madjer dans la presse mondiale pour discréditer l’homme à la talonnade en or, la presse, à l’époque, avait senti du Raouraoua dans la démarche, c’est pourquoi Madjer s’est attaqué lui aussi au joueur, il a souvent critiqué le joueur et ses absences à une époque des rangs de la sélection, mais aussi les joueurs pros en général, ce qui a donné lieu à un chaud échange entre les deux hommes, les fans sont donc curieux de savoir quelle sera la gestions que Madjer réservera à ce cas ? Passera-t-il l’éponge facilement ? Va-t-il marginaliser le joueur ?
Gestion de l affaire Ghoulam
Ça fait partie des affaire suspendues dans l’agenda de la FAF, la succession d’événements n’a pas permis à la FAF de se pencher sur ce cas suffisamment.
Faouzi qui avait évité le stage de préparation pour le match contre le Cameroun a été même contrôlé à Naples par la FAF, le contrôle a donné raison au joueur, et la FAF s’est complètement trompée de méthode de traitement de l’affaire, elle va devoir tout revoir, et c’est Madjer qui sera peut-être la clé de cet épineux problème, il va devoir intervenir pour calmer les ardeurs, à moins que le joueur décide de se retirer bien avant cette intervention.
Essayera-t-il de récupérer Medjani ?
Avec un groupe qui doute, l’urgence c’est de retrouver le calme, pour ce faire, les leaders ont un important rôle, mais ils sont de moins en moins présents en sélection, Medjani le Captain devrait être là pour le prochain stage, Zetchi a promis de l’honorer contre le Nigeria avec cette ultime convocation, la question qui se pose : Madjer va-t-il en profiter pour essayer de le dissuader de partir en retraite internationale ? Tout est possible lorsqu’on connaît le rôle de ce joueur, mais il ne sera pas le seul élément ciblé, des joueurs comme Halliche pourraient aussi faire l’affaire, mais ce qui est certain, c’est qu’avoir 2 ou 3 leaders est bon à prendre.
Le plan de jeu de l’EN ?
On connaissait le 4-2-3-1 de Vahid, le 4-4-2 de Gourcuff, le charabia du trio Rajevac-Leekens-Alcaraz, qu’en sera-t-il du plan de Madjer.
Ça sera certainement la chose la plus attendue par le grand public, surtout après tout ce qui a été écrit et dit après le choix de Zetchi de nommer Madjer comme sélectionneur malgré les 12 ans d’arrêt de l’ancien attaquant de Porto.
L’EN n’arrive plus à retrouver ses repères, faible en attaque et fébrile derrière, presque absente au milieu, l’équipe va devoir repartir à zéro, mais avec quelle stratégie ? Fort heureusement Madjer ne sera pas seul, il aura à ses côtés Da Meziane et Menad, ce dernier peut à lui seul donner des conseils aux attaquants pour leur permettre d’être plus efficaces, Vahid le faisait tellement bien ! Quant au côté tactique, on ne peut rien avancer mais le plus logique sera de faire évoluer le groupe dans sa config préférée, Madjer va-t-il retrouver les vieilles bonnes habitudes ? Fera-t-il appel à la fameuse tratégie de Vahid et qui avait même fait les affaires de Gourcuff le temps des deux matches ou il a laissé de côté son 4-4-2.
Quels objectifs ?
Le rêve de la Coupe du monde s’étant complètement évaporé, l’EN jouera le match face au Nigeria pour la forme, ça sera l’occasion pour le groupe de revivre, car l’ambiance ne risque pas d’être différente du dernier match joué à Hamlaoui, le public constantinois ne va pas bouder, il va aider le groupe à repartir de plus belle, et retrouver le moral en vue du retour des éliminatoires de la CAN 2019, et le prochain match contre la Gambie, on ne connaît pas encore l’objectif tracé mais c’est sûr que l’actuel staff héritera des objectifs assignés au staff précédent, la FAF garde le droit d’être encore plus gourmande, attendons pour voir.
Un retour au 5-Juillet est-il envisagé?
Qui, dit Madjer qui cite l’équipe de 1982 mais aussi celle de 1986 et…1990 qui a remporté la CAN en Algérie, dans la capitale, plus précisément au 5-Juillet. Est-ce que Madjer va être suffisamment nostalgique pour réclamer un retour au grand temple de la capitale ? Cela reste possible, d’autant plus que l’EN a peu de chances de retrouver Blida et on verrait mal l’équipe continuer à faire toutes cette gymnastique pour préparer un match à Constantine et devoir payer un hôtel alors qu’elle a un centre technique rien que pour elle à Alger, des raisons qui nous laissent croire que la question va être d’actualité dès la fin du stage et du match contre le Nigeria, ceci dit l’EN aura le temps d’y penser étant donné que le prochain match en Algérie ne devrait pas avoir lieu avant 8 mois.
Quels rôles pour Ighil et Menad ?
«On ne sait pas qui va être entraîneur en chef, qui va être adjoint, et s’ils travailleront ensemble, le mot adjoint pour un ancien sélectionneur (Ighil) dérange, c’est comme dire Saâdane adjoint de quelqu’un d’autre, Djamel par contre c’est faisable, car il n’a jamais été sélectionneur, mais pas pour Ighil. Ces mots sont ceux de Moussa Saïb qui s’exprimait sur le plateau d’une chaîne télé avant-hier, son commentaire résume l’ambigüité qui entoure l’installation du trio par Zetchi, on dit qu’ils vont travailler sous la coupe de Madjer, mais rien de plus, la question qu’on se pose : quels rôles les deux adjoints vont-ils avoir ? Comment la FAF va-t-elle éviter le choc entre les 3 hommes ? Parmi les solutions déjà mises en place, celle de Saâdane qui aura le rôle de coordination, mais le suspense reste entier concernant la façon avec laquelle Madjer va gérer ce souci de leadership.
S.M.A