Ça y est, la première sortie médiatique officielle du nouveau staff technique des Verts, à sa tête Rabah Madjer, a eu lieu et d’une manière générale, elle ne s’est pas mal passée.
Les fans des Verts attendaient avec impatience les promesses du nouveau sélectionneur et du duo qui va l’accompagner dans sa mission ; Madjer était au rendez-vous en tenant un discours assez franc et plein d’optimisme, suivi de ses adjoints qui ont eu aussi l’occasion de dire leurs premiers mots à l’occasion de leur nomination. L’entente paraissait parfaite pour la première de ce trio, en témoignent quelques sujets et préoccupations communes abordés par les trois hommes de confiance de Zetchi.
Ceci dit, quelques anomalies et couacs de communication ont été quand même enregistrés durant cette conférence, notamment de la part de l’ancien attaquant de la JSK et de l’EN, à savoir Djamel Menad. Son discours plein d’espoir a été émaillé de quelques ‘’maladresses verbales’’, des expressions et termes utilisés qui peuvent prêter à confusion.
Djamel Menad, qui était le membre du staff à évoqué le plus la répartition des quotas entre joueurs locaux et pros (évoluant à l’étranger), a utilisé des mots qui sont peut-être passés inaperçus pour certains, mais qui risquent d’engendrer des situations confuses à l’avenir.
Problème de terminologie
Menad a parlé de 70% de binationaux et 30% de locaux, ce qui est le constat à l’heure actuelle. Il a déclaré vouloir avec ses nouveaux coéquipiers du staff des Verts inverser la tendance. Ce qui n’est pas mal comme projet, lui qui a invoqué l’indisponibilité des binationaux hors dates FIFA. Mais Djamel Menad n’a pas utilisé les mots qu’il fallait ; il devait préciser qu’il s’agit des joueurs évoluant à l’étranger (et non de binationaux), d’autant plus que Attal, Bensebaini, Slimani, pour ne citer que ces trois-là, sont algériens.es anciens locaux. Ils ne sont pas binationaux et font partie des pros évoluant à l’étranger. Autrement dit, le problème n’est pas dans la mesure et l’initiative qui est à saluer, mais dans les appellations choisies par Menad qui ferait mieux de définir chaque catégorie par le nom qui lui convient. C’est ainsi qu’il y aura le local (binational comme Bouhenna ou algérien tout court comme Djabou) et des pros évoluant à l’étranger (binationaux comme Feghouli et consorts mais aussi avec des locaux évoluant à l’étranger tel Attal).
Nationalisme
Parmi les couacs aussi de Menad aussi en dehors de cette conférence, cette déclaration où l’on encense les joueurs ; on met en valeur leur niveau, mais au même moment, on nous apprend que dorénavant, on leur inculquera le nationalisme. Une faute gravissime aux yeux de certains qui pensent que c’est exactement le genre de choses qu’on ne peut pas inculquer et, par conséquent, soit on aime le pays, et on vient volontiers aux stages, soit on se voit incapable de l’aimer et on ne vient pas et qu’au même moment, l’EN ne doit plus insister ni leur apprendre les valeurs.
En tout cas, ce n’était qu’une première et les erreurs ne vont sûrement pas se répéter, mais ça reste des détails qui peuvent peser lourd à l’avenir. Un détail tels les jolis mots lancés par Madjer en direction des joueurs bannis par Alcaraz, Madjer a dit qu’ils ont beaucoup donné à l’EN et qu’on ne peut pas le nier, leur ouvrant au passage la porte à un retour très proche. D’ailleurs, on apprend que ces mots-là ont été appréciés par les intéressés ; de bon augure pour la suite.
- M. A.
Africaniser le jeu de l’EN
Le staff technique a tout compris
Parmi les points communs recensés après la sortie médiatique du staff technique, et sur lequel se sont penchés Madjer, Ighil et Menad, la question de l’africanisation du jeu de l’EN.
On a parlé et reparlé de ce problème des Verts en Afrique noire et de cette incapacité d’imposer le jeu et de rivaliser avec les équipes africaines, notamment sur leur sol.
L’EN en pleine ascension il y a quelques mois avait visé le titre à deux reprises pendant la CAN, mais à chaque fois, elle n’a pas pu s’imposer. Elle a même trouvé des difficultés face à de modestes sélections africaines chez elles à l’image de la Tanzanie ou autres Malawi.
Les coups reçus en Zambie, au Nigeria et au Cameroun ont achevé l’EN et le constat a, semble-t-il, été fait par le nouveau trio du staff technique puisque Madjer, Ighil et Menad ont tous évoqué la question de l’africanisation du jeu de l’EN. Si Menad et Madjer ont beaucoup plus évoqué l’aspect mental de cette problématique, en insistant sur l’envie et l’abnégation, en revanche Ighil, beaucoup plus chevronné côté tactique, a relevé la nécessité de jouer le jeu de l’EN. Le jeu algérien tout en évitant de négliger la gestion des duels et des contacts : « Donc, là il y a eu lieu de trouver une formule pour qu'on
puisse développer notre jeu. Il faut aussi ne pas oublier que le foot est fait de duels et de combats et aussi se retrousser les manches pour aller chercher et se battre pour garder les ballons. Cette capacité à offrir du beau jeu, mais sans pour autant oublier que nous jouons dans un continent où parfois la force et la vitesse sont prédominantes », a déclaré Ighil.
Voilà qui prouve déjà que le staff peut attaquer sa mission avec une idée commune, sur laquelle ils peuvent déjà se baser pour dessiner le jeu des Verts dans un futur proche. Le projet du club de l’EN, constitué de joueurs locaux, épouse aussi cette réflexion à la perfection, puisque Madjer a parlé aussi de matches contre des sélections africaines pour les joueurs locaux et même d’une préparation en Afrique. Dorénavant, pour les phases finales de la CAN, le ton est donné, il faut maintenant appliquer.
- M. A.
Il défend Madjer et trace les limites aux joueurs
Menad : «Ce n’est pas en sélection qu’ils vont s’enrichir»
«Madjer est un sélectionneur pas un entraîneur, et c’est lui le chef»
Djamel Menad semble apprécier son nouveau statut de sélectionneur national adjoint.
Rabah Madjer a décidé de composer un staff avec Ighil et Menad, une révolution est en cours d’élaboration, et même si certains se demandent encore comment les 3 hommes vont cohabiter et travailler ensemble dans un même sens, sans qu’il y ait de grabuges, Menad semble optimiste, c’est du moins c’est ce qu’il a déclaré mercredi passé en marge du séminaire organisé par l’Amicale des anciens joueurs à El-Aurassi.
«Je suis optimiste, car chacun sera a sa place»
Dans une discussion avec nos confrères de la Chaîne 2 de la Radio nationale, Menad a salué cette nouvelle organisation qui s’est installée au niveau de l’EN, il trouve qu’elle fera beaucoup de bien à la sélection, surtout en présence d’hommes chevronnés tels que Saâdane : «Cette organisation ne peut être que bénéfique, Je suis très optimiste car chacun sera à sa place,
quand on voit l’organisation avec Saâdane et Charef et ceux qui vont venir, cela ne peut que donner de l’espoir, c’est des gens excellents dans le domaine de la formation.»
«Le dernier mot reviendra à Madjer»
Avec un staff étoffé comme celui de l’EN, une répartition des tâches s’impose, Menad sait déjà que Madjer sera le maître à bord, il l’admet et affirme que chacun des membres du staff aura sa tâche : « Pour le moment on n’a pas discuté sur les prérogatives, s’il m’a fait appel c’est qu’il a besoin de moi, c’est lui le chef. Il y aura une discussion concernant le projet de jeu mais le dernier mot lui reviendra.»
«Il y aura une stratégie à suivre»
Menad a même commenté les critiques visant Madjer et sa longue période d’inactivité, pour lui cela est insensé, car l’ancien avant-centre de la JSK pense que le travail d’un sélectionneur est différent de celui d’un coach : «Pour l’équipe première, on a mis Madjer, c’est vrai qu’il n’a peut-être pas travaillé depuis longtemps, mais il s’agit d’un sélectionneur, pas un entraîneur, il y aura donc une stratégie qui sera tracée, un plan d’attaque en fonction duquel on va travailler, après pour ce qui est de la gestion exacte, je ne saurai vous le dire, il faut le demander à Madjer.»
«On essayera d’inculquer le nationalisme aux joueurs»
La gestion sera du ressort de Madjer mais cela n’empêche pas Menad d’avoir un avis, et de le donner, pour lui le groupe des Verts est déjà assez bien aguerri : «Avec les joueurs qu’on a on n’a pas besoin de les former
Ils sont formés ils ont une valeur et une technique, ce qui reste à faire, c’est sur le plan mental, il faut trouver des formules pour sécuriser, remonter le moral des troupes, inculquer le nationalisme, en sélection, on ne vient pas pour s’enrichir, l’EN doit redevenir comme avant, ça doit redevenir une finalité, que les joueurs jouent pour atteindre l’EN, ils doivent continuer à croire et à admettre que c’est grâce à l’EN qu’ils seront cotés côté financier, ils s’en sortiront gagnants», a-t-il dit avec beaucoup d’abnégation et d’envie d’y arriver, il faut dire que la question de l’argent et des joueurs a fait couler beaucoup d’encre, même Feghouli y est revenu récemment, en accusant certains éléments de venir en sélection pour remplir leurs poches.
«En sélection il faut mouiller le maillot»
Le public algérien réclame des résultats, la situation actuelle le stesse, mais Menad comprend parfaitement cela, il explique : « On a constaté que le peuple stresse il est trop impatient, je dirai que c’est une culture, les niveaux des gens sont différents, et puis en sélection il faut mouiller le maillot, ce n’est pas comme en clubs, le public est aussi reconnaissant», conclut-il.
- M. A.